Pourtant ça sent bon

Histoire de mettre mon grain dans l’agenda ironique d’octobre organisé ce mois-ci sur le blog Grain de sable #agendaironique

Quoi de neuf à terre? Le feu lèche la terre et la terre engendre encore la bio-dive -vert-cité. Enfin, jusque là, ça tient la route… Toi tu continues, jour après jour. Travailler encore, travailler encore… 

Jour après jour, sur ta rampe de lancement tu te propulses jusqu’à la canopée avec toute ta clique. L’éther t’insuffle le voyage. L’échelle du temps est sans secret pour toi. Les dents de lion te sauvent de l’ornière, quand tu manques de ressource. Gaia semble toujours prête à te dépanner, à te recevoir, même sous des étoiles de mousse en guise de parapluie. Un miracle…

Enfin jusque là… Et tu continues, jour après jour. Travailler encore, travailler encore… Pause silence la nuit. Un bord de lune accroché à une branche, des entrelacs d’arbres en abri, la chouette comme voisine de crèche.

Et dès les premiers rayons du soleil, tu continues, jour après jour. Travailler encore, travailler encore… Secréter du miel parfois rouge avec du pollen d’or. 

Attirée irrésistiblement par le parfum délicat des premières fleurs sur les arbres et dans les jardins, tu vaques sans relâche.  

Tu vas travailler, travailler encore. Et tu vas remplir les alvéoles d’un ruissellement d’or, de nectar, de pollen à l’effluve suave. Parfois tu vas trouver autre chose que le châtaignier et pouvoir te régaler d’acacias, ou de sarrasin. 

Combien cumules-tu d’emplois? J’avoue qu’après le septième, abeille, j’ai arrêté de compter : la ventilation, la fabrication de la cire, s’occuper de la colonie, le nettoyage, les soins et le service, la surveillance de la ruche, le butinage, le transfert du nectar et du pollen, la fabrication du miel. 

Et puis- merveilleuse – tu sais danser, danser, et ta danse dans l’espace et dans le rythme d’un tambour invisible indique à tes congénères connectées l’emplacement des bons plans pour butiner pour le bien commun … 

Dis-moi quel humain pourrait faire ça? Je veux dire un humain sans machine ni technologie ? Chapeau bas de catrin !! 

Le bourdonnement finit par me bercer, pendant que j’observe le manège des abeilles autour du tilleul particulièrement odorant. L’effluve appelle la tranquillité en moi et parle de générosité, de saison, du plaisir d’être là dans ce moment sans rien faire d’autre que s’emplir de cette sensation…

©Véronique Bonnet

Le confin ne ment

« Je ne me suis jamais sentie vieille, mais grâce au confinement, c’est fait! »

dit Marie, au début de l’atelier de méditation. Adapté avec les outils numériques -qui l’eût cru?-, téléphone pour elle, visio pour les autres, nous voilà suspendus au retour de chacun, avant de commencer la séance. Et Marie est en verve.

Toutes ces règles sur les plus de 70 ans, elle les a vécues comme des mesures qui disent de façon maladroite la protection organisée. 

« En voulant protéger ainsi, vous nous enlevez notre vitalité » semblait dire Marie. 

La situation a révélé ce qui était là, sous l’iceberg. Une société basée sur la peur, engendre le désir du toujours comme le refus de l’aléa. Elle propage aussi la confusion par le paradoxe des annonces. Le monde du doute, de la suspicion, s’en nourrit, s’assombrit, en lieu et place de celui de la confiance et de la lumière. Savons nous ce que nous voulons nourrir, comme dit l’adage?

Que dire de l’effet déshumanisant des annonces des morts en direct, à portée d’oreilles d’enfants, du manque de lien, de la solitude ou au contraire de l’impact de la promiscuité? En retour de ce virus, j’ai fait l’expérience de l’impuissance dans un contexte où je ne pouvais m’appuyer que sur … ma respiration et le lien humain. J’y ai senti, au milieu de tout ça, l’explosion d’une liberté, celle de l’être au delà des murs.  J’ai ouvert mes carnets, mes écrits en attente, et j’ai écris encore, décidée à ne plus attendre. Et j’ai beaucoup aimé partager en visio… Qui l’eût cru? Même pas moi!

