
Vie en étincelles
-Flocons de neige au soleil-
Fondu de lumière.
.
©Véronique Bonnet 2021
Vie en étincelles
-Flocons de neige au soleil-
Fondu de lumière.
.
©Véronique Bonnet 2021
Et soudain,
Débrayage…
Le temps suspend son vol
Oui, le poète, c’est arrivé.
Ça nous laisse la bouche ouverte
La terre qui se dérobe,
Qui s’exprime dans ses paradoxes,
Elle, jusque là exploitée.
Dedans, la respiration peine à ouvrir les poitrines
Et dehors, la nature croit, encore plus verte.
Le ciel renvoie son bleu le plus vif
Aux cœurs étonnés d’être encore frivoles,
Aux têtes en instance de tourner la page.
Déjà la nouvelle peau recouvre l’être dénudé.
C’est au poil dit un bénévole.
L’aigle qu’on n’avait jamais vu par ici
Apprend le survol.
La respiration au corps défendant
Reprend sa place.
Le temps s’écoule
Parle de patience et de regard élargi.
Implacable comme la goutte en trop.
Les yeux encore surpris
Ou peut-être rougis,
Les hommes et les femmes écoutent les bruits de la nuit.
Ajustent là -dans l’échange –
Poreuses,
Les membranes, en souplesse
Qui respirent
La vie généreuse.
©Véronique Bonnet
Une photo de mer,
Couleur,
Va et vient des vagues,
Patience de l’anneau qui garde le port
Et le souvenir des voyages.
©Véronique Bonnet
#agenda-ironique Par ici pour voter…
Pour l’agenda ironique de janvier, Janus, mois du passage, s’il en est, je vous demandais d’écrire un « road trip », une déambulation , seul(e) ou accompagné(e), dans une ville, connue, inconnue, imaginaire, terrestre, maritime, céleste… Vous pouviez choisir l’endroit que vous arpentez tous les jours, mais aussi le passé ou le futur. Vous pouviez vous inspirer du livre » les villes invisibles » d’Italo Calvino, ou pas trop... Bref, tout était possible! … mais… Les mots suivants devaient figurer : entrechat, rampe, jaquemart, topinambaulx, dents, dindon. Et le texte devait se finir par la célèbre phrase du petit prince « L’essentiel est invisible pour les yeux »
Lien : https://poesie-de-nature.com/2020/01/04/les-villes-invisibles-agenda-ironique-de-janvier/
Neuf villes invisibles ont vu le jour! J’ai eu grand plaisir à les accueillir, dans leurs différences et dimensions singulières… Vous avez jusqu’à la fin du mois pour terminer de lire et choisir les 3 textes que vous préférez, que vous soyez participants au jeu ou lecteurs de passage (bienvenue à vous! ), et désigner le prochain organisateur pour février, à l’aide des SONDAGES TOUT EN BAS… A bientôt !
-Jobougon : La vibration laisse émerger le grain de sable qui est là : https://jobougon.wordpress.com/2020/01/05/la-vibration-laisse-emerger-le-grain-de-sable-qui-est-la/
-Patchcath : De beaux voyages à raconter :
https://patchcath.wordpress.com/2020/01/15/de-beaux-voyages-a-raconter/
-Poesie-de-nature : Orient express :
https://poesie-de-nature.com/2020/01/14/orient-express/
-Poesie-de-nature : Colores del corazon:
https://poesie-de-nature.com/2020/01/19/colores-del-corazon/
-Victorhugotte : Sextine des villes invisibles
https://victorhugotte.com/2020/01/20/sextine-des-villes-invisibles/
-Chachashire : Sijilmassa :
https://chchshr.wordpress.com/2020/01/21/sijilmassa-agenda-ironique-de-janus-2020/
-Carnetsparesseux : noir d’encre :
https://carnetsparesseux.wordpress.com/2020/01/22/noir-dencre/
-Palette d’expressions : De villes visibles en villes invisibles
https://palettedexpressions.wordpress.com/2020/01/22/1464
-Les mots autographes : Guerre et paix
https://jacou33.wordpress.com/2020/01/25/agenda/
+ une hors délai, mais pas des moindres… par Iotop, « le hasard se lève »
https://ledessousdesmots.wordpress.com/2020/03/17/le-hasard-se-leve/
©Véronique Bonnet
Voici Février et les résultats de notre sondage… : c’est donc le texte Laurence de Palettes d’expression qui est choisi en premier, suivi de Jobougon puis Carnets paresseux!
