
#agenda ironique
Je me tais, et hume l’air clair du pont. Accoudée à la rampe, face au jaquemart décati, qui se détache de la lumière, j’ai l’impression d’écouter l’âme des hommes, le fil du temps, en descendant le Nil…
L’eau file sous la coque du bateau. L’air est chaud et ça sent la terre mouillée. Je cligne des yeux, rajuste mon chapeau de paille. Une femme en écharpe de plumes de dindons descend d’une embarcation voisine, à la recherche de quelques topinambaulx exotiques. Une rescapée d’un livre d’Agatha ? il me prend l’envie d’un entrechat, dans cet entre-temps théatral. Le clapotis me pose sur le fleuve dans le délice d’un inconnu connu- ou alors est-ce un connu inconnu ? Quand la confusion apporte la solution, il n’y a plus qu’à se laisser flotter dans la perception… Tiens, il me semble voir le jaquemart doré remonter le temps…
Le rythme d’un quotidien ancestral défile là sur les rives, probablement millénaire. Les enfants jouent en s’ébrouant près de l’eau. J’entends des ânes braire à côté, toutes dents en avant et le brouhaha, la clameur, peut-être d’un marché. Des odeurs de dattes mûres, de miel et d’épices montent jusqu’à nous. Le chant du Muezzin s’élève. Je cale mon menton sur l’avant-bras.
L’écho vibre dans mon intime brumeux, par-delà le tempo du Nil qui s’étire comme le son… Une sagesse bleue s’épand dans le paysage baigné de la lumière douce. Je souris, les fossettes en parenthèses d’amour.
« L’essentiel est invisible pour les yeux »…
©Véronique Bonnet
Voici ma participation à l’agenda ironique de janvier, » les villes invisibles », organisé par votre dévouée!
Pour le moment, c’est le deuxième texte, les autres sont encore…invisibles… A suivre jusqu’au 27 janvier, résultats le 31
Pour l’explication du thème du mois : c’est ICI
Et pour tout savoir sur l’agenda ironique, jeu vagabond d’écriture, dont l’organisation passe de blog en blog, c’est sur les sites suivants :
https://carnetsparesseux.wordpress.com/lagenda-ironique-kezaco/
https://differencepropre.wordpress.com/agenda-ironique-ou-es-tu/



Un voyage au pays des couleurs chaudes où écouter l’âme des hommes coule de source…
Beau texte empreint de souvenirs lumineux. Merci pour le joli partage Véro.
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Réminiscence, émergence
Quand l’invisible, l’impalpable invite à respirer et être là, quel que soit le lieu… c’est bon ! Merci Laurence de ton passage !
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Tout en poésie et vibrations intérieures; ton voyage m’a fait rêver, A la fois, je ressens le charme d’être dépaysée, tout en étant accompagnatrice de ce voyage. Merci,
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Bonjour Jacou, oui, j’avais envie de retranscrire cet espace dans les sensations d’une bulle intérieure à partager ! Alors, merci de ton retour qui me fait plaisir
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C’est un sourire qui me plait beaucoup, un sourire tout doux qui caresse l’âme de la lectrice que je suis.
Je sens bien le souffle odorant des dattes et la touffeur du ciel prendre la direction du sud en felouque.
De ces voyages qui font rêver, l’invisible marque son empreinte dans le plus grand silence.
Merci Véro au fil de l’eau.
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Merci à toi d’entrer dans cet espace où le silence est une clé autant qu’un écho, belle journée à toi
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J’ai fait ce voyage il y a quinze ans déjà, c’était beau… et chaud 😉 … et l’essentiel est encore dans mon coeur
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Bonjour patchcath, ce voyage date de …15 ans aussi , et il reste en activité comme un paysage bienfaisant en moi aussi ☺️ merci de votre participation que je vais découvrir
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