Incendie du coeur : agenda ironique mars 2021

#agendaironique

Voici pour ma participation à l’agenda ironique de mars, sur le thème ( t’aime) des femmes, le courage des fleurs et de l’incendie : pour toutes les explications du thème du mois : LA chez Joséphine du blog Nervures et Entailles ou ICI chez carnetsparesseux

L et Aile

L arrive à ses fins, mais à quel prix… Sur les genoux parfois, fébrile quand les semaines sont longues. Elle organise, tâche de tout faire, s’occupe de son petit monde, prend soin.

Il paraît qu’il n’y a rien de mieux à faire lorsqu’une tâche urgente est à réaliser que de demander à la plus occupée : C’est elle qui pourrait bien répondre le plus vite… L le regrette parfois…

L peut bien avoir toutes les professions, ou pas de profession, d’ailleurs. Elle fait, elle avance.

Pendant ce temps, dans son jardin, Aile se pose délicieusement, un thé parfumé à la menthe maison et un bon bouquin sur la table à côté … Elle a l’éternité devant elle lorsque ses sens s’emplissent des couleurs, des odeurs et saveurs du jardin, des sons de la vie autour. Enfin, Aile se pose au fond du jardin, délicieusement.

Elle rêve l’envol et son corps vibre du bonheur de le sentir dans l’amplitude de sa respiration, et la profondeur de cet espace-temps.

L est Aile font la paire, mais chacune l’oublie parfois pour une dichotomie éreintante. Et gare à la confusion si les autres femmes intérieures décident de prendre la parole à leur tour.

C’est alors que le vent du Nord se met à siffler dans les sapins : Wu shuuuu wu shuuuu wu shuuu …

Il semble que Wu Shu, gardien du fleurissement des prairies et des forêts, revienne onduler par ici son corps de dragon métaphorique dans l’indicible invisible (enfin, au moins pendant les giloulées de Mars…).

Certains dans le voisinage de la rue de l’agenda, jurent l’entendre murmurer :

« Nous ne sommes pas des fleurs, nous sommes un incendie … Nous sommes le courage l’une de l’autre »…

Dans le jardin, les mimosas se mettent alors à onduler, à flamboyer. Les fruitiers en fleurs à postillonner des confettis roses éphémères. Les pistils renflés et recroquevillés à s’accrocher farouchement aux branches. Le carré de plantes aromatiques exulte.

En ville, L part comme une ombre ployée sous la tempête pour une journée dense, courage chevillé au coeur

– ce qui n’est pas banal pour un coeur, vous avouerez – mais qui aide à avancer plus sûrement dans le feu de l’action.

Du reste, elle avait déjà testé le coeur en bandoulière. Nettement moins pratique pour tout ce qu’elle devait faire avant le repos de fin de semaine.

Ailleurs, c’est tout un poème :

Dragon d’amour dans le bas de ses reins

Mains sensorielles enfantent le sensuel

Amants caressent l’instant après instant

Wu Shu wu shu wu shu … Les interstices des murs, des toitures, laissent le vent chanter, un truc du genre :

(traduction approximative):

« Vive le vent vive le vent vive le vent d’amour délibéré

Pour les ailes déployées de ceux et celles qui veulent s’élancer »

Les femmes avaient passé beaucoup de temps à lutter pour la vie.

Maintenant elles avaient toute latitude pour accueillir la vie.

Dans le nid du Nous

Incendie du coeur agit

Alchimie d’une vie sans peur

Source de bonheur

©Véronique Bonnet 2021

Ecris

Écris

Écriture 

Ecrit tue

Écrit dure

Écritoire 

Écris-toi

Écris joie

Écris vain

Écris tout

Essuie tout

©Véronique Bonnet

Chut…

Eclipse de lune sur le lac Majeur, photo Alberto Negro, le 21/01/19

[

« On confond le monde et la vie »

Henri Gougaud



La vie ne s’écoute pas seulement dans le bruit que l’on fait…

Ecoute le silence, dit la lune

©Véronique Bonnet

L’une


Au cœur de la lune, 

Au clair de la nuit, 

Parlent les histoires de rhunes

Et les ressentis en pluie. 

La marionnette sent le fil de vie la traverser, 

Et le souffle la transformer en être de chair.

La chouette a donné sa plume, 

Et le feu reprend sa place

Là, dans la poitrine,

Dans le cœur de la femme.

Le bois crépite et fume 

Dans le silence de la nuit

En écho aux palmas des musiciens

Les flammes dansent et appellent le lien de vie. 

La robe à volants, la chevelure libre,  

Épousent le mouvement de la flamenca.

La gitane aux mains ondulantes 

Danse avec son ombre.

Je la vois, là…

Le rythme et le son résonnent encore dans mon ventre, 

Ramenant, les pieds, le corps à la force de la terre, à la poussière qui vole

Et les vibrations se font comprendre 

Aux confins de l’être voyageur, dans les zones brûlantes et folles. 

Au cœur de la lune

Au clair de la nuit

Dansent, dansent les brumes

Et la lumière des cœurs éblouit. 

Au cœur de la lune

Au creux de la nuit 

Dans la chaleur de nos bras, 

La danse à deux, le monde en folie

Et la lune luit.

©Véronique Bonnet