Atelier méditation

#méditation#nature#souffle#respiration#autohypnose

Une fois n’est pas coutume, je mêle ce texte parlant de méditation aux poésies et autres textes du blog…

« Le souffle c’est la conscience et la conscience c’est le souffle. »

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Ainsi les pensées qui veulent contrôler le champ de l’être sont-elles invitées à occuper une place qui prend en compte le corps, la respiration, comme le suggère la parole ancestrale. 

Si vous vous reconnaissez au moins une fois dans ce qui suit, vous êtes éligible, selon un terme officiel  à …  reprendre ou continuer ( ou commencer) vos séances de méditation !

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Les pensées font partie de nous mais ne sont pas nous. Pourtant, confusion, hyperactivité et désir de garder le contrôle,  nous conduisent au réflexe bizarre de nous appuyer sur des pensées qui sont des suppositions parfois délétères. 

Alors que s’appuyer sur des forces vitales est une ressource sûre, nous ne le faisons pas toujours en priorité.

Pourquoi?

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La force de persuasion des pensées négatives nous coupe de la sensation de notre corps, et de la relation entre le corps et l’esprit. Elle maintient une alerte y compris sur du virtuel.

C’est dire la puissance de nos pensées. 

Nous pouvons nous en servir pour laisser revenir le « contrôle positif », celui de la réinitialisation écologique, de notre fonctionnement global basé sur l’écoute, la perception, l’attention au corps…

Mais cela ne veut pas dire :  s’écouter, s’écouter trop, ou s’auto -centrer en boucle et oublier de se mettre en relation…

Au contraire, la petite phrase ancestrale aborde une notion simple, et terriblement moderne sur la respiration : 

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Porter son attention au corps. Percevoir son corps et respirer. S’y prendre un peu tous les jours. Même 10mn à sa chaise de bureau, quitte à mettre une alarme sur son téléphone. 

Nous sommes alors étonnés de constater que cela change notre rapport à nous-mêmes, à l’autre et au monde. 

Comme nous pouvons être étonnés que toute brassée de mauvaises nouvelles peut éloigner de nos pratiques les plus vertueuses ! Que dire alors si une chaîne de tv ( ou plusieurs ) les diffusent en boucle (les mauvaises nouvelles, pas les pratiques vertueuses) … 

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La méditation et la méditation «  en mouvement » aident à reprendre contact, régulièrement avec nous-mêmes. Ce sont des pratiques de re connexion, à nous, aux autres, au monde. 

La respiration,  est une porte accessible vers le coeur, le nôtre et le cœur des choses de l’esprit, en direction d’une relation à l’autre et à la nature. Une ruse pour ne pas subir de front un assaut de pensées, et le flot des émotions, ou l’écran neutre, mais pas anodin, que l’on met pour cacher nos émotions. 

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Si l’on n’arrive toujours  pas à se poser, prendre avec soi simplement un rendez-vous pour méditer, peut permettre de déjouer la tyrannie du mental. On peut observer combien de pensées, croyances nous éloignent de ce moment qui est pourtant naturel. 

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Si l’on n’y arrive toujours pas, oser se désobéir, faire le « Boudha rebelle » (pour reprendre le terme de Dzogchen Ponlop, et sans plus se poser de question), s’y mettre. 

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Si cela vous tient toujours éloigné du coussin ou de la chaise ( en position assise, dos droit, dans la sensation des points d’appui du corps , dans la sensation virtuelle entre le corps et le support qui vous reçoit, dans la sensation des bruits autour, d’une image ) 

alors, c’est que vous préférez peut-être «  la méditation en action » comme le disent certains méditants dans notre atelier. Vous êtes plus sensible au positionnement du corps dans l’espace, vous préférez bouger. 

Partir dans la nature, pratiquer le jardinage,  des activités créatives manuelles ou d’écriture. Ecouter ou faire de la musique. Lire.

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Alors, vous méditerez en marchant, ou en faisant du vélo de façon « consciente », du sport. Vous trouverez une façon de vous sentir bien. 

Alors, vous aimerez peut-être revenir vers les activités dédiées au souffle et à la conscience du corps qui permettent de faire l’expérience de l’unité corps-esprit-coeur. 

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Vous avez le choix de vous installer pour faire des mouvements de yoga, de gi gong, de danse spontanée, dans l’intention de porter votre attention au corps, à la respiration sur l’une partie ou l’autre du corps. Puis de laisser le corps respirer et de l’observer.