C’était une chouette récolte ! L’agenda continue ses pérégrinations en février : allez voir chez Jacou « les mots autographes », pour découvrir la nouvelle forme du mois, si Jacou veut bien prendre en charge l’organisation du nouvel AI!
Un grand merci et un grand bravo pour vos participations
https://ledessousdesmots.wordpress.com/2020/03/17/le-hasard-se-leve/
A très bientôt !
Véronique
CHOISIR 3 VILLES INVISIBLES :
#agenda-ironique
La Giralta brillait dans le parc. Il se mit à chanter. Je cherchai quelques secondes la voix. Là sur la rampe de la lune, je le découvris, enfin, au cœur de la nuit.
Il se tourna vers moi, et je sentis son chant luire de tant de vies.
Les villes invisibles dans cette apparition, dans ce corps tendu vers les étoiles et ce coeur ouvert au don … Ça vibrait au fond des ombres. Je m’éclairais de mille vagues de reconnaissance, joyeuses, suspendues dans l’espace entre nous, étirées comme des entrechats. Je fis un pas lent vers lui encore. Sur le palais sévillan, les lions souriaient de toutes leurs dents. Les dindons et topinambaulx plantés de l’autre côté du mur, dansaient, car l’absurde fondait. Jaquemart magicien du temps descendit jusqu’au pied des orangers, au fil du diapason. La vibration convoquait à la fois, la larme en perle et le soleil qui sèche et éclaire, l’arc en ciel à partager.
Une magie bien subtile, le chant, la surprise et la présence…
Dingue, ding, dong, dis-donc mais ça résonne pas pour l’agenda ironique , c’t’ histoire?
Je n’en sais rien, l’essentiel est de participer et les sens-ciel invisibles pour les yeux.
©Véronique Bonnet
guide vagabond de Rôme de Marco Lodoli, ed La fosse aux ours
« Ici Rôme se moque du temps qui se consume dans l’essoufflement ».
« Il arrive de vagabonder sans but dans la ville. C’est un égarement confiant car tôt ou tard, il se passera quelque chose, quelque chose surgira à l’improviste : nous n’attendons rien, mais un rien nous attend. »
« Rôme est une ville qui ne fait jamais table rase : les époques, les siècles, les années, les jours s’accumulent. Possible qu’aucune minute enfuie ne se perde entièrement. »
Et soudain, tout est ouvert, tout est possible…
©Véronique Bonnet
#agenda-ironique décembre
Le nom de l’île lointaine, c’est ce qui m’avait attiré d’abord. Mon doigt dessinait le trajet sur la carte portulan. J’y songeais, depuis des semaines, dans les pleins, les déliés, les cursives à l’encre rouge et noire, entre les bateaux et les drapeaux de l’atlas Gallica. Cette île m’attendait. Là dans la blancheur, sous le soleil éclatant, prête à l’éclate des corps et des sens. Avant j’imaginais des aventures à vingt-cinq kilomètres à l’heure, sur ma mobylette, au côté de mon frère. Maintenant je testais je sentais je goûtais j’absorbais la lumière les couleurs les musiques, les sports, les rencontres, sûr que chacune d’entre elles contenaient un secret. Je voulais le percer, le posséder, le proposer à mes clients. Il m’échappait, je recommençais, il fallait que ça crache, que ça brille, que ce soit singulier et exceptionnel, même dans la simplicité. Et puis quand le soleil tombait, quand la fleur se fanait, quand la musique devenait monotone, après la fête, je restais confusément à sentir l’odeur du vide. Ainsi tout ne serait que feu follet, et moi témoin un peu triste ?
