guide vagabond de Rôme de Marco Lodoli, ed La fosse aux ours
« Ici Rôme se moque du temps qui se consume dans l’essoufflement ».
« Il arrive de vagabonder sans but dans la ville. C’est un égarement confiant car tôt ou tard, il se passera quelque chose, quelque chose surgira à l’improviste : nous n’attendons rien, mais un rien nous attend. »
« Rôme est une ville qui ne fait jamais table rase : les époques, les siècles, les années, les jours s’accumulent. Possible qu’aucune minute enfuie ne se perde entièrement. »
« Les villes comme les rêves sont faites de désirs et de peurs, même si le fil de leur discours est secret, leurs règles absurdes, leurs perspectives trompeuses; et toue chose en cache une autre.
-Moi je n’ai ni désirs ni peurs, déclara le Khan, et mes rêves sont composés soit par mon esprit soit par le hasard.
-Les villes aussi se croient l’oeuvre de l’esprit ou du hasard, mais ni l’un ni l’autre ne suffisent pour faire tenir debout leurs murs. Tu ne jouis pas d’une ville à cause de ses sept ou soixante-dix-sept merveilles, mais de la réponse qu’elle apporte à l’une de tes questions. »
Les villes invisibles , Italo Calvino, ed Folio
Merci de m’avoir désignée pour organiser l’agenda ironique de janvier… Je choisis de poursuivre l’invitation au voyage . De quoi s’agira t-il?
Les cartes nautiques merveilleuses de Joan Martines proposées par Carnetsparesseux le mois dernier comme thème pour l’AI, m’ont fait dériver sur « les villes invisibles » d’Italo Calvino »… ce merveilleux dialogue imaginaire entre Marco polo et l’empereur Kublai Khan.
« On ne voit bien qu’avec le coeur. » leur aurait dit le petit prince .
Pour l’agenda ironique de janvier, je vous demande donc d’écrire un « road trip », une déambulation , seul(e) ou accompagné(e), dans une ville, connue, inconnue, imaginaire, terrestre, maritime, céleste… Vous pouvez choisir l’endroit que vous arpentez tous les jours, mais aussi le passé ou le futur.
Bref, tout est possible! … mais…
Les mots suivants devront figurer : entrechat, rampe, jaquemart, topinambaulx, dents, dindon.
Etle texte devra se finir par la célèbre phrase du petit prince
« L’essentiel est invisible pour les yeux »
A vos claviers si le coeur vous en dit… Nous sommes impatients de vous lire!!
… Pour rappel : Vous pouvez déposer vos textes jusqu’au, disons, 27 janvier, en commentaire, ici. Cela nous laisse temps et loisir de lire, et choisir les 3 que vous préférez. Je ferai une page récapitulative et sondage ( je vais refouiller dans WordPress pour retrouver comment faire le tableau en question …)
A vos plumes! Le premier texte est déjà là, de toute beauté …
Le nom de l’île lointaine, c’est ce qui m’avait attiré d’abord. Mon doigt dessinait le trajet sur la carte portulan. J’y songeais, depuis des semaines, dans les pleins, les déliés, les cursives à l’encre rouge et noire, entre les bateaux et les drapeaux de l’atlas Gallica. Cette île m’attendait. Là dans la blancheur, sous le soleil éclatant, prête à l’éclate des corps et des sens. Avant j’imaginais des aventures à vingt-cinq kilomètres à l’heure, sur ma mobylette, au côté de mon frère. Maintenant je testais je sentais je goûtais j’absorbais la lumière les couleurs les musiques, les sports, les rencontres, sûr que chacune d’entre elles contenaient un secret. Je voulais le percer, le posséder, le proposer à mes clients. Il m’échappait, je recommençais, il fallait que ça crache, que ça brille, que ce soit singulier et exceptionnel, même dans la simplicité. Et puis quand le soleil tombait, quand la fleur se fanait, quand la musique devenait monotone, après la fête, je restais confusément à sentir l’odeur du vide. Ainsi tout ne serait que feu follet, et moi témoin un peu triste ?
« Tu as une âme d’explorateur », j’ai souvent entendu cette phrase depuis l’enfance. Un peu aventureux, impétueux, peut-être, je vous le concède… C’est bientôt Noël, j’ai le temps de m’offrir nouvelle aventure. La pulpe de l’index caresse le papier du moulin Richard de Bas. Derrière le secret de ce papier, l’inclusion de ses petites fleurs bleues et jaunes, se cachent la bataille de Samarkand, en 571, le prix des hommes en d’autres temps. Samarkand… Née au VIIIe siècle avant JC comme Rôme, elle soutient le destin mystérieux, brillant et tragique des villes antiques. Leurs multiples dimensions m’attirent. Les multiples dimensions m’attirent. Entre réel et consommations de sensationnel, j’étudie toute proposition. « Je n’aime pas l’eau claire, C’est la faute à Voltaire, J’aime le curaçao, C’est la faute à Rousseau. »
Un jour pourtant, j’ai arrêté de tester de sentir de goûter d’absorber. La volition devint collision. Le nez par terre, la faute ni à Voltaire ni à personne. J’ai fais ma révolution, le tour de moi-même. Pas même le temps de ressentir l’amertume… Après le crash, j’étais là, à regarder devant, sans sourciller. Touchant ma peau écrevisse, je me mis à maudire le soleil mordant, moi qui venait pour me dorer à son contact. Je mangeais le sable blanc dont je rêvais, les yeux à hauteur des coquillages, l’écume au bord des lèvres, le reflet vitreux couleur d’huître sur les pupilles. Une place supplémentaire dans ce vol privé avec mes meilleurs potes, c’était une aubaine australe. La tempête qui nous a engloutie, un coup d’arrêt, mortel.