Nous avons nos cinq sens et aussi la proprioception ( le sens de position du corps dans l’espace, en statique ou en dynamique). 

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Laisser les sens observer ce qu’il y a autour, puis le ralentissement  du mouvement comme une curiosité de sentir combien, au lieu de faire perdre du temps, ça nous fait gagner du temps. 

Celui où, présent à soi, à l’autre et au monde, nous nous sentons heureux de vivre, dans le monde, dans la nature, présents comme ils sont présents, à chaque instant. 

Vous trouverez. 

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Et si parfois nous nous sentons découragés, prenons le temps de recevoir cette information  «  je suis découragé.e » ( nous recevons bien les mauvaises infos de la TV et nous ne nous écouterions pas dans notre météo intérieure? La blague …). 

Prenons le temps d’en prendre soin, de cette émotion, comme dit Thich Nhat Hanh ( nous n’aurions pas droit à ça ? Quelle blague …) avant de laisser le flux de la vie couler. Le sentir couler dans vos veines. 

Humains que nous sommes, à vouloir être plus que nous ne sommes, ou alors à ne pas nous autoriser à dépasser nos croyances.

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A chaque instant vous pouvez travailler à être là, relié d’une autre façon. C’est vous en « augmenté » de cette parcelle consciente de ce qu’Hegel appelait « l’âme sentante ». 

Alors vous faites plus confiance à la vie et vous vous faites confiance à aimer la vie et vous pouvez sentir que la vie nous aime. Jusqu’à l’aspect spirituel de la vie en tant que reliance au monde. 

Vous ancrez cette expérience de façon corporelle en refaisant un exercice de présence régulièrement. Vous ricanez moins, vous souriez, vous riez. Vous vous surprenez à patienter même …  Tant de choses sont plus grandes que nous, nous dépassent. Et nous donnent confiance aussi, comme la lumière d’un matin de printemps par exemple.

Et vous savez que c’est une affaire de tissage qui évolue jour après jour, et se partage.

Belle journée à vous ! 

©Véronique Bonnet 2021

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  • ateliermeditationchevreuse.com ( ARC de Chevreuse) 
  • atelier avec l’AFHTSMA

Méditerranée en hiver

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La colline autour s’enfle

Le vent balaie le passage

L’arbre dénudé dessine l’estampe

Ombres et racines comme un sillage.

©Véronique Bonnet 2021

Regarder les photos de vacances, et faire une poésie, c’est l’hiver 2021, en voyage domestiqué

Bleu Méditerranée je te vois

L’amour va…

Au confin de contrées étranges du quotidien

Flottent des villes individus-

Îles invisibles pour le coeur-

Dit-on.

Indivisibles croit-on-

Pourtant combien d’éboulis individuels en

Tombent

Face à la force qui ravive le coeur des humains.

Exit le romantisme des ruines,

Bonjour la pulsation intime du tambour

Le partage en corps accords,

En coeurs accords

Encore à coeur

Un thème : Amour.

©Véronique Bonnet

Deux Haïku d ‘été

Le jour se lève. 

Sur la ligne à main levée- 

La vie s’étire.

La douceur de l’air

Crapaud au fond du jardin-

Deux peaux en accord.

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©Véronique Bonnet

Voltige silencieuse

https://lmoreau-photographe.com/Photographe : Laurent Moreau


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Et soudain, 

Débrayage… 

Le temps suspend son vol

Oui, le poète, c’est arrivé.

Ça nous laisse la bouche ouverte

La terre qui se dérobe, 

Qui s’exprime dans ses paradoxes, 

Elle, jusque là exploitée. 

Dedans, la respiration peine à ouvrir les poitrines

Et dehors, la nature croit, encore plus verte.

Le ciel renvoie son bleu le plus vif

Aux cœurs étonnés d’être encore frivoles,

Aux têtes en instance de tourner la page.

Déjà la nouvelle peau recouvre l’être dénudé.

C’est au poil dit un bénévole. 

L’aigle qu’on n’avait jamais vu par ici

Apprend le survol.

La respiration au corps défendant

Reprend sa place. 

Le temps s’écoule

Parle de patience et de regard élargi.

Implacable comme la goutte en trop. 

Les yeux encore surpris

Ou peut-être rougis,

Les hommes et les femmes écoutent les bruits de la nuit.

Ajustent là -dans l’échange –

Poreuses, 

Les membranes, en souplesse 

Qui respirent 

La vie généreuse. 