« Tu as une âme d’explorateur », j’ai souvent entendu cette phrase depuis l’enfance. Un peu aventureux, impétueux, peut-être, je vous le concède… C’est bientôt Noël, j’ai le temps de m’offrir nouvelle aventure. La pulpe de l’index caresse le papier du moulin Richard de Bas. Derrière le secret de ce papier, l’inclusion de ses petites fleurs bleues et jaunes, se cachent la bataille de Samarkand, en 571, le prix des hommes en d’autres temps. Samarkand… Née au VIIIe siècle avant JC comme Rôme, elle soutient le destin mystérieux, brillant et tragique des villes antiques. Leurs multiples dimensions m’attirent. Les multiples dimensions m’attirent. Entre réel et consommations de sensationnel, j’étudie toute proposition. « Je n’aime pas l’eau claire, C’est la faute à Voltaire, J’aime le curaçao, C’est la faute à Rousseau. »
Un jour pourtant, j’ai arrêté de tester de sentir de goûter d’absorber. La volition devint collision. Le nez par terre, la faute ni à Voltaire ni à personne. J’ai fais ma révolution, le tour de moi-même. Pas même le temps de ressentir l’amertume… Après le crash, j’étais là, à regarder devant, sans sourciller. Touchant ma peau écrevisse, je me mis à maudire le soleil mordant, moi qui venait pour me dorer à son contact. Je mangeais le sable blanc dont je rêvais, les yeux à hauteur des coquillages, l’écume au bord des lèvres, le reflet vitreux couleur d’huître sur les pupilles. Une place supplémentaire dans ce vol privé avec mes meilleurs potes, c’était une aubaine australe. La tempête qui nous a engloutie, un coup d’arrêt, mortel.
Les soleils et les nuages bleus dansent devant moi. Entre les scialytiques et l’agitation des blouses bleues, l’image de ma famille me poursuit. C’est bientôt Noël. Ils sont si loin, ou alors c’est moi qui le suis déjà … Cet Atlas, la valse des navires autour des continents, les drapeaux tendus … C’est pour le mystère de ces cartes que j’ai tant aimé les voyages, c’est pour l’exploration jamais atteinte, ces villes invisibles, comme ces terres oubliées, ces animaux disparus. Tant de de temps à sentir le grand livre de cuir, à suivre le contour de l’Afrique, tracée comme une grande roue, à choisir l’esprit un peu tatillon avec quel bateau j’allais chevaucher les océans. Voulais-je voyager ou me perdre dans l’immensité de l’imaginaire ? Voulais-je apprivoiser le chaos, le tranchant de la vie? Tout semble avoir une saveur extrême, là, maintenant, dans la lumière de l’inconnu, une porte, un autre monde à découvrir …. Peut-être… Courte échelle, demain, gouffre… Non sens.
Soudain, la carte disparaît, le paysage aussi.
Quand la croyance meurt, le vernis craque… Homme-ici-deux…
C’est alors que l’homme se réveille, sent sa poitrine monter et descendre, à nouveau. Rien d’autre ne bouge. Le contact du drap rêche lui fait ouvrir les yeux. Et pour la première fois de sa vie, il trouve que les chaussons énormes surmontés de deux oreilles ridicules, posés là sur la table blanche en face sont les plus beaux du monde, les plus drôles aussi…
Une petite voix lui fait lever les yeux.
-Joyeux Noël Papa! Tu nous a tellement manqué…
©Véronique Bonnet
Ce mois-ci, l’organisation de l’agenda ironique revenait à Carnetsparesseux qui nous proposait d’écrire un texte, un « voyage au bout-de-l’an » dont l’inspiration part des cartes de voyage de Juan Martines, avec quelques contraintes de mots… Les détails du jeu d’écriture et les participations du mois : ICI et LA
« Et les enfants s’en vont devant
Les autres suivent en rêvant«
Le clown, on le croisait dans les rues du village, sans son nez rouge. Les voeux du maire avaient grand succès, car on savait que Raymond Devos toujours présent, ne se ferait pas prier pour faire une digression délirante, l’air étonné de ses propres propos, devant un ‘auditoire gondolé.
On m’a raconté qu’il invitait les voisins à monter dans son petit théâtre sous les combles. Il les faisait asseoir et jouait sous leurs yeux médusés, certains de ses nouveaux effets, en scrutant attentivement le jaillissement du rire.
C’est une maison qui se visite aujourd’hui, et qui allume la tendresse amusée, et la magie du spectacle.
©Véronique Bonnet
Les saltimbanques
Dans la plaine les baladins
S’éloignent au long des jardins
Devant l’huis des auberges grises
Par les villages sans églises.