Les soleils et les nuages bleus dansent devant moi. Entre les scialytiques et l’agitation des blouses bleues, l’image de ma famille me poursuit. C’est bientôt Noël. Ils sont si loin, ou alors c’est moi qui le suis déjà … Cet Atlas, la valse des navires autour des continents, les drapeaux tendus … C’est pour le mystère de ces cartes que j’ai tant aimé les voyages, c’est pour l’exploration jamais atteinte, ces villes invisibles, comme ces terres oubliées, ces animaux disparus. Tant de de temps à sentir le grand livre de cuir, à suivre le contour de l’Afrique, tracée comme une grande roue, à choisir l’esprit un peu tatillon avec quel bateau j’allais chevaucher les océans. Voulais-je voyager ou me perdre dans l’immensité de l’imaginaire ? Voulais-je apprivoiser le chaos, le tranchant de la vie? Tout semble avoir une saveur extrême, là, maintenant, dans la lumière de l’inconnu, une porte, un autre monde à découvrir …. Peut-être… Courte échelle, demain, gouffre… Non sens.
Soudain, la carte disparaît, le paysage aussi.
Quand la croyance meurt, le vernis craque… Homme-ici-deux…
C’est alors que l’homme se réveille, sent sa poitrine monter et descendre, à nouveau. Rien d’autre ne bouge. Le contact du drap rêche lui fait ouvrir les yeux. Et pour la première fois de sa vie, il trouve que les chaussons énormes surmontés de deux oreilles ridicules, posés là sur la table blanche en face sont les plus beaux du monde, les plus drôles aussi…
Ce mois-ci, l’organisation de l’agenda ironique revenait à Carnetsparesseux qui nous proposait d’écrire un texte, un « voyage au bout-de-l’an » dont l’inspiration part des cartes de voyage de Juan Martines, avec quelques contraintes de mots… Les détails du jeu d’écriture et les participations du mois : ICI et LA
Nous en faisons l’expérience. Nos représentations sont difficiles à assouplir. La volonté ne suffit pas, sinon, ça se saurait… Le manque de choix devient dépression. La tête est bloquée dans la vision scotomisée d’un non choix, le corps dans une position intenable d’absent. Notre tête veut rationaliser, planifier. Ça finit par figer un corps qui voudrait vivre, ressentir. L’émerveillement, le regard toujours renouvelé sur les choses, est un moyen pour rester en vie, pour tisser les liens corps- esprit-cœur. La société de consommation, de la rationalisation, se coupe du vivant et elle est insensible à la nature ( le corps est déjà loin, alors la nature…). Ça, nous le savons. Où en sommes nous, là, dans nos vies, sur le curseur entre hypertechnicité au service de notre exigence toujours plus forte, du contrôle toujours plus pressant, et… l’émerveillement encore, comme porte de l’être, de la présence, des besoins profonds, de la réinitialisation, du changement, du lien…? Une fois que j’ai dis ça, que faire? Aller à la journée d’étude de l’ AF d’HTSMA, à Nantes, avec l’équipe de Mimethys, sur le thème : TRANSHUMANISME, QUELLE PLACE POUR L’HUMAIN?
-C’est génial, les palmiers pousseront bientôt en Bretagne
-Bon c’est la faute au réchauffement climatique mais c’est cool quand même tous ces avions pas chers. Tout le monde doit pouvoir voyager !
-On va finir par le payer cher.
-Tu as vu quelqu’un payer une facture climatique toi?
-En tout cas il faudra payer la construction du nouveau centre ville de Lacanau qui va reculer de 200m pour anticiper la montée des eaux…
-Tu parles, on n’y est pas encore. Les sceptiques ont le pouvoir.
-Déjà la plage a disparu aux grandes marées.
-Alors il faut avertir de l’autre côté de l’Atlantique, les quartiers de bord de mer se construisent encore…
-Tu sais bien, c’est tabou, comme le nuage de Tchernobyl qui s’est arrêté à notre frontière, la montée du niveau des océans va épargner les côtes américaines, et se rabattre sur les autres pays. C’est évident ! Le plus grand nuage de pollution est dans notre tête ! Le grand blond avec une chaussure noire a fait un pacte avec la force maudite… Après lui le déluge.
Et puis pour les pollinisateurs, des robots abeilles sont à l’étude. Avec Paniomphe et Achtri, Ils doivent se croire dans Wally. Certains en ont déjà le périmètre abdominal. Pas de problème , les super héros viendront, les robots chasseurs et cueilleurs de fleurs aussi. Enfin une super-production en direct !!
