Colores del corazon

#agenda-ironique

La Giralta brillait dans le parc. Il se mit à chanter. Je cherchai quelques secondes la voix. Là sur la rampe de la lune, je le découvris, enfin, au cœur de la nuit. 

Il se tourna vers moi, et je sentis son chant luire de tant de vies. 

Les villes invisibles dans cette apparition, dans ce corps tendu vers les étoiles et ce coeur ouvert au don … Ça vibrait au fond des ombres. Je m’éclairais de mille vagues de reconnaissance, joyeuses, suspendues dans l’espace entre nous, étirées comme des entrechats. Je fis un pas lent vers lui encore. Sur le palais sévillan, les lions souriaient de toutes leurs dents. Les dindons et topinambaulx plantés de l’autre côté du mur, dansaient, car l’absurde fondait.  Jaquemart magicien du temps descendit jusqu’au pied des orangers, au fil du diapason. La vibration convoquait à la fois, la larme en perle et le soleil qui sèche et éclaire, l’arc en ciel à partager.

Une magie bien subtile, le chant, la surprise et la présence… 

Dingue, ding, dong, dis-donc mais ça résonne  pas pour l’agenda ironique , c’t’ histoire? 

Je n’en sais rien, l’essentiel est de participer et les sens-ciel invisibles pour les yeux. 

©Véronique Bonnet

L’une


Au cœur de la lune, 

Au clair de la nuit, 

Parlent les histoires de rhunes

Et les ressentis en pluie. 

La marionnette sent le fil de vie la traverser, 

Et le souffle la transformer en être de chair.

La chouette a donné sa plume, 

Et le feu reprend sa place

Là, dans la poitrine,

Dans le cœur de la femme.

Le bois crépite et fume 

Dans le silence de la nuit

En écho aux palmas des musiciens

Les flammes dansent et appellent le lien de vie. 

La robe à volants, la chevelure libre,  

Épousent le mouvement de la flamenca.

La gitane aux mains ondulantes 

Danse avec son ombre.

Je la vois, là…

Le rythme et le son résonnent encore dans mon ventre, 

Ramenant, les pieds, le corps à la force de la terre, à la poussière qui vole

Et les vibrations se font comprendre 

Aux confins de l’être voyageur, dans les zones brûlantes et folles. 

Au cœur de la lune

Au clair de la nuit

Dansent, dansent les brumes

Et la lumière des cœurs éblouit. 

Au cœur de la lune

Au creux de la nuit 

Dans la chaleur de nos bras, 

La danse à deux, le monde en folie

Et la lune luit.

©Véronique Bonnet