Et les enfants s’en vont devant
Les autres suivent en rêvant
Chaque arbre fruitier se résigne
Quand de très loin ils lui font signe.
Ils ont des poids ronds ou carrés
Des tambours, des cerceaux dorés
L’ours et le singe, animaux sages
Quêtent des sous sur leur passage.
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
A mon tour d’accueillir l’Agenda ironique de juin, ce que je fais avec le plaisir anticipé de vous rencontrer dans vos bouquets variés…
Chers auteurs, lecteurs, abonnés, jongleurs de mots, oyez! oyez !
« Des mots de passe pour les méfiants et des mots clés pour les prisonniers», en attendant la caravane, voilà l’été et brocante de mots. Les négresses vertes et la rue Ketanou donnent le ton! ( le lien est au bas de la page pour les écouter). Laissez vous inspirer par leur ambiance…
Voilà l’été !! TOUTES LES FOLIES ET DERISIONS SONT BIENVENUES, MAIS… votre texte fera suite à ce paragraphe ( début de la chanson « les mots » de la rue Kétanou) :
« Approchez, approchez mesdames et messieurs car aujourd’hui grande vente aux enchères! Dans quelques instants de jeunes apprentis saltimbanques vont vous présenter des mots! Un mot pour tous, tous pour un mot! Des gros mots, pour les grossistes, Des mots de tête, pour les charlatans, Des jeux de mots pour les artistes, Des mots d’amour pour les amants. »
Il suffit de reporter le lien de votre texte ici, et n’oubliez pas, sur votre blog, de reporter le lien de cette page. Rendez-vous ici tout le mois pour découvrir les écrits et à la fin du mois pour les votes!
À très bientôt
Véronique
De l’explosion à l’éclosion, de la colère à la fulguration créative
Un texte écrit il y a plusieurs années, ce soir j’y repense, je le poste…
Un repas de famille qui tourne à la mauvaise humeur générale, une nouvelle qui hérisse, un accident qui énerve, un désaccord dans la relation, une société réactive. Mais que dit la colère? Un texte en fusion de moments qui cherchent à dire…
L’azur est là, en beauté évidente, dans l’après-midi d’été. Le bord de mer se laisse écouter, inspirer. Tout comme la brise qui circule et rafraichit la peau, fait sécher les gouttes d’eau, laisse un goût salé au bord des lèvres. Le temps s’étire sur la plage, soupire, le corps somnole, sous un soleil aussi éclatant qu’écrasant. Soudain, il me semble percevoir un écho…Là-bas, une querelle dans la rue, ou peut-être un cinéma, qui s’anime :
Quand tu te sens démuni, quand tu ne comprends pas ce qui arrive, écoute la vie qui circule en toi.
C’est comme un flux le long d’une île assiégée par les vagues, où l’eau trouve toujours son chemin, comme tout problème une solution.
Tentative de solution échouée ? Peut-être pas la bonne solution.
Ça commence par une poubelle lancée violemment par le Mistral sur la voiture en marche, dans une rue, au centre de la Ciotat. Evitée de justesse, elle explose le rétroviseur droit. Sortie de je ne sais quelle impasse. C’est curieux. Un effroi silencieux saisit les passagers puis une colère éclate.
Pourquoi, ce volcan dévoreur réveille-t-il en miroir, l’homme et la femme ?
Où sont les besoins à dire ? Sont-ils mangés ?
Et puis le vent, soudain semble injurier les arbres, les secouer comme les épaules d’un ennemi… Brouillon, mauvais caractère provençal. L’homme en est prisonnier.
La guerrière est réveillée, même si elle préfère vivre le cœur ouvert sur la souplesse des mots. La rafale attise le simple mégot tiède du négligeant, la braise du contrebandier, du pyromane des collines. La montagne s’embrase, sans discernement lorsque vent et flamme folle s’enlacent. Le tourbillon des danseurs est désastreux.
Les mauvais feux solaires du masculin et du féminin brûlent stérilement, ignorants la profondeur de leur être.
L’un provoque, allume la flamme, et l’autre souffle sur la braise, comme avant, sur le foyer du camp. Mais où est passé le gardien du feu ?
Quel mot perdu, quels maux, l’explosion cache-t-elle ?