©Véronique Bonnet

Souffler, c’est jouer

Une grande main te scotche par terre, et te mets à l’épreuve de la soustraction, toi qui t’agitais pour faire face, pour soigner. Réduite à l’immobilité. « Nous ça va, on tient bon », dit une amie.

Abasourdie du contexte, tu restes là, à l’écoute des signes et à planter ton drapeau de présence, à économiser ton énergie pour guérir très vite, à vouloir rassurer les autres. Mais le  » oui, ça va aller » ne sort pas. Les proches n’auront qu’à décoder.

A regarder tourner le monde sans pouvoir y ajouter un geste, je sens une nouvelle fois combien la respiration est ténue, essentielle,

Combien elle me fait sourire quand elle me traverse, si ample, 

Combien les oiseaux chantent sans se décourager,  

Combien l’amour durera après nous, 

Combien  – c’est une intervention urgente – je peux laisser tomber, pensées, émotions, qui fatiguent encore , qui saturent. 

Plus je respire, plus je fais entrer ces petites molécules d’oxygène, d’une drôle de façon. En les visualisant je mets leur mouvement, leur restauration, à l’intérieur. Plus j’accompagne vers la sortie, le gaz carbonique en lui donnant une forme, une couleur, plus il draine toutes ces choses inutiles dont je n’ai pas besoin , là, dans l’instant.

Alors le corps s’enfle de l’indéfinissable charme du regard allégé, qu’on appelle profond. Bienveillante densité que voilà… Le corps en entier entre dans une expérience de portance tellement douce. Une évidence vitale balaie le devant de la porte et toute la maison intérieure, une nouvelle fois. Le gardien des lieux fait rapidement le point sur les forces à reprendre, et le corps y croit, le fait sentir. Une vibration, une oscillation suffisent en langage parasympathique du corps. Il est fait pour cette finesse de changement.

Alors tu sais que la patience est guérisseuse et que les distorsions extérieures peuvent rester au delà de ton bouclier de vie. Il n’y a que la respiration et la résolution, l’amour de la vie à partager qui puisse t’atteindre, là, maintenant. 

D’ailleurs, à l’heure où je vous écris, je vais bien …

©Véronique Bonnet

Bleu

Une photo de mer,

Couleur,

Va et vient des vagues,

Patience de l’anneau qui garde le port

Et le souvenir des voyages.

©Véronique Bonnet

Bourgeons

Prends soin de ta peur,

Chéris-là dans ton coeur,

Jusqu’à ce qu’elle puisse éclore en germe de vie

Au lieu de mettre de l’ombre sur ton âme.

©Véronique Bonnet

Coulée de love

Viviane Restiau « coeur ébullition » Lumière des Mondes

De sourires en tiges d’amour 

Les brassées auto portantes 

Jusqu’aux points sublimes, 

Coulées de love en fusion 

Dans les corps en effusion

Lissages d’amour

Coiffent les amants lianes.

Respirations de vents d’autan 

En tressage d’humour

L’espace sans temps 

Cueille les  fauves assagis.

Ralenti incandescent 

En live 

Impudique fond 

Évanescents mouvements 

Coulent de source.

©Véronique Bonnet

Neuf villes invisibles pour l’an neuf …

#agenda-ironique Par ici pour voter…

Pour l’agenda  ironique de janvier, Janus, mois du passage, s’il en est, je vous demandais d’écrire un « road trip », une déambulation , seul(e) ou accompagné(e), dans une ville, connue, inconnue, imaginaire, terrestre, maritime, céleste… Vous pouviez choisir l’endroit que vous arpentez tous les jours, mais aussi le passé ou le futur. Vous pouviez vous inspirer du livre  » les villes invisibles  » d’Italo Calvino, ou pas trop... Bref, tout était possible! … mais…  Les mots suivants devaient figurer : entrechat, rampe, jaquemart, topinambaulx, dents, dindon. Et le texte devait se finir par la célèbre phrase du petit prince  «  L’essentiel est invisible pour les yeux » 

Lien : https://poesie-de-nature.com/2020/01/04/les-villes-invisibles-agenda-ironique-de-janvier/

Neuf villes invisibles ont vu le jour! J’ai eu grand plaisir à les accueillir, dans leurs différences et dimensions singulières… Vous avez jusqu’à la fin du mois pour terminer de lire et choisir les 3 textes que vous préférez, que vous soyez participants au jeu ou lecteurs de passage (bienvenue à vous! ), et désigner le prochain organisateur pour février, à l’aide des SONDAGES TOUT EN BAS… A bientôt !