-Oui mais là, je sens une angoisse monter vraiment fort… File-moi une clope ou je vais tomber en TOC…
-T’inquiète. Ils ont tout prévu, dès qu’on n’aura plus de pétrole, ils vont sortir les solutions de remplacements. On les a déjà, mais les grandes firmes font du blé sur notre dos jusqu’au bout. Ils gardent ça pour eux… Et le moment venu, ils vont nous vendre la solution alternative…
-Et s’ils n’avaient pas la solution… alternative, mais toujours plus de la même chose ?
-Pas possible, on arrêterait cette course à la consommation quand même…
-Certains font tourner les guéridons et le chandelier avec, d’autres cherchent les clés sous le lampadaire… en laissant le théâtre d’ombres s’agiter, et nous, nous sommes spectateurs impuissants.
-Et les incendies en Amazonie, plus étendus que la surface de notre pays?
-Ça paraît trop énorme …
-Et 40% d’insectes en moins cette année!!
Tu ne crois pas qu’ils se foutent de notre gueule?
-Si c’était vrai, il nous l’aurait dit avant ! En tout cas, moi, je n’ai jamais eu autant de piqûres de moustiques que cette année. Et puis il n’y a jamais eu autant de papillons asiatiques, le fameux « paysandia ». Pour nos fruits et légumes, la solution, c’est de rajouter des ruches ! Et le miel est devenu drôlement cher, alors qu’il n’y a rien à faire !!
-Mets donc les infos … Les apiculteurs comme les agriculteurs sont en première ligne. Le varroa détruit des colonies d’abeilles si on ne fait rien; les colonies sont épuisées , il faut veiller à leur génétique, à leur cinétique de croissance…
-Y disent que des conneries… Et puis ça nous stresse, déjà qu’on en a assez au quotidien, du stress …
-Goûte donc ce vin en bio dynamique.
-Tu as raison… Pose-toi…
-C’est le lien qui peut soutenir la planète…
Pas le faux lien de l’addiction qui cache le vide relationnel, mais le contact, ce qui se passe entre les gens. Pas l’épouillage verbal comme le geste social des petits singes, mais la sincérité qui admet le silence, la disponibilité et le rythme de l’être ensemble.
La naïveté du blanc, la folie des couleurs…
La danse de la vie ou la danse macabre de toutes nos fascinations…
Ni pouvoir faire autrement, ni pouvoir s’arrêter …
Ni dire, ni se taire ?
Crier, ne rien faire,
La dissociation frise la dissolution…
La peur sort encore des trous
Et vient en creuser d’autres, dans le bide,
Dans les cœurs déjà meurtris par le vide.
Maintenir, tenir quoi encore ??
Alors,
Nous partons danser,
Faire vibrer l’espace vital partagé,
D’un précieux disponible qui s’ouvre sous les pieds.
La danse, le vital, le sacré, le trivial, le tribal, le jeu.
Sur le thème « les révélations surviennent au moment même où les conséquences de ce qui est révélé sont inévitables », avec quelques contraintes d’écriture en plus : C’est ma participation à l’agenda ironique de septembre (organisé par Chachashire, du blog DIFFERENCE PROPRE ET SINGULARITES). Vous en avez tous les éléments et explications : LÀ
Si je comprends bien, ça s’annonce compliqué…Le thème de l’agenda ironique organisé ce mois-ci par DIFFERENCE PROPRE ET SINGULARITES , C’EST JUSTE EN DESSOUS, sens dessus-dessous !
Nous sommes le 9 septembre 2019, soit le neuf neuf 2019. Il ne faut pas mettre tous ses neufs dans le même pas-nié, nous dit le proverbe. Donc déjà nous savons que l’ironie de ce mois portera sur les révélations qui surviennent au moment même où les conséquences de ce qui est révélé sont […]
Immergée dans ce temps de vacances, découvertes, flemme, respirations, stage de danse, je poste à temps ma participation à l’agenda ironique d’Août organisé de main de maitre par Bastramu, et il reste une semaine pour nous lire !
On était partie en pleine nuit, pour arriver avant la forte chaleur à Sanary-sur-mer. Le rendez-vous annuel… Ça faisait deux jours qu’on avait du mal à dormir, excités par la perspective de revoir la Méditerranée. On avait ressorti les affaires d’été, tout chargé, même le vieux canoé pneumatique que mon père avait eu en cadeau, une année, à la station Fina. Jamais à deux dedans, on y faisait attention.
Pour l’heure, on dormait à trois sur la banquette arrière de la R16. Tout allait pour le mieux, la plage nous attendait, nos amis, les cornets à la vanille- je préfère chocolat- non, pas tous les jours, tu vas avoir mal au ventre- et nos seaux et râteaux aussi. On n’avait qu’à dormir et se laisser transporter. Au réveil, on serait arrivé.
A l’entrée d’Arles, pourtant la catastrophe nous attend. Mon père le redoutait, ce fameux embouteillage. Le responsable, un noeud routier, un entonnoir – Comprends pas – .