Et ce vent, dans sa façon insistante et répétitive de secouer les volets, semble une entité malfaisante. Les serpents sortent des trous et les langues s’aiguisent.
Amenée par une tornade d’un ancien temps, la colère avait besoin de corps pour s’embraser.
Aussi vrai que l’amour a besoin de corps pour enlacer, embrasser.
Pauvres marionnettes.
La mer toute ridée hier, comme soucieuse, est d’allure magnifique ce matin.
Que pourrait calciner ce feu pour être régénérateur ? La répétition du scénario ?
Mais, regarde, regarde, voyageur, gare à la forge maléfique où peut se fabriquer un soufflet amplificateur plus grand encore. Personne n’en bénéficiera. Quoi que… Qui se nourrit du mauvais tison, d’une trace ancestrale, à son corps défendant ?
Un écho, un ego sans signification se perpétue dans le couloir du temps.
Ça commence par une poubelle lancée violemment puis la terre éructe en désordre son indigestion.
Alors, comme tout est dit, tout est libre de repousser, si l’intention est posée. Ouvrir la porte du malentendu. Mal entendu ? Pardon, c’est entendu.
Une résolution.
La Méditerranée nargue l’homme et la femme, le cap Canaille aussi.
Enfin, les corps peuvent respirer, se remplir de douceurs, comme l’oreiller du matin que l’on tapote.
Faire ensemble, il leur semble.
Ouvrir le cœur, comme on ouvre les volets, sur la surprise d’un beau paysage, d’une chevauchée à deux aux parfums sauvages et au vent caressant.
La terre accouche d’un couple.
Comme les compagnons d’Ulysse, il avait ouvert l’outre d’Eole par imprudence, et libéré les vents contraires.
Combien de volcans les hommes de cette terre, de Méditerranée et d’ailleurs auront-ils besoin de faire exploser avant de faire la paix ?
Avant même de commencer la guerre, la paix les attend déjà.
Et patiente, encore, silencieuse.
Regarde, regarde, cette lumière au reflet singulier. Ça change tout ! Un arc en ciel ? Il semble si proche, c’est doux, un cœur de soie ? Non, au cœur de soi ! Oui, toujours, l’élan vital jaillit de quelque part et de toute part.
Peut-être sera-t-il seul sur une terre polluée, stérile et déserte, peut-être est-il déjà partout, semant, comme des petites graines fantaisistes, ici la paix et là, l’amour, l’humour aussi, et toutes ces couleurs singulières, en chaque être humain !
C’est un air qui colle et fait décoller, de Charybde en Scylla, jusqu’à la découverte du passage, du pas sage, c’est possible, car ce n’est pas sérieux, de l’arme honnie à toujours plus d’harmonie. Ecoute, écoute !
©Véronique Bonnet
Vient ce temps
En histoires contées
Où les écureuils de guerre lasse
Viennent partager leurs fantasques récoltes.
De la découverte du fruit nouveau
Au cœur de la froidure
Au bord des chemins,
Jusqu’aux sauts de rivières grondantes et cailloux trébuchants,
Caresse d’arbres
Echos d’été, sous-bois de champignons,
Craquantes noisettes et traces de neige
Bleus de ciels intemporels,
Intempéries et douceurs de lune rousse
Fondus de soleils rouges,
Camaïeux hérissés de sapins de montagne,
Etoiles de mousse,
Vents passés déchaînés
Et printemps avenir.
Sous l’arc en ciel dégagé du paysage compassé,
Le feu apparaît.
D’un orange chuchoté,
Il crépite dans la clairière,
Au milieu des danses de vie
Des panaches et des crinières.
Tourments d’amour, solitude glacée,
Passions chimères, liens cendrés,
Font aussi la flamme apaisée!
Les animaux tombent d’accord :
« Le meilleur moyen d’éviter la chute des cheveux, c’est de faire un pas de côté. »
©Véronique Bonnet
Bonjour! Voici donc ce petit texte pour l’agenda ironique de Février, tenu par Ecri ‘Turbulente. http://ecriturbulente.com/2019/02/19/lagenda-ironique-meme-pas-en-reve/
Le jeu d’écriture proposé :
Après beaucoup de péripéties (mais lesquelles ?) on me propose de rêver le rêve absolu.