Au delà de la cabane, la liberté ressentie me porte. 

Alors, oui , Marie, bien sûr que je les vois tes yeux pétillants de vie, la poésie dont tu parles en t’excusant. 

Regarde, comme tes mots harmonisent  ton corps bandé comme un arc. 

Ce corps a fait des arts martiaux; il s’en souvient parfaitement. Tu le ressens révolté à l’idée d’une confiscation de la liberté d’être.

Le paradoxe dehors agit dehors aussi : « Profitez donc » semble me dire encore une fois l’allée de roses qui n’a jamais été aussi belle que cette année … 

«  Un petit masque, Marie, comme un écran, n’empêchent pas les cœurs de battre ensemble… Nous traversons cela… tu le sais bien, dans l’humour aussi, toi au téléphone et nous en visio, dans le même temps. Et nous ressentons quand même l’être ensemble de façon impressionnante. Un groupe porte et soutien, quel qu’il soit. Le lien est une clé.

 Écris tout ça ! » lui ai-je dis.

©Véronique Bonnet

… Et voici ce qu’elle m’a envoyé : 

Texte : Passage à l’état Vieux des confinés dès 65 ans

V…

« Soleil Vert » décliné en confinement

65 ans – 1 seconde, et à la seconde suivante

La rupture de cycle s’est produite sur le tableur,

Tu ne réponds plus à la scorecard du présent,

Ton mode d’adaptation à la circonstance demeure

Et la valeur française au XXIème siècle : le Vieux

Liée à bien des facteurs t’envoie vers d’autres cieux.

Vétéran, vieux, vieille, vieux con, vénérable, anciens, politiquement correct « seniors » attention

V comme virus, stop, danger, Covid..

A l’annonce, rendez-vous déplacés

Vie organisée sans ennui avec créativité

Action, réaction, bougeons, donnons

Ecoutons, tout simplement vivons.

Petit air d’été en mode Soleil Vert :

Les edelweiss regardaient le ciel

Les choucas battaient des ailes

L’air frais emplissait tes poumons

La neige jouait sur tes crampons

Le vent entonnait son refrain

Tu marchais vers les Ecrins

Petit air médiatisé made in France :

Et soudain, le couperet est tombé « vieux »

Ta forme s’est recroquevillée sous la sentence

Tu n’as pas vu venir les experts en aïeux

Alors que tu vivais avec la pleine conscience

De toute cette actualité tellement nourrie

Par bien des voies différentes et des non-dits

Quelles que soient tes compétences, l’humain est objet

Le sujet est décliné, et malgré ton adaptation

Il s’est généré un processus d’insertion

Pour te faire passer en une seconde de l’état actif

A l’état passif qui pourrait rapidement devenir létal

Si tu ne savais tirer profit de tes expériences en général

Voici venir le temps de continuer à croire à la vie et au présent

Voici venir si nous n’y prêtons pas attention un soleil verdoyant

Vieux tu es nommé mais la valeur n’est qu’une donnée

Vérité, contre-vérité, velléité, volonté, vertige et relativiser.

+1 seconde à la césure de la classification

©Marie Chevet

Voltige silencieuse

https://lmoreau-photographe.com/Photographe : Laurent Moreau


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Et soudain, 

Débrayage… 

Le temps suspend son vol

Oui, le poète, c’est arrivé.

Ça nous laisse la bouche ouverte

La terre qui se dérobe, 

Qui s’exprime dans ses paradoxes, 

Elle, jusque là exploitée. 

Dedans, la respiration peine à ouvrir les poitrines

Et dehors, la nature croit, encore plus verte.

Le ciel renvoie son bleu le plus vif

Aux cœurs étonnés d’être encore frivoles,

Aux têtes en instance de tourner la page.

Déjà la nouvelle peau recouvre l’être dénudé.

C’est au poil dit un bénévole. 

L’aigle qu’on n’avait jamais vu par ici

Apprend le survol.

La respiration au corps défendant

Reprend sa place. 

Le temps s’écoule

Parle de patience et de regard élargi.

