« Le temps est court », me dit ce matin une femme. Le temps, c’est aussi celui que l’on peut, ou que l’on veut s’accorder… Temps à l’envers, un pas dans ce sens…
Cité universitaire,
Je sors du flot déversé par le train.
Le quai est un paysage de béton,
où d’immenses dalles laissent passer un rayon puissant blanc
et un morceau de ciel pendu aux grilles.
Cité universitaire, temps à l’envers
Je remonte les escaliers,
Je prends un journal d’activités parisiennes,
Je l’espère plus fun que l’underground humide.
Cité universitaire, temps à l’envers
Dans le hall les guichetiers souriants font face aux machines capricieuses
Et aux grimaces des usagers pressés.
Cité universitaire, temps à l’envers
Le verre coloré en façade se laisse traverser par la lumière et
L’horloge marque un temps
Qui semble suspendu dans le vide transparent.
Je la vois côté pile,
Et l’envers du décor ouvre à une autre réalité.
Cité universitaire, temps à l’envers
Je franchis la sortie sous un soleil printanier
Et prends le tramway pour descendre quelques portes plus loin.
Cité universitaire, temps à l’envers
Je reprends mon sac,
Il tinte de cette ceinture qui bouge déjà de joie,
Avant le voile, avant les hanches.
Ce matin pas de travail mais de la danse
Cité universitaire, temps à l’envers.
Pile ou face, à toi de choisir !
© Véronique Bonnet