« Il fait déjà 35eC dans la voiture » dit ma mère. On se réveille tout moites à l’arrière, avant la terre promise. Clim, connaît pas encore. La stratégie de partir en pleine nuit, il semble soudain que tout le monde l’ait eue et converge au même endroit. A droite, une Citroën a doublé de hauteur, avec ce qu’il y a sur la galerie. Cette vision du voyage nous fascine.
Cramoisis à l’arrière, les enfants transformés en chiens et chats boufferaient le premier bout de chair à leur portée. Mon frère à la fenêtre leur tire la langue et me décoche un coup de genou.
L’odeur de vieux plastique du bateau Fina monte dans l’habitacle avec la chaleur et la mauvaise humeur frôle et bouscule. On n’a plus sommeil, mon frère, ma soeur et moi. La voix persuasive de ma mère y croit de moins en moins. La joute verbale commence à fond, il ne manque que les gants de boxe. L’exaspération et l’impuissance sont à leur comble.
-Marion, pousse ton gros derrière…
-Lucie, essaie de fermer les yeux encore un peu…
-Mais Maman, Marion met son gros derrière sous mon nez!
-J’ai pas un gros derrière !
-Et pousse tes pieds, Laurent!
-Calme toi Lucie!
-Ce n’est pas juste, je suis au milieu, je ne sais pas comment me mettre!
« Non, je me tourne! » fait le frère narquois devant la vitre à sa disposition.
Jamais eu aussi chaud, surtout après que ma mère confirme « on traverse un four… Ça frôle les 40eC… » . N’y aurait-il donc d’autre à mordre à part la main de mon frère?
On va faire un sort au canoë de plastique, au minimum. On déclare qu’il sent trop mauvais. Là, d’un coup, on se met tous d’accord pour la mutinerie.
Mon père se tourne vers nous, hoche la tête, et oblique sur le bas côté, près des marchands de fruits de saisons. On s’arrête boire, manger un bout, se relaxer. Ça sent bon les herbes sèches, les abricots mûrs, les pêches et les brugnons.
Déguster un fruit au ralenti en aspirant la chair mure, sentir le gout d’amande du noyau, entendre de loin que le problème du four n’est pas réglé, s’en moquer, écouter jouer autour, rêver à la plage, surtout rêver à la plage… Le temps s’étire et mon corps tout ramolli ne voit plus qu’il brûle de chaleur.
-Mais c’est où la Russie?
-C’est là, juste après la clé à molette.
-OK! J’ai besoin de prendre de l’essence, je m’arrête là.
-Elle est où la station service?
-C’est la bobine de fil à tricoter jaune… Je te l’ai déjà dit!
-Et si on partait ensuite en ballon, comme dans l’île mystérieuse! Accroche-le à la ficelle!
-T’es trop bête, celui-là ne va pas s’envoler …
-C’est pas grave, viens on lui fait une nacelle, on a une grosse bobine jaune !
-Les enfants, je viens de marcher sur la lettre Y! Qui range la boite de Scrabble?
-On en a besoin pour la piste de décollage !
Des bruits dans le couloir, des éclats de voix d’enfants… Les yeux papillonnent.
L’air est déjà très chaud, saturé de parfums d’herbes coupées, d’effluves de menthe, de sauge, de pierres sèches et de chênes truffiers. La paupière mi-close observe la chambre autour – connait pas- la respiration revient vers le corps qui se réveille là, posé sur le matelas, les draps en boule.
Des sons d’harmonica et d’accordéon me tirent un peu plus du sommeil. La fête de ce soir se prépare, c’est vrai… C’est pour ça qu’on est venu. Nos corps moites se dénouent, au bord du réveil. Ce matin, mon ile mystérieuse restera inabordée, le Manitoba terre lointaine. Un soupir le regrette. Mais bon…
J’entends jouer les enfants de la maison. Je reste un moment à me délecter de leur fertile imaginaire. Je laisse les embouteillages brumeux des souvenirs s’étirer comme un voile dans l’azur. Je me lève, et dans l’entrée, j’enjambe le pont extraordinaire en Duplo, les pavés de Scrabble, l’ile de Jules Verne et les paysages de l’enfance qui se déroulent au hasard du terrain de jeu, par terre. Les deux aventuriers remarquent à peine mon passage. L’enfance exalte la liberté, l’humour.
J1 après l’embouteillage… Vacances au bout du monde quelque part en France… Ça sent bon le champ des possibles et l’échappée belle.
Par ici, l’agenda ironique d’Août! Il est organisé par Bastramu, qui nous propose un embouteillage cauchemar, en scène d’ouverture, puis un escape game dont elle donne les règles du jeu … Bonne chance à vous !
Ah, le mois d’août, les vacances, la chaleur, les embouteillages sur l’autoroute, la plage, l’odeur des frites et des beignets, la glace qui fond trop vite, le doux bruit des vagues, les histoires d’amour éphémères, le sable qui grince entre les dents, les piqûres de méduses, les moustiques, ou bien la montagne, la fraîcheur, le vert cru des vallées cachées entre deux cimes, les campings, les caravanes, l’odeur des barbecues, la guitare qui chante faux, le feu de camp sur des emplacements interdits, les randonneurs, les chaussettes odorantes, les mouches, les nuits étoilées…
Pour cet agenda ironique du mois d’août, je vous propose de partir en vacances. Où vous voudrez, seul ou accompagné, avec la voiture de votre choix. Mais attention, partir ne veut pas forcément dire arriver à destination.
