Bon, je me lance… Voici ma participation pour « Le cirque bleu de Chagall » dans le cadre de l’agenda ironique avril 2018 organisé par « l’atelier sous les feuilles »
(Le cirque bleu de Chagall : source)
Au cœur de Paris,
Le chapiteau est en imperméable vermillon.
Il apparait comme dans un tour de magie.
Hop, le voilà, sur le terre plein ! Non pas un lapin !
Enfin une fantaisie au milieu des immeubles de la porte Maillot, et des beaux escarpins.
Le cirque Romanès !
C’est bien loin du business ou de la dame patronesse…
Il est tout beau, comme sorti du songe d’un petit à la fenêtre.
Les bâches sont ouvertes, rouges et bleues, en pleine ville,
Je m’approche, impressionnée comme une fillette,
Je suis la première, je m’avance encore.
Il fait noir dedans, je franchis l’entrée.
L’air sent la poussière et le cuir animal,
Le silence et le vide m’absorbent, mais au final,
Les yeux finissent par distinguer, pêle mêle
Harnais posés de côté, cordes savamment nouées, tabouret fait d’un sens interdit,
Table recouverte d’un patchwork indien, ou peut-être turc,
Et voilà le grand rideau orangé, doré et chamarré… les couleurs de Chagall…
Mais il s’ouvre sur la piste sombre et les strapontins sont vides. Encore un pas…
« J’arrive », dit l’inconnu, » je vous mets la lumière ! »
Clac ! clac ! J’avance encore… Et soudain… j’entre dans le cirque bleu,
Outremer comme le songe,
comme les étoiles de l’enfance, comme le tableau de Chagall…
J’entre dans le cirque multicolore, en plongeon de lune argentée,
Je pars en voyages lointains, juste là, sur la piste,
Je m’étire en entrechats impossibles,
J’entends les rugissements, les galops élégants de ces chevaux verts sans nuls autres pareils,
L’air se fend de coups de cravache qui ouvrent la sarabande,
Le pantalon de Mr Loyal passe, la jupe gitane ondule et le tambourin sautille,
Le clown triste dessine enfin son sourire,
L’écuyère en tutu scintillant virevolte et s’allonge en poisson chat,
Les danseurs rougeoient sous les yeux médusés,
Les couleurs métamorphosées se dorent aux rampes,
Le temps d’un numéro, dans l’espace-temps survolté, le temps de la lumière,
C’est mieux qu’une prière.
Et toujours, pourtant, le noir attend les artistes transfigurés, là, juste derrière…
Triste vérité sous le chatoyant du rideau, le sourire dessiné se lasse, s’efface.
Rouge patiné reste le sol, de toutes ces fêtes, de tous ces souvenirs,
Rouge palpitant est le cœur aimant de tous ces enfants, petits et grands
Qui passent la porte toute simple du cirque bleu…trouver l’abri du rire.
©Véronique Bonnet
« l’abri du rire » et la magie des mots qui évoquent, invoquent et en dessinent le sourire et l’éclat 🙂
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Merci de la traversée du texte ….et de votre ressenti
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Merci,ManuRaanana de votre commentaire ( j’ai fais une fausse manip, et je ne le retrouve plus… hop, un vrai tour de magie)… De sensations en sensations, le rêve se dilue, s’étire… J’aime que vous ayiez ressenti le texte
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Ce texte nous fait entrer dans l’univers du cirque et se termine dans un rêve ! C’est très réussi !
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merci du retour du plongeon et du rêve !
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Bon jour,
Entre rêve et réalité… surréaliste, comme un cour–métrage dans un lieu magique le temps se vit dans une autre dimension et l’on s’en prend plein les yeux … 🙂
Max-Louis
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Bonjour,
La magie du cirque… merci du regard partagé… 🙂
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Et souvent, le cirque d’une autre nature est autour… il me semble…
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