Implacable comme la goutte en trop. 

Les yeux encore surpris

Ou peut-être rougis,

Les hommes et les femmes écoutent les bruits de la nuit.

Ajustent là -dans l’échange –

Poreuses, 

Les membranes, en souplesse 

Qui respirent 

La vie généreuse. 

©Véronique Bonnet

Souffler, c’est jouer

Une grande main te scotche par terre, et te mets à l’épreuve de la soustraction, toi qui t’agitais pour faire face, pour soigner. Réduite à l’immobilité. « Nous ça va, on tient bon », dit une amie.

Abasourdie du contexte, tu restes là, à l’écoute des signes et à planter ton drapeau de présence, à économiser ton énergie pour guérir très vite, à vouloir rassurer les autres. Mais le  » oui, ça va aller » ne sort pas. Les proches n’auront qu’à décoder.

A regarder tourner le monde sans pouvoir y ajouter un geste, je sens une nouvelle fois combien la respiration est ténue, essentielle,

Combien elle me fait sourire quand elle me traverse, si ample, 

Combien les oiseaux chantent sans se décourager,  

Combien l’amour durera après nous, 

Combien  – c’est une intervention urgente – je peux laisser tomber, pensées, émotions, qui fatiguent encore , qui saturent. 

Plus je respire, plus je fais entrer ces petites molécules d’oxygène, d’une drôle de façon. En les visualisant je mets leur mouvement, leur restauration, à l’intérieur. Plus j’accompagne vers la sortie, le gaz carbonique en lui donnant une forme, une couleur, plus il draine toutes ces choses inutiles dont je n’ai pas besoin , là, dans l’instant.

Alors le corps s’enfle de l’indéfinissable charme du regard allégé, qu’on appelle profond. Bienveillante densité que voilà… Le corps en entier entre dans une expérience de portance tellement douce. Une évidence vitale balaie le devant de la porte et toute la maison intérieure, une nouvelle fois. Le gardien des lieux fait rapidement le point sur les forces à reprendre, et le corps y croit, le fait sentir. Une vibration, une oscillation suffisent en langage parasympathique du corps. Il est fait pour cette finesse de changement.

Alors tu sais que la patience est guérisseuse et que les distorsions extérieures peuvent rester au delà de ton bouclier de vie. Il n’y a que la respiration et la résolution, l’amour de la vie à partager qui puisse t’atteindre, là, maintenant. 

D’ailleurs, à l’heure où je vous écris, je vais bien …

©Véronique Bonnet

Bleu

Une photo de mer,

Couleur,

Va et vient des vagues,

Patience de l’anneau qui garde le port

Et le souvenir des voyages.

©Véronique Bonnet

De l’explosion à l’éclosion

drapeaux de prières au Tibet, « les chevaux du vent »

De l’explosion à l’éclosion, de la colère à la fulguration créative

Un texte écrit il y a plusieurs années, ce soir j’y repense, je le poste…

Un repas de famille qui tourne à la mauvaise humeur générale, une nouvelle qui hérisse, un accident qui énerve, un désaccord dans la relation, une société réactive. Mais que dit la colère? Un texte en fusion de moments qui cherchent à dire…

L’azur est là, en beauté évidente, dans l’après-midi d’été. Le bord de mer se laisse écouter, inspirer. Tout comme la brise qui circule et rafraichit la peau, fait sécher les gouttes d’eau, laisse un goût salé au bord des lèvres. Le temps s’étire sur la plage, soupire, le corps somnole, sous un soleil aussi éclatant qu’écrasant. Soudain, il me semble percevoir un écho…Là-bas, une querelle dans la rue, ou peut-être un cinéma, qui s’anime : 

Quand tu te sens démuni, quand tu ne comprends pas ce qui arrive, écoute la vie qui circule en toi. 

C’est comme un flux le long d’une île assiégée par les vagues, où l’eau trouve toujours son chemin, comme tout problème une solution.

Tentative de solution échouée ? Peut-être pas la bonne solution.