-Jobougon : La vibration laisse émerger le grain de sable qui est là : https://jobougon.wordpress.com/2020/01/05/la-vibration-laisse-emerger-le-grain-de-sable-qui-est-la/

-Patchcath : De beaux voyages à raconter :

https://patchcath.wordpress.com/2020/01/15/de-beaux-voyages-a-raconter/

-Poesie-de-nature : Orient express :

https://poesie-de-nature.com/2020/01/14/orient-express/

-Poesie-de-nature : Colores del corazon:

https://poesie-de-nature.com/2020/01/19/colores-del-corazon/

-Victorhugotte : Sextine des villes invisibles

https://victorhugotte.com/2020/01/20/sextine-des-villes-invisibles/

-Chachashire : Sijilmassa :

https://chchshr.wordpress.com/2020/01/21/sijilmassa-agenda-ironique-de-janus-2020/

-Carnetsparesseux : noir d’encre :

https://carnetsparesseux.wordpress.com/2020/01/22/noir-dencre/

-Palette d’expressions : De villes visibles en villes invisibles

https://palettedexpressions.wordpress.com/2020/01/22/1464

-Les mots autographes : Guerre et paix

https://jacou33.wordpress.com/2020/01/25/agenda/

+ une hors délai, mais pas des moindres… par Iotop, « le hasard se lève »

https://ledessousdesmots.wordpress.com/2020/03/17/le-hasard-se-leve/

©Véronique Bonnet

Voici Février et les résultats de notre sondage… : c’est donc le texte Laurence de Palettes d’expression qui est choisi en premier, suivi de Jobougon puis Carnets paresseux!

C’était une chouette récolte ! L’agenda continue ses pérégrinations en février : allez voir chez Jacou « les mots autographes », pour découvrir la nouvelle forme du mois, si Jacou veut bien prendre en charge l’organisation du nouvel AI!

Un grand merci et un grand bravo pour vos participations

https://ledessousdesmots.wordpress.com/2020/03/17/le-hasard-se-leve/

A très bientôt !

Véronique

CHOISIR 3 VILLES INVISIBLES :

Colores del corazon

#agenda-ironique

La Giralta brillait dans le parc. Il se mit à chanter. Je cherchai quelques secondes la voix. Là sur la rampe de la lune, je le découvris, enfin, au cœur de la nuit. 

Il se tourna vers moi, et je sentis son chant luire de tant de vies. 

Les villes invisibles dans cette apparition, dans ce corps tendu vers les étoiles et ce coeur ouvert au don … Ça vibrait au fond des ombres. Je m’éclairais de mille vagues de reconnaissance, joyeuses, suspendues dans l’espace entre nous, étirées comme des entrechats. Je fis un pas lent vers lui encore. Sur le palais sévillan, les lions souriaient de toutes leurs dents. Les dindons et topinambaulx plantés de l’autre côté du mur, dansaient, car l’absurde fondait.  Jaquemart magicien du temps descendit jusqu’au pied des orangers, au fil du diapason. La vibration convoquait à la fois, la larme en perle et le soleil qui sèche et éclaire, l’arc en ciel à partager.

Une magie bien subtile, le chant, la surprise et la présence… 

Dingue, ding, dong, dis-donc mais ça résonne  pas pour l’agenda ironique , c’t’ histoire? 

Je n’en sais rien, l’essentiel est de participer et les sens-ciel invisibles pour les yeux. 

©Véronique Bonnet

orient express

#agenda ironique

Je me tais, et hume l’air clair du pont. Accoudée à la rampe, face au jaquemart décati, qui se détache de la lumière, j’ai l’impression d’écouter l’âme des hommes, le fil du temps, en descendant le Nil…

L’eau file sous la coque du bateau. L’air est chaud et ça sent la terre mouillée. Je cligne des yeux, rajuste mon chapeau de paille. Une femme en écharpe de plumes de dindons descend d’une embarcation voisine, à la recherche de quelques topinambaulx exotiques. Une rescapée d’un livre d’Agatha ? il me prend l’envie d’un entrechat, dans cet entre-temps théatral. Le clapotis me pose sur le fleuve dans le délice d’un inconnu connu- ou alors est-ce un connu inconnu ? Quand la confusion apporte la solution, il n’y a plus qu’à se laisser flotter dans la perception… Tiens, il me semble voir le jaquemart doré remonter le temps…

Le rythme d’un quotidien ancestral défile là sur les rives, probablement millénaire. Les enfants jouent en s’ébrouant près de l’eau. J’entends des ânes braire à côté, toutes dents en avant et le brouhaha, la clameur, peut-être d’un marché. Des odeurs de dattes mûres, de miel et d’épices montent jusqu’à nous. Le chant du Muezzin s’élève. Je cale mon menton sur l’avant-bras.