Comment en est-on arrivé là ?
Eugène Ionesco – Journal en miettes
Au pied de la lettre, imaginez ces péripéties chargées d’un puissant magnétisme onirique, rêves de réalités de plus en plus intenses.
Rêver pour de vrai, jusqu’au rêve absolu.
Seule une « petite » contrainte : votre texte devra se terminer par cette phrase de Groucho Marx :
« Le meilleur moyen d’éviter la chute des cheveux, c’est de faire un pas de côté. »
« On confond le monde et la vie »
La vie ne s’écoute pas seulement dans le bruit que l’on fait…
Ecoute le silence, dit la lune
©Véronique Bonnet
Au cœur de la lune,
Au clair de la nuit,
Parlent les histoires de rhunes
Et les ressentis en pluie.
La marionnette sent le fil de vie la traverser,
Et le souffle la transformer en être de chair.
La chouette a donné sa plume,
Et le feu reprend sa place
Là, dans la poitrine,
Dans le cœur de la femme.
Le bois crépite et fume
Dans le silence de la nuit
En écho aux palmas des musiciens
Les flammes dansent et appellent le lien de vie.
La robe à volants, la chevelure libre,
Épousent le mouvement de la flamenca.
La gitane aux mains ondulantes
Danse avec son ombre.
Je la vois, là…
Le rythme et le son résonnent encore dans mon ventre,
Ramenant, les pieds, le corps à la force de la terre, à la poussière qui vole
Et les vibrations se font comprendre
Aux confins de l’être voyageur, dans les zones brûlantes et folles.
Au cœur de la lune
Au clair de la nuit
Dansent, dansent les brumes
Et la lumière des cœurs éblouit.
Au cœur de la lune
Au creux de la nuit
Dans la chaleur de nos bras,
La danse à deux, le monde en folie
Et la lune luit.
©Véronique Bonnet
Je garde un fil…
Au fil du rasoir, mon train,
Au fil de la course,
Je garde un fil…
Le long du paradoxe,
Je garde un fil
Qui relie mot et âme.
Quel fil garder ?
Je regarde le film,
Je lis les mails, je jette les spams.
A genou, je me sens,
En boule dans une penderie
En drôle de causerie.
Je tire les mailles du fil de soi,
Débobine, rembobine,
Tisse, et métisse.
Perd et manque,
Vertige consumé.
Les jeux sont-ils faits ?
Pas si lisse, pas si vite…
Déployées, assemblées dans le hasard,
Sont les vibrations, les vies cousues main.
©Véronique Bonnet
`
La géométrie fine tranche le vertigineux camaïeux.
Entre ciel et mer émergent la netteté d’un mât, d’une voile.
Il vient à l’esprit songeur une étrange poésie…
L’homme trace les limites de la nature.
Il dessine et magnifie les paysages,
Il crayonne lignes et contours des plages.
Il plante, taille, construit mais laisse flotter les emballages.
Plus belles seront les vacances en absence de pluie.
Il mélange les sons, les odeurs, et goûte à tout.
Il veut posséder le temps, a une trajectoire de fou`
Quand l’environnement est rythme de vie.
Il aime à repousser ses limites mais contrôle celles de la nature,
Quitte à stériliser la terre qui le porte.
Il embauche les meilleurs financiers pour ses factures
Mais ne sait pas compter les réserves naturelles.
Mais le paradoxal, c’est « tout le monde et personne »…
Alors, changement ou lettre morte ?
©Véronique Bonnet
Tu peux passer ton chemin ou t’abandonner à l’instant…
Regarder l’envers du décor, et entrer dans un autre plan.
Au travers du reflet scintillant du lac,
Dans le tendre jeu de lumière sur le vert feuillage.
Vois, par-delà la forme, la poésie en voile d’amour qui nimbe ton voyage.
©Véronique Bonnet
Nulle part, partout,
j’arrache les mauvaises herbes,
Celles qui étouffent.
Et je découvre la fleur vivace.
Je laisse monter le début d’un chant,
C’est un bourdonnement bienveillant.
Je réponds : » présente » à la vie.
©Véronique Bonnet
Choisis une marche dans l’escalier qui mène au jardin,
Il y a toujours une marche vers un jardin…
Au creux d’un moment vert qui n’était pas annoncé.