Ça commence par une poubelle lancée violemment par le Mistral sur la voiture en marche, dans une rue, au centre de la Ciotat. Evitée de justesse, elle explose le rétroviseur droit. Sortie de je ne sais quelle impasse. C’est curieux. Un effroi silencieux saisit les passagers puis une colère éclate.

Pourquoi, ce volcan dévoreur réveille-t-il en miroir, l’homme et la femme ?

Où sont les besoins à dire ? Sont-ils mangés ? 

Et puis le vent, soudain semble injurier les arbres, les secouer comme les épaules d’un ennemi… Brouillon, mauvais caractère provençal. L’homme en est prisonnier.

La guerrière est réveillée, même si elle préfère vivre le cœur ouvert sur la souplesse des mots. La rafale attise le simple mégot tiède du négligeant, la braise du contrebandier, du pyromane des collines. La montagne s’embrase, sans discernement lorsque vent et flamme folle s’enlacent. Le tourbillon des danseurs est désastreux. 

Les mauvais feux solaires du masculin et du féminin brûlent stérilement, ignorants la profondeur de leur être.

L’un provoque, allume la flamme, et l’autre souffle sur la braise, comme avant, sur le foyer du camp. Mais où est passé le gardien du feu ? 

Quel mot perdu, quels maux, l’explosion cache-t-elle ? 

Et ce vent, dans sa façon insistante et répétitive de secouer les volets, semble une entité malfaisante. Les serpents sortent des trous et les langues s’aiguisent. 

Amenée par une tornade d’un ancien temps, la colère avait besoin de corps pour s’embraser. 

Aussi vrai que l’amour a besoin de corps pour enlacer, embrasser.  

Pauvres marionnettes. 

La mer toute ridée hier, comme soucieuse, est d’allure magnifique ce matin. 

Que pourrait calciner ce feu pour être régénérateur ? La répétition du scénario ? 

Mais, regarde, regarde, voyageur, gare à la forge maléfique où peut se fabriquer un soufflet amplificateur plus grand encore. Personne n’en bénéficiera. Quoi que… Qui se nourrit du mauvais tison, d’une trace ancestrale, à son corps défendant ? 

Un écho, un ego sans signification se perpétue dans le couloir du temps.

Ça commence par une poubelle lancée violemment puis la terre éructe en désordre son indigestion. 

Alors, comme tout est dit, tout est libre de repousser, si l’intention est posée. Ouvrir la porte du malentendu. Mal entendu ? Pardon, c’est entendu.

Une résolution.

La Méditerranée nargue l’homme et la femme, le cap Canaille aussi.

Enfin, les corps peuvent respirer, se remplir de douceurs, comme l’oreiller du matin que l’on tapote. 

Faire ensemble, il leur semble.

Ouvrir le cœur, comme on ouvre les volets, sur la surprise d’un beau paysage, d’une chevauchée à deux aux parfums sauvages et au vent caressant.  

La terre accouche d’un couple.   

Comme les compagnons d’Ulysse, il avait ouvert l’outre d’Eole par imprudence, et libéré les vents contraires.    

Combien de volcans les hommes de cette terre, de Méditerranée et d’ailleurs auront-ils besoin de faire exploser avant de faire la paix ?

Avant même de commencer la guerre, la paix les attend déjà. 

Et patiente, encore, silencieuse.

Regarde, regarde, cette lumière au reflet singulier. Ça change tout ! Un arc en ciel ? Il semble si proche, c’est doux, un cœur de soie ? Non, au cœur de soi ! Oui, toujours, l’élan vital jaillit de quelque part et de toute part.

Peut-être sera-t-il seul sur une terre polluée, stérile et déserte, peut-être est-il déjà partout, semant, comme des petites graines fantaisistes, ici la paix et là, l’amour, l’humour aussi, et toutes ces couleurs singulières, en chaque être humain !

C’est un air qui colle et fait décoller, de Charybde en Scylla, jusqu’à la découverte du passage, du pas sage, c’est possible, car ce n’est pas sérieux, de l’arme honnie à toujours plus d’harmonie. Ecoute, écoute ! 