L’écho vibre dans mon intime brumeux, par-delà le tempo du Nil qui s’étire comme le son… Une sagesse bleue s’épand dans le paysage baigné de la lumière douce. Je souris, les fossettes en parenthèses d’amour.

« L’essentiel est invisible pour les yeux »…

©Véronique Bonnet

Voici ma participation à l’agenda ironique de janvier,  » les villes invisibles », organisé par votre dévouée!

Pour le moment, c’est le deuxième texte, les autres sont encore…invisibles… A suivre jusqu’au 27 janvier, résultats le 31

Pour l’explication du thème du mois : c’est ICI

Et pour tout savoir sur l’agenda ironique, jeu vagabond d’écriture, dont l’organisation passe de blog en blog, c’est sur les sites suivants :

https://carnetsparesseux.wordpress.com/lagenda-ironique-kezaco/

https://differencepropre.wordpress.com/agenda-ironique-ou-es-tu/

Emergence, confiance

Laisser émerger, vibrer, être là!

Ensemble !

Bonne année 2020!

Ecris

Écris

Écriture 

Ecrit tue

Écrit dure

Écritoire 

Écris-toi

Écris joie

Écris vain

Écris tout

Essuie tout

©Véronique Bonnet

Sensoriel

Energumène, maringouin et lambrusque schizophrène: c’est l’agenda ironique de mai!

Des draps blancs bleutés dans la lumière

Une chambre aux couleurs naissantes,

Les corps se réveillent en sensations pressantes

Qui descendent dans la chair,

En orange en rouge carmin,

Dans le clair-obscur du matin.

L’appel pour l’homme, la femme 

A laisser le naturel, le sensoriel, le pluriel, 

Prendre là, tout l’espace en jeu.

Le froissement du drap, 

Le premier chant d’oiseau

Le frisson juste après le baiser furtif, 

Un soupir,

Le miaulement des chats, les griffes sur le fauteuil en osier

-Arrêtez, espèces d’énergumènes ! 

Le ron-ron qui approche.

Les corps, doucement se sentent, se mêlent, 

Se dissolvent, se résolvent, 

Vers de schizophrènes scènes

Zappent vers de grandes contrées,

Aux images tendues vue d’avion, 

Dunes alanguies d’un pays lointain, 

Paysages verdoyants sans nom.

Champs de blés qui divaguent, 

Peaux léchées par les vagues, 

Plages sublimes où le maringoin vient s’échouer,

Vaincu par la chaleur torride et les embruns salés.

Tissus chamarrés de mille vies

D’ondulations en contorsions de lambrusques 

Les lianes courent sous la peau

Les sens, les corps et l’esprit en fusion,

C’est si beau

Quand la montagne rejoint la vallée, 

L’espace d’un calin

Dans un grand frisson,

Un plongeon opalin.

                                   ©Véronique Bonnet

Merci de votre passage ! Des mots inusités ne vous auront pas échappés : Ce texte est ma participation à l’agenda ironique de Mai, organisé par le blog de La plume fragile, et Laurence, de Palette d’expressions :

https://wordpress.com/read/blogs/138660189/posts/777

https://palettedexpressions.wordpress.com/2019/05/01/voici-le-mois-de-mai-agenda-ironique/comment-page-1/#comment-19938

En quoi cela consiste ? Écrire un texte, une ligne ou deux, ou plus si l’inspiration s’envole, sur un thème donné en essayant d’user d’une imagination florissante pour placer quelques mots ubuesques, méconnus ou peu usités dans notre vie de tous les jours.
Car, en mai, fais ce qu’il te plaît ! MAIS !… MAIS ! Un peu de folie fait toujours du bien à l’esprit. Ces mots ce mois-ci sont : énergumèneschizophrènemaringouinlambrusque

Instant d’équilibre

I

Quand la conscience du fil grandit,

Quand l’intérieur s’accorde, 

Et les liens se tissent au dehors,

Quand l’imaginaire dessine des ponts et des merveilles,

Des monts, et des cristaux,

Des terres à délices, des prémices d’Alice,

Quand le moment est capturé, non pas par une photo 

Mais par les filtres sensoriels et l’invisible subtil, 

L’instant peut alors se respirer

Et le corps s’allonger en étoile sur la pelouse…

Magique comme le violoncelle de Yo-Yo Ma jouant les suites de Bach…

Perdre la notion du temps n’est pas loin. 

