Chant de pierres II

Elles sont ancrées dans la terre, et nous regardent depuis longtemps. Elles restent là…

Patientes, elles savent.

Elles murmurent encore… Ecoute …

2018-05-02 12.09.51

Prendre sa place,

Et être 

Laisser la vie s’écouler en soi

Comme une rivière confiante.

L’espace de quelques respirations,

Être vide du faire,

Disponible 

Et recevoir l’Etre,

Celui qui installe l’harmonie,

Qui réconcilie les contraires

Qui pose la respiration intérieure

Le flux naturel ressourçant.

Au lieu des pensées circulaires.

Ce sont des bribes, des fragments qui flottent, s’avancent, s’agencent

Comme des brins naturels d’ADN 

Tout en nouveauté, créativité. 

Fondu enchaîné, déchaîné et aimé.

Ami tapi

Lève-toi et crée ta vie.  

Si tu es bien réceptacle de ce qui est 

Alors tu recevras tout ce qui t’est nécessaire.

La petite voix s’entend au travers de ce tumulte 

C’est celle de ta justesse,

Prend le temps. 

Ressens, imprègne-toi peu à peu de ce bienfait. 

Laisse le corps revenir seul à son point d’équilibre.

Accepte ce qui est là, simplement : Ta vie.

 

©Véronique Bonnet

 

Le chêne de Guillotin

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Forêt de Brocéliande I

J’ai mille ans. Regarde ce que ça fait. 

– Tu es abîmé, comme guillotiné. 

– Ce sont les temps qui sont abimés. Plus de respect. Les pierres autour sont plus vieilles de moi. Quel respect ? La terre est plus vieille que moi, quel respect ? Je ne suis qu’un témoin parmi d’autres. Je raconte le temps passé plus que la vie.  

La nature est une porte : 

S’ouvrir à la nature des choses,

se décentrer de l’importance personnelle,

Retrouver l’humour,

Au centre de sa vie, présent à soi-même, l’humain a le choix.

 

©Véronique Bonnet

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Chêne de Guillottin, forêt de Brocélilande

 

 

 

Petite boule de terre

 

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                                                                                         Dessin : © A.C

Méditation : suggestion de pratique

 

Il est des questions que j’aime bien poser dans l’écoute intérieure. Je m’assoie, et je médite.

Au moins, j’arrête de soumettre trop de pensées à l’intellect disséquant, jugeant (qui voudra trop contrôler,  normaliser ) ou pour éviter que mon émotion, ma réactivité ne les réduisent en charpie.

L’espace intérieur reçoit, sécurise.

Et je laisse le temps au processus, en acceptant la possibilité qu’il ne se passe rien… Mais la nature a horreur du vide… le bourgeon va se transformer…

Je me laisse plonger  dans le sensoriel. Je repose la question au bout d’un moment.  L’insondable peut créer une forme, comme une petite boule de terre (par exemple, ou une couleur, ou tout autre chose) qui rejoindra le bloc à manier plus globalement, ensuite. Ça respire plus…  Le sensoriel change… le corps aussi.

Il fait l’expérience de la présence.

Une toute petite action adéquate devient plus facile à poser ensuite. Elle est indispensable pour matérialiser ce début de cheminement. 

La tête sait souvent mais c’est le corps qui doit faire une expérience sensorielle pour assimiler, à sa vitesse, comme le dit Eric Bardot à propos de l’hypnose médicale.

Le quotidien propose de nombreuses fascinations qui nous absorbent, ce n’est pas de l’hypnose.

L’espace-temps hypnotique, la méditation sont des processus naturels du vivant où l’on sollicite un mouvement.

 

La poésie et l’art, comme « forces imaginantes », se mêlent là, dans ces paysages aux confins inconnus, ça m’interroge …

 ©Véronique Bonnet

 

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Dessin A.C

 

J’écris, c’est juste là… Qui sait?

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Je regarde les chats impassibles ,

Installés, l’un sur une chaise , l’autre sur le canapé.

Hier, ils étaient côte à côte , immobiles
et abandonnés au sommeil, comme deux sculptures jumelles.

D’humeur versatile,

Les chats apparaissent dans le calme de la maison comme des gardiens du temps,

Les gardiens d’une tendresse infinie, et pulsatile,

Les gardiens d’un temple étrange.

J’écris, je suis attirée par le fond.

Le fond de quoi? Le fond, là-dedans.

 

© Véronique Bonnet

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Jour en blanc

2018-02-09 13.20.01

 

La neige fraîche crisse sous les chaussures . Il fait frais, je me sens dans un univers sans couleur, tout effacé par le blanc .

Les flocons tombent des arbres avec un léger frous-frous d’ailes d’oiseau. L’air est feutré, presque mat.

Dans le jardin, je fais comme le chat : « Je contemple la neige et je suis là  » .

Puis j’enfile de vieilles bottes  et je pars au village . Ambiance 1930, tout le monde est à pied, à se faire des courtoisies. à marcher dans une atmosphère calme qui agrandit les rues . Les gens se saluent, se regardent, se sourient de voir les versions approximatives des uns et des autres, en bonnet de montagne sorti en hâte d’un fond de tiroir. Un autre temps!

Je continue vers la campagne. Je  marche sur la chaussée craquante de glace avec précaution. Pourtant,  je fais un vol plané à l’entrée de la ferme, sur une plaque gelée. Une femme qui nourrit ses chevaux juste à côté, se retourne, les bras chargés de foin. Elle engage la conversation. La paysanne en moi sourit.

Jour blanc!

Tout d’un coup la neige restaure la relation,

les sourires et la légèreté,

Et tout d’un coup la neige restaure la lenteur.

Et enfin , la fée d’hiver restaure le rythme,

Au prix de 700 km de bouchons en région parisienne.

Qui sait le prix du silence  ?

 

Véronique Bonnet