Voici donc les règles du jeu :
1) Vous êtes coincé dans une voiture sur l’autoroute, bloqué depuis un bon…
-C’est vrai, mais ne me faites par attendre, Howard, vous voyez quelque chose ?
-Lord Carnevon, là, nous touchons au but. Ça fait vingt jours que je fouille autour des marches d’entrée dutombeau, puis nous avons découvert une première porte. Elle était intacte depuis l’inhumation puisqu’elle portait le sceau… Vous n’êtes là que depuis trois jours et nous voilà devant l’antichambre…
-Pas encore …
-Rendez-vous compte, peut-être si proche d’une tombe jamais visitée…Quelle chance fabuleuse que ce berger nous ait indiqué sa trouvaille, des marches dans le désert… Si nous parvenons à notre but, je lui accorde une photo avec l’un des bijoux du pharaon autour du cou !
Que voyez vous Howard Carter?
-My god…
-Carter, que voyez vous? Laissez moi passer !
-Regardez par le petit trou…
-C’est incroyable…
-Oui, d’abord, la Coupe des souhaits, en calcite, magnifique…Quelle finesse !
Dégageons un peu l’entrée…
-Attendez-moi ! Et ne la saisissez pas toute suite, avec toutes ces histoires de malédictions, on ne sait jamais; prenez d’abord le temps de jeter un œil tout autour.
-Mais qu’est-ce qui vous prend Lord, de colporter ces croyances archaïques? Bientôt il va vous pousser des poils entre chair et peau et vous ferez un parfait loup garou au sortir de cette grotte…
-Ne riez pas Carter, je ne plaisante pas. Mais vous, avec votre fâcheuse tendance à vous zébrer de rouge quand vous vous grattez, vous auriez bien le rôle du sorcier, il me semble! La marque du diable, disaient les inquisiteurs… Le bûcher direct !
-Comment savez vous que j’ai un dermographisme?
-Je n’en sais rien, mais avec toutes les piqûres de moustiques dont nous souffrons, je vois bien, cher ami, vos avant-bras comme fouettés par des orties !
-Allez-y … attrapez la coupe …
-Quelle merveille… C’est la coupe des souhaits… Celui de Toutankhamon était d’être à jamais éternel! C’est chose faite, maintenant que son nom va faire le tour du monde !
-Approchez les torches ! Par l’amour de Dieu… tous ces objets…
-On dirait que pharaon ne voyagera pas tout seul en Europe ! Sa
majesté a toute une cour !
-Et ses protections : regardez cet oudjat! C’est l’œil gauche d’Horus… Son œil droit est le soleil … Puissant symbole associé aux rites funéraires, l’oudjat est associé à la lune et ses phases.
L’œil gauche, blessé par Seth puis guéri par Thot, c’est l’astre
nocturne qui disparaît et réapparaît dans le ciel. La lune, dans son cycle de
régénération représente l’espoir de la renaissance pour les défunts égyptiens.
-La face cachée de la lune, devient révélation de vie, union des contraires… pas vers l’unité. C’est prodigieux… Howard, nous sommes bénis des Dieux, et ces égyptiens parlent de vie pour aller dans le monde des morts. Quelle universalité …
Symbole de renaissance : Le dieu-soleil empruntait différentes formes : un homme, un faucon, un bélier, un homme à tête de faucon ou de bélier. Al’aube, il prenait la forme d’un scarabée. Tous les soirs au crépuscule, les scarabées s’enfouissent dans le sol pour n’en ressortir qu’au lever du jour, poussant devant eux une grosse boule de bouse. Chaque matin, le dieu-scarabée Ré-Khépri réapparait et dans un même geste pousse le disque du soleil au-dessus de l’horizon. ( extrait de l’exposition Toutankhamon, Paris, grande halle de la Villette, juillet 2019)
André Malraux, à l’occasion de l’exposition Toutankhamon, en 1967, au petit palais où 50 des 5318 pièces avaient été exposées déclare dans son discours :
« Ce qui parait ici, dans cette présentation si particulière, c’est l’incroyable leçon que l’Égypte aura pu donner sur la vie. On a écrit depuis Champolllion que c’était le pays de la mort . Cet art , qui est si souvent funéraire , n’est jamais proprement funèbre, autrement dit, l’Egypte n’a jamais connu le squelette. Ce qu’elle allait chercher dans la mort, c’est précisément la suppression de la mort, le fait de concevoir la vie humaine comme une éternité. »
Photo de début de page : Sculpture dans la jardin de Marta pan , Saint-Rémy les Chevreuse
Et bien ça m’apprendra à vouloir venir jouer dans la cour des grands… me voila donc désignée Pontifex Maxima de ce drôle de pont suspendu entre nos imaginaires et chargée de l’organisation de l’agenda de juillet 2019. J’en suis fort honorée mais aussi un peu décontenancée d’une telle responsabilité. En tant que novice, j’ai été consulter les archives et j’espère avoir évité le « déjà-vu ».
