Agenda ironique septembre 2020

#agendaironique

(photos Laurent Moreau : Emotions animales)

Ce mois-ci, l’agenda ironique de SEPTEMBRE 2020 se déroule sur poesie-de-nature. Certains sont habitués à participer régulièrement, d’autres pas. Sentez-vous libres de venir!

Il s’agit d’écrire votre texte et le poster ici même dans les commentaires avant le 27 septembre. Nous aurons alors jusqu’au 31 pour lire et choisir (tout-à-fait sérieusement…!) les 2 préférés ( et accessoirement, celui qui organise l’agenda d’après… ).

Pour d’autres infos ou voir les agendas passés : c’est PAR LA et LA

Nous voilà donc à la proposition du sujet du mois : raconter une histoire contenant les 4 mots suivants :

Longue-vue, chafouin, gésir, chemin 

En vous mettant dans la peau d’un animal de votre choix.

Et en intégrant la phrase et les deux strophes suivantes (Lewis Carroll dans Alice au pays des merveilles) :

« J’ai entendu dire que quand on est perdu le mieux à faire c’est de rester où on est et d’attendre qu’on vienne vous chercher, mais personne ne pensera à venir me chercher ici. »

et

«  Tout flivoreux vaguaient les borogoves;

Les verchons fourgus bourniflaient ».

A vos plumes et poils de tous bords pour cet agenda de rentrée, en fables, affabulations, ou autre forme ! Toute la création peut être invitée, les animaux imaginaires bien sûr. Les humains sont autorisés à passer dans le paysage aussi…

Une belle rentrée à vous et à bientôt ! J’attends avec une petite pointe d’impatience le début des textes…

©Véronique Bonnet

Photos : LAURENT MOREAU

exposition 2020

 

58 commentaires sur “Agenda ironique septembre 2020

  1. (Bonjour ! Voici ma contribution que je copie ci-dessous directement dans la case commentaire…)

    Un jour les écailles me sont tombées des yeux

    Au milieu de ce qui restait de cette forêt chinoise, tout flivoreux vaguaient les borogoves ; les verchons fourgus bourniflaient. Nous formions une sorte de famille indifférenciée d’espèces inconnues, non répertoriées et notre colonie avait jusqu’alors prospéré sans coup férir.

    La ville se dressait au loin, ses fumées nous servaient de signaux interdisant son approche. Prudemment nous restions entre nous, loin des humains à deux pattes et de leurs véhicules crachotant à quatre roues.

    Un jour, les écailles me sont tombées des yeux. J’avais beau être chafouin, je n’en étais pas moins pangolin.

    Je savais que l’on était surveillés à la longue-vue – la reconnaissance faciale n’avait pas encore mis au point le logiciel animalier permettant de nous répertorier et de suivre tous nos déplacements.

    Gésir toute la journée sur un lit de feuilles mortes n’était pas une solution : et gémir, non plus.
    D’ailleurs, j’ai entendu dire que quand on est perdu le mieux à faire c’est de rester où on est est et d’attendre qu’on vienne vous chercher, mais personne ne pensera à venir me chercher ici.

    Pas vraiment d’accord avec cette philosophie attentiste, je décidai pourtant cette fois-là de sortir du bois avec toute ma troupe, classée selon la hiérarchie darwinienne : le plus fort en avant, les autres en file indienne derrière lui (j’étais le chef reconnu avec ma carapace marron, luisante et épaisse).

    Après colloque et concertation, nous prîmes le chemin de Wuhan, mais non pas pour nous faire capturer puis vendre sur les marchés où tout grouille, grogne et grille, mais pour nous promener tranquillement dans les rues de la mégalopole.

    Nous respirions ainsi avec avidité l’air pollué mais recrachions nos poumons avec tout ce qu’ils pouvaient contenir de bactéries et de virus : un véritable cocktail que nous offrions ainsi à ces petits benêts, sous les ordres du nouveau Grand Timonier, et qui faisaient commerce de nos corps et de notre vie autrefois paisible.

    Ainsi, nous devinrent célèbres en Chine et au-delà, presque malgré nous – même si la pandémie que nous avions lancée était devenue ici ou là veranxiolytique.

    « Animal, on est mal », avait chanté une sorte de prophète français du nom de Gérard Manset, mais c’était si loin, l’année 1968.

    Dominique Hasselmann, 18.9.2020

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    1. C’est sûr, à force de se gratter les écailles des yeux, les pangolins, au pays du soleil levant et des fumées qui s’élancent jusqu’au ciel déjà brouillés , ont voulu voir… Merci pour ce texte qui rappelle l’histoire d’autres virus… une b
      super participation encore !! Belle après-midi à vous

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    1. Merci beaucoup Max-Louis, cette fable du petit peuple de l’herbe fait tressaillir et me réjouit de ciselure d’écriture …

      « cette envie de crier mon désarroi mais rien ne vient que les pincements de mon angoisse dans mon corps mit au défi de tenir le rythme »
      La vue crue , j’ai envie de dire.
      Belle journée à toi Max-Louis

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  2. « Gésir », c’est chaud pour ne pas le conjuguer chafouin !
    À moins de s’inspirer de Gide et sa belle endormie peut-être, au sens de « étendu(e) » pour une toute autre raison que la maladie ou la mort.
    Comme nous serons dans la peau d’animaux, pas grave de toute façon (et là, je vous abandonne, coursée par une Bardot infatigable).

    Aimé par 1 personne

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