©Véronique Bonnet

Instant d’équilibre

I

Quand la conscience du fil grandit,

Quand l’intérieur s’accorde, 

Et les liens se tissent au dehors,

Quand l’imaginaire dessine des ponts et des merveilles,

Des monts, et des cristaux,

Des terres à délices, des prémices d’Alice,

Quand le moment est capturé, non pas par une photo 

Mais par les filtres sensoriels et l’invisible subtil, 

L’instant peut alors se respirer

Et le corps s’allonger en étoile sur la pelouse…

Magique comme le violoncelle de Yo-Yo Ma jouant les suites de Bach…

Perdre la notion du temps n’est pas loin. 

Entre lâcher prise et discernement, 

Equilibriste de vie, 

Profite!

©Véronique Bonnet


suites pour violoncelle seul de Bach

Traces

Le temps de me poser pour écrire ou lire m’a manqué ces temps-ci… Il fallait tracer, faire, suivre le mouvement trop rapide, s’oublier, jusqu’au warning, cet agacement qui me ramène à l’oscillation intime. Je reviens déposer une poésie du bourgeon, de l’émergence, face à la culture de l’urgence…

La neige fond, dévoile le bourgeon,

Et l’arrêt devient rideau de vie 

D’une nouvelle partition. 

Qui sait, souris! 

Ce matin, l’air se pare de parfum de toujours,

De ces petites fleurs blanches, invisibles 

Allez, monte à bord!    

Tout est là, émerveille encore

Qui sait l’animal animé 

D’un dessein fabuleux  

et d’un libre trésor  !

©Véronique Bonnet

Vue du Mont Mezenc, Auvergne

vue du Mont Mezenc, Auvergne

Clair hier

Vient ce temps 

En histoires contées 

Où les écureuils de guerre lasse 

Viennent partager leurs fantasques récoltes.

De la découverte du fruit nouveau

Au cœur de la froidure

Au bord des chemins, 

Jusqu’aux sauts de rivières grondantes et cailloux trébuchants,

Caresse d’arbres

Echos d’été, sous-bois  de champignons, 

Craquantes noisettes et traces de neige

Bleus de ciels intemporels,

Intempéries et douceurs de lune rousse

Fondus de soleils rouges, 

Camaïeux hérissés de sapins de montagne,

Etoiles de mousse, 

Vents passés déchaînés 

Et printemps avenir.

Sous l’arc en ciel dégagé du paysage compassé,

Le feu apparaît.

D’un orange chuchoté, 

Il crépite dans la clairière, 

Au milieu des danses de vie

Des panaches et des crinières.

Tourments d’amour, solitude glacée, 

Passions chimères, liens cendrés, 

Font aussi la flamme apaisée! 

Les animaux tombent d’accord :

« Le meilleur moyen d’éviter la chute des cheveux, c’est de faire un pas de côté. »

©Véronique Bonnet


Bonjour! Voici donc ce petit texte pour l’agenda ironique de Février, tenu  par Ecri ‘Turbulente. http://ecriturbulente.com/2019/02/19/lagenda-ironique-meme-pas-en-reve/

Le jeu d’écriture proposé :

Après beaucoup de péripéties (mais lesquelles ?) on me propose de rêver le rêve absolu.
Comment en est-on arrivé là ?

Eugène Ionesco – Journal en miettes

Au pied de la lettre, imaginez ces péripéties chargées d’un puissant magnétisme onirique, rêves de réalités de plus en plus intenses.

Rêver pour de vrai, jusqu’au rêve absolu.

Seule une « petite » contrainte : votre texte devra se terminer par cette phrase de Groucho Marx :

« Le meilleur moyen d’éviter la chute des cheveux, c’est de faire un pas de côté. »

Tu es

11 novembre 2018

Tu es…

Le temps s’est tu, il a chu, le long d’une pente vertigineuse, boueuse, sanglante.

De ce grand silence après la guerre, il reste des pierres froides gravées,

Presque inhumaines, normalisées, dressées au milieu des villes…

Et  ces statistiques qui noient le singulier, le précieux…

Tout juste après la déflagration, les confidences sont chuchotées aux sourds,

Et les films comiques revêtent l’impensable d’un sourire…

La nausée  ravalée…

Aujourd’hui, tu es parole retrouvée, flamme choyée…

©Véronique Bonnet