Tout est parti de cette photo là dont je ne vous donne volontairement pas le contexte.
Il ne vous aura pas échappé que le 21 juillet, il y a donc presque 50 ans tout rond (comme la lune) l’humanité faisait, parait-il, « un grand pas ».
Vous l’aurez compris, c’est de lune qu’il faudra discourir en ce mois de juillet. Mais il y a lune et lune, une face cachée et une dévoilée. Celle des sorcière, des loups, et celle qui fait pousser les salades et danser les…
Les amis, ici les textes au fur et à mesure de leur arrivée, avec leurs mots quelque peu ébouriffés… Il s’agissait de se laisser inspirer par la chanson « les mots » de la rue Kétanou.
Jusqu’au, disons 28 juin, dépot des textes ( sur le lien ci-dessus), puis le petit vote amical se fera ICI !
Merci d’ores et déjà pour toutes vos participations, ces beaux textes réunis, pour tous les échanges amusés, et autres petits mots en couleurs qui font le piment de l’agenda!
Ouf, j’ai réussi à temps à bricoler les deux sondages ( vive les premières fois)… A vos votes! et bel été à vous ! ( … en fait, à très vite…)
010719
Juillet est là et l’heure des comptes aussi ! Il semble bien que ce soit Jobougon qui emporte les suffrages , et le groupe, le peloton est juste après! Bravo Jo! Merci et encore bravo à tous… Il est temps de tirer ma révérence et de remettre en grandes pompes l’organisation du mois de Juillet aux mots et merveilles de Mathurinades et coquecigrues…
« Approchez, approchez mesdames et messieurs car aujourd’hui grande vente aux enchères! Dans quelques instants de jeunes apprentis saltimbanques vont vous présenter des mots! Un mot pour tous, tous pour un mot! Des gros mots, pour les grossistes, Des mots de tête, pour les charlatans, Des jeux de mots pour les artistes, Des mots d’amour pour les amants. »
« La lune est presque pleine ce soir… Tiens, ça doit être les encombrants demain! Baisse un peu cette musique et viens m’aider à sortir la table de jardin et les vieilles chaises! »
Les trottoirs sont déjà
jonchés d’immondices. Des restes d’étagères moisies, vieille table lépreuse en
bois qui n’en peut plus de voir passer les saisons et les familles affamées,
quelque menu trésor aussi qui attendent un preneur. Commence le ballet des
voitures discrètes d’où sortent des ombres pressées, des mains anonymes qui
soupèsent, palpent et évaluent l’éventuel service rendu.
Avant la date des
encombrants, ça marche aussi : mettez un meuble devant votre trottoir, et dans
les deux ou trois heures qui suivent, l’objet sera récupéré.
Mais le mystère de la main
qui donne demeure entier : une chaise défraîchie, cabossée, à la toile
fendillée attendait certainement depuis longtemps le verdict de l’expulsion.
Quelle est l’histoire qui se retrouve à la rue ? Comment se fait-il que ce
meuble soit dehors ce jour- là, précisément ? Il contraste terriblement
avec le soleil roux d’un dimanche soir de fin de printemps. Il se plait bien
aussi sous la pluie qui l’aide à chialer ses dernières couleurs et ses vielles
crasses.
Mystère, la circonstance
décide soudain du détachement, du top départ de sortie. Sitôt les porteurs
d’histoires évacués et autres objets de service congédiés, le lifting de maison
se prépare.
Et puis il y a les meubles
résistants au temps, les laissés pour compte, comme ceux du garage.
C’était sûrement une
étagère rescapée d’une chambre ou d’une ancienne cuisine, d’une précédente
maison peut-être ou encore de l’ancien propriétaire des lieux. Quand elle
termine sur le pavé, elle est aussi déformée et rouillée qu’une vieille boîte
de conserves. L’objet a tout donné. Il est vermoulu, humide. Peut-être même a
t- il été hérité. Une partie de moi ose à peine le montrer quand je le dépose
dehors : l’objet porte la déchéance, la fin de vie, l’abandon. Et puis, je
vois sur le trottoir en face, d’autres objets de « longue vie » qui
sont là à attendre leur sort ultime.
Il faudrait les brûler par
respect. Je me dis : « il a bien tenu celui-là », toute fière de
ne pas avoir gaspillée mais contente de faire place nette.
Quand je garde, c’est
utilitaire mais c’est aussi parce que l’objet a des choses à dire…
Je peux me débarrasser de
lui quand il a fini de me raconter son histoire, car alors, il m’encombre
soudain terriblement. Quand il faut préparer un déménagement, le tri,
l’ajustement vont plus vite.
Mais, le mystère de la
main qui lâche reste entier.
Je me retourne : le réverbère de la rue éclaire la vieille table de jardin en bois, et des chaises dépareillées en plastique blanc jauni, au milieu d’étagères déglinguées, invitées de dernière minute, une trottinette rouillée, des pots cassés, un matelas en mousse. Le reste se perd dans la nuit.
Entends-tu, les mots tus?
Je me retourne. Une chouette hulule et les collines sentent bon les fleurs d’acacia et de sureau.