Entre lâcher prise et discernement, 

Equilibriste de vie, 

Profite!

©Véronique Bonnet


suites pour violoncelle seul de Bach

Traces

Le temps de me poser pour écrire ou lire m’a manqué ces temps-ci… Il fallait tracer, faire, suivre le mouvement trop rapide, s’oublier, jusqu’au warning, cet agacement qui me ramène à l’oscillation intime. Je reviens déposer une poésie du bourgeon, de l’émergence, face à la culture de l’urgence…

La neige fond, dévoile le bourgeon,

Et l’arrêt devient rideau de vie 

D’une nouvelle partition. 

Qui sait, souris! 

Ce matin, l’air se pare de parfum de toujours,

De ces petites fleurs blanches, invisibles 

Allez, monte à bord!    

Tout est là, émerveille encore

Qui sait l’animal animé 

D’un dessein fabuleux  

et d’un libre trésor  !

©Véronique Bonnet

Vue du Mont Mezenc, Auvergne

vue du Mont Mezenc, Auvergne

Chut…

Eclipse de lune sur le lac Majeur, photo Alberto Negro, le 21/01/19

[

« On confond le monde et la vie »

Henri Gougaud



La vie ne s’écoute pas seulement dans le bruit que l’on fait…

Ecoute le silence, dit la lune

©Véronique Bonnet

L’une


Au cœur de la lune, 

Au clair de la nuit, 

Parlent les histoires de rhunes

Et les ressentis en pluie. 

La marionnette sent le fil de vie la traverser, 

Et le souffle la transformer en être de chair.

La chouette a donné sa plume, 

Et le feu reprend sa place

Là, dans la poitrine,

Dans le cœur de la femme.

Le bois crépite et fume 

Dans le silence de la nuit

En écho aux palmas des musiciens

Les flammes dansent et appellent le lien de vie. 

La robe à volants, la chevelure libre,  

Épousent le mouvement de la flamenca.

La gitane aux mains ondulantes 

Danse avec son ombre.

Je la vois, là…

Le rythme et le son résonnent encore dans mon ventre, 

Ramenant, les pieds, le corps à la force de la terre, à la poussière qui vole

Et les vibrations se font comprendre 

Aux confins de l’être voyageur, dans les zones brûlantes et folles. 

Au cœur de la lune

Au clair de la nuit

Dansent, dansent les brumes

Et la lumière des cœurs éblouit. 

Au cœur de la lune

Au creux de la nuit 

Dans la chaleur de nos bras, 

La danse à deux, le monde en folie

Et la lune luit.

©Véronique Bonnet

Fût-il essentiel

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Choisis une marche dans l’escalier qui mène au jardin,   

Il y a toujours une marche vers un jardin…

Au creux d’un moment vert qui n’était pas annoncé.

Tout est ouvert …

Pose au loin ton  regard dans cet espace qui te reçoit,

Et tes fesses sur la pierre fraîche. 

Les lavandes et la sauge, côte à côte,

Ont l’effluve vivace qui parle, 

Et les oiseaux, le piaillement chamailleur. 

Un ballon roule, rebondit dans un bruit mat jusqu’à tes pieds.

Il apparaît, là, dans le flottement, 

Le flacon jaune, qui tinte de la petite bille d’acier. 

La boule danse dans le couvercle décoré d’une illustration un peu désuète.

Souffle une bulle au travers de l’anneau, 

Et bats des cils…

C’est juste le temps nécessaire pour que l’air fasse tournoyer l’apparition,

Que le tigre passe le cercle de feu, 

Juste le temps nécessaire pour voir chatoyer les rondes d’enfance en arc en ciel,

Avant que la bulle n’éclate au bout du nez…

Le rire fuse : Te voilà reconnecté à ce futile essentiel,

Du coin des yeux, du fond du coeur…

Là, au fond du fauve,

Te voilà ! Face à ta tendresse!

Ce nid silencieux, tu peux le garder, 

Au sein du plus petit en toi,

Tant il est vrai que dehors,

-Même pas peur-

C’est parfois le vacarme inaudible et nuisible, 

Qui éteint l’essence et arrache un cri au cœur.

 

©Véronique Bonnet