Tout est ouvert …
Pose au loin ton regard dans cet espace qui te reçoit,
Et tes fesses sur la pierre fraîche.
Les lavandes et la sauge, côte à côte,
Ont l’effluve vivace qui parle,
Et les oiseaux, le piaillement chamailleur.
Un ballon roule, rebondit dans un bruit mat jusqu’à tes pieds.
Il apparaît, là, dans le flottement,
Le flacon jaune, qui tinte de la petite bille d’acier.
La boule danse dans le couvercle décoré d’une illustration un peu désuète.
Souffle une bulle au travers de l’anneau,
Et bats des cils…
C’est juste le temps nécessaire pour que l’air fasse tournoyer l’apparition,
Que le tigre passe le cercle de feu,
Juste le temps nécessaire pour voir chatoyer les rondes d’enfance en arc en ciel,
Avant que la bulle n’éclate au bout du nez…
Le rire fuse : Te voilà reconnecté à ce futile essentiel,
Du coin des yeux, du fond du coeur…
Là, au fond du fauve,
Te voilà ! Face à ta tendresse!
Ce nid silencieux, tu peux le garder,
Au sein du plus petit en toi,
Tant il est vrai que dehors,
-Même pas peur-
C’est parfois le vacarme inaudible et nuisible,
Qui éteint l’essence et arrache un cri au cœur.
©Véronique Bonnet
A côté de la réalité et de ses représentations, Bachelard fait la proposition de la vertu créatrice de l’imaginaire.
Il ouvre à une présence singulière, un regard alterne, entre soi et le monde. François Roustang parle de « perceptude », Hegel « d’âme sentante » qu’il oppose à « l’entendement ».
La poésie et l’art germent probablement de ces moments… qui tissent entre intérieur et extérieur…
« Les forces imaginantes de notre esprit se développent sur deux axes très différents.
Les unes trouvent leur essor devant la nouveauté ; elles s’amusent du pittoresque, de la variété, de l’évènement inattendu. L’imagination qu’elles animent a toujours un printemps à décrire. Dans la nature, loin de nous, déjà vivantes, elles produisent des fleurs.
Les autres forces imaginantes creusent le fond de l’être ; elles veulent trouver dans l’être, à la fois, le primitif et l’éternel. Elles dominent la saison et l’histoire. Dans la nature, en nous et hors de nous, elles produisent des germes ; des germes où la forme est enfoncée dans une substance, où la forme est interne. »
Gaston Bachelard
L’eau et les rêves
Dessin : © A.C
Méditation : suggestion de pratique
Il est des questions que j’aime bien poser dans l’écoute intérieure. Je m’assoie, et je médite.
Au moins, j’arrête de soumettre trop de pensées à l’intellect disséquant, jugeant (qui voudra trop contrôler, normaliser ) ou pour éviter que mon émotion, ma réactivité ne les réduisent en charpie.
L’espace intérieur reçoit, sécurise.
Et je laisse le temps au processus, en acceptant la possibilité qu’il ne se passe rien… Mais la nature a horreur du vide… le bourgeon va se transformer…
Je me laisse plonger dans le sensoriel. Je repose la question au bout d’un moment. L’insondable peut créer une forme, comme une petite boule de terre (par exemple, ou une couleur, ou tout autre chose) qui rejoindra le bloc à manier plus globalement, ensuite. Ça respire plus… Le sensoriel change… le corps aussi.
Il fait l’expérience de la présence.
Une toute petite action adéquate devient plus facile à poser ensuite. Elle est indispensable pour matérialiser ce début de cheminement.
La tête sait souvent mais c’est le corps qui doit faire une expérience sensorielle pour assimiler, à sa vitesse, comme le dit Eric Bardot à propos de l’hypnose médicale.
Le quotidien propose de nombreuses fascinations qui nous absorbent, ce n’est pas de l’hypnose.
L’espace-temps hypnotique, la méditation sont des processus naturels du vivant où l’on sollicite un mouvement.
La poésie et l’art, comme « forces imaginantes », se mêlent là, dans ces paysages aux confins inconnus, ça m’interroge …
©Véronique Bonnet
Dessin A.C