« Et les enfants s’en vont devant Les autres suivent en rêvant« Le clown, on le croisait dans les rues du village, sans son nez rouge. Les voeux du maire avaient grand succès, car on savait que Raymond Devos toujours présent, ne se ferait pas prier pour faire une digression délirante, l’air étonné de ses propres propos, devant un ‘auditoire gondolé.
On m’a raconté qu’il invitait les voisins à monter dans son petit théâtre sous les combles. Il les faisait asseoir et jouait sous leurs yeux médusés, certains de ses nouveaux effets, en scrutant attentivement le jaillissement du rire.
Dans la plaine les baladins S’éloignent au long des jardins Devant l’huis des auberges grises Par les villages sans églises. Et les enfants s’en vont devant Les autres suivent en rêvant Chaque arbre fruitier se résigne Quand de très loin ils lui font signe. Ils ont des poids ronds ou carrés Des tambours, des cerceaux dorés L’ours et le singe, animaux sages Quêtent des sous sur leur passage. Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
Le thème de l’AGENDA IRONIQUE de juin que je vous propose : Voilà l’été !! TOUTES LES FOLIES ET DERISIONS SONT BIENVENUES, MAIS… votre texte fera suite à ce début de la chanson « les mots » de la rue Kétanou).
Voilà ma tentative à l’agenda … Pas si facile de raccrocher le propos, j’avoue…
« Approchez, approchez mesdames et messieurs car aujourd’hui grande vente aux enchères! Dans quelques instants de jeunes apprentis saltimbanques vont vous présenter des mots! Un mot pour tous, tous pour un mot! Des gros mots, pour les grossistes, Des mots de tête, pour les charlatans, Des jeux de mots pour les artistes, Des mots d’amour pour les amants. »
« Un mot pour tous, tous pour un mot »… L’air a commencé à me reprendre sur le site de Chachashire, « différences propres et singularité ». De hameau d’amour en maquis-art et zones portuaires, aux limites limites, je me suis souvenue d’un petit rien composé pour des amis, après un voyage qui nous avait rendu à notre propre solidarité. Le petit « rien » à partager qui apparaissait là-bas si naturel, l’était moins ici dès le retour. Alors un slalom biz-art plus qu’un slam vrai j’avais composé, pour leur témoigner une tendresse, un machin, un baz-art. Allez, c’est l’été, dans l’air libre, des mots courts qui vont plus vite :
J’suis là dans mon falzart
Je vous lis et ça repart
Non c’est pas biz-art
C’est sm-art, smurf, c’est du trip -art
Chacun sa quote part
Cot cot cot?
Ça sonne comme un faire-part
Rancart, encarts, flambart
Tout ça c’est plein de brocart
D’amour, pas de traquenard!
Pas de rempart mais un nouveau départ !
Salut les gaies- parts, les guêpes-arts, les guépards, les queutards !
J’en perds le nard! Même pas fumé d’pétard! Même pas d’cafard!
A mon tour d’accueillir l’Agenda ironique de juin, ce que je fais avec le plaisir anticipé de vous rencontrer dans vos bouquets variés…
Chers auteurs, lecteurs, abonnés, jongleurs de mots, oyez! oyez ! « Des mots de passe pour les méfiants et des mots clés pour les prisonniers», en attendant la caravane, voilà l’été et brocante de mots. Les négresses vertes et la rue Ketanou donnent le ton! ( le lien est au bas de la page pour les écouter). Laissez vous inspirer par leur ambiance…
Voilà l’été !! TOUTES LES FOLIES ET DERISIONS SONT BIENVENUES, MAIS… votre texte fera suite à ce paragraphe ( début de la chanson « les mots » de la rue Kétanou) : « Approchez, approchez mesdames et messieurs car aujourd’hui grande vente aux enchères! Dans quelques instants de jeunes apprentis saltimbanques vont vous présenter des mots! Un mot pour tous, tous pour un mot! Des gros mots, pour les grossistes, Des mots de tête, pour les charlatans, Des jeux de mots pour les artistes, Des mots d’amour pour les amants. » Il suffit de reporter le lien de votre texte ici, et n’oubliez pas, sur votre blog, de reporter le lien de cette page. Rendez-vous ici tout le mois pour découvrir les écrits et à la fin du mois pour les votes! À très bientôt Véronique
drapeaux de prières au Tibet, « les chevaux du vent »
De l’explosion à l’éclosion, de la colère à la fulguration créative
Un texte écrit il y a plusieurs années, ce soir j’y repense, je le poste…
Un repas de famille qui tourne à la mauvaise humeur générale, une nouvelle qui hérisse, un accident qui énerve, un désaccord dans la relation, une société réactive. Mais que dit la colère? Un texte en fusion de moments qui cherchent à dire…
L’azur est là, en beauté évidente, dans l’après-midi d’été. Le bord de mer se laisse écouter, inspirer. Tout comme la brise qui circule et rafraichit la peau, fait sécher les gouttes d’eau, laisse un goût salé au bord des lèvres. Le temps s’étire sur la plage, soupire, le corps somnole, sous un soleil aussi éclatant qu’écrasant. Soudain, il me semble percevoir un écho…Là-bas, une querelle dans la rue, ou peut-être un cinéma, qui s’anime :
Quand tu te sens démuni, quand tu ne comprends pas ce qui arrive, écoute la vie qui circule en toi.
C’est comme un flux le long d’une île assiégée par les vagues, où l’eau trouve toujours son chemin, comme tout problème une solution.
Tentative de solution échouée ? Peut-être pas la bonne solution.
Ça commence par une poubelle lancée violemment par le Mistral sur la voiture en marche, dans une rue, au centre de la Ciotat. Evitée de justesse, elle explose le rétroviseur droit. Sortie de je ne sais quelle impasse. C’est curieux. Un effroi silencieux saisit les passagers puis une colère éclate.
Pourquoi, ce volcan dévoreur réveille-t-il en miroir, l’homme et la femme ?
Où sont les besoins à dire ? Sont-ils mangés ?
Et puis le vent, soudain semble injurier les arbres, les secouer comme les épaules d’un ennemi… Brouillon, mauvais caractère provençal. L’homme en est prisonnier.
La guerrière est réveillée, même si elle préfère vivre le cœur ouvert sur la souplesse des mots. La rafale attise le simple mégot tiède du négligeant, la braise du contrebandier, du pyromane des collines. La montagne s’embrase, sans discernement lorsque vent et flamme folle s’enlacent. Le tourbillon des danseurs est désastreux.
Les mauvais feux solaires du masculin et du féminin brûlent stérilement, ignorants la profondeur de leur être.
L’un provoque, allume la flamme, et l’autre souffle sur la braise, comme avant, sur le foyer du camp. Mais où est passé le gardien du feu ?
Quel mot perdu, quels maux, l’explosion cache-t-elle ?
Et ce vent, dans sa façon insistante et répétitive de secouer les volets, semble une entité malfaisante. Les serpents sortent des trous et les langues s’aiguisent.
Amenée par une tornade d’un ancien temps, la colère avait besoin de corps pour s’embraser.
Aussi vrai que l’amour a besoin de corps pour enlacer, embrasser.
Pauvres marionnettes.
La mer toute ridée hier, comme soucieuse, est d’allure magnifique ce matin.
Que pourrait calciner ce feu pour être régénérateur ? La répétition du scénario ?
Mais, regarde, regarde, voyageur, gare à la forge maléfique où peut se fabriquer un soufflet amplificateur plus grand encore. Personne n’en bénéficiera. Quoi que… Qui se nourrit du mauvais tison, d’une trace ancestrale, à son corps défendant ?
Un écho, un ego sans signification se perpétue dans le couloir du temps.
Ça commence par une poubelle lancée violemment puis la terre éructe en désordre son indigestion.
Alors, comme tout est dit, tout est libre de repousser, si l’intention est posée. Ouvrir la porte du malentendu. Mal entendu ? Pardon, c’est entendu.
Une résolution.
La Méditerranée nargue l’homme et la femme, le cap Canaille aussi.
Enfin, les corps peuvent respirer, se remplir de douceurs, comme l’oreiller du matin que l’on tapote.
Faire ensemble, il leur semble.
Ouvrir le cœur, comme on ouvre les volets, sur la surprise d’un beau paysage, d’une chevauchée à deux aux parfums sauvages et au vent caressant.
La terre accouche d’un couple.
Comme les compagnons d’Ulysse, il avait ouvert l’outre d’Eole par imprudence, et libéré les vents contraires.
Combien de volcans les hommes de cette terre, de Méditerranée et d’ailleurs auront-ils besoin de faire exploser avant de faire la paix ?
Avant même de commencer la guerre, la paix les attend déjà.
Et patiente, encore, silencieuse.
Regarde, regarde, cette lumière au reflet singulier. Ça change tout ! Un arc en ciel ? Il semble si proche, c’est doux, un cœur de soie ? Non, au cœur de soi ! Oui, toujours, l’élan vital jaillit de quelque part et de toute part.
Peut-être sera-t-il seul sur une terre polluée, stérile et déserte, peut-être est-il déjà partout, semant, comme des petites graines fantaisistes, ici la paix et là, l’amour, l’humour aussi, et toutes ces couleurs singulières, en chaque être humain !
C’est un air qui colle et fait décoller, de Charybde en Scylla, jusqu’à la découverte du passage, du pas sage, c’est possible, car ce n’est pas sérieux, de l’arme honnie à toujours plus d’harmonie. Ecoute, écoute !
Merci de votre passage ! Des mots inusités ne vous auront pas échappés : Ce texte est ma participation à l’agenda ironique de Mai, organisé par le blog de La plume fragile, et Laurence, de Palette d’expressions :
En quoi cela consiste ? Écrire un texte, une ligne ou deux, ou plus si l’inspiration s’envole, sur un thème donné en essayant d’user d’une imagination florissante pour placer quelques mots ubuesques, méconnus ou peu usités dans notre vie de tous les jours. Car, en mai, fais ce qu’il te plaît ! MAIS !… MAIS ! Un peu de folie fait toujours du bien à l’esprit. Ces mots ce mois-ci sont : énergumène, schizophrène, maringouin, lambrusque