Coquillages et coquecigrues

#agendaironique

Cet été, c’était donc retour à la plage… d’une façon ou d’une autre avec le thème proposé par IOTOP, du blog  » le dessous des mots » pour l‘agenda ironique d’Août 2020 (KECEKECE ici l’explication de ce jeu d’écriture ou : ICI). Dans l’envie  de souffler, de partager, de rêver, de laisser  venir l’inspiration, au gré de l’imagination, de marcher, de rire, de bouger, de ne rien faire, de s’émerveiller devant la vitalité de l’été, tout est là. Un thème : la plage, réelle ou pas, des mots imposés en contrainte d’écriture ( flot, argile, perche, monoï).
Donc ma participation, limite dans la plage ( avant le 26/08) , la voici :

Un coquillage posé sur une étagère comme autrefois sur la plage, dans un ailleurs intemporel… Bien sûr que même sans approcher l’oreille de la conque, chuchotent déjà en moi les flots bleus, le ressac et les vagues lentes. Cette danse lancinante que j’aime s’anime.

Plage d’été, plage arrière, plage d’un CD, plage de silence… Sans pause, pas de rythme, pas de musique, pas de respiration. Le retour à la plage, c’est une oscillation, d’une façon ou d’une autre et l’inspiration d’un voyage.

Allongée sur le ventre, dans la chaleur de l’été atlantique, les pieds battent dans le sable et retombent dans le creux frais dégagé par les orteils.

Le chapeau de paille laisse passer une discrète brise. Elle sèche les gouttelettes de sueur qui perlent sur le front, le bord des lèvres… C’est salé. L’océan est si présent en moi que je m’imagine être ce coquillage de la grève, plus près des vagues voluptueuses qui s’écrasent à grand fracas sur le sable fin.

Les cheveux humides ont le parfum du monoï ; l’ombre aérée du chapeau me rafraichit et laisse filtrer des raies de lumière. L’odeur de la paille chaude sur ma peau. Je ne sais plus si je suis à la campagne ou à la mer. Je sais m’étaler mieux que mon chat et je le prouve en m’étirant encore plus…

Une vague fait crier au loin. Je me souviens amusée du temps où j’étais la grande perche qui sautait avec délices dans les vagues. Je lève un coin du chapeau, ouvre un œil, soudain attentive au mouvement, à la couleur changeante des flots.

Le va et vient de l’eau lèche la grève, l’épouse, se retire avant un nouvel assaut. C’est beau la nature… Le coquillage en a été délogé et se fait ravir par une grande lame. Des cris en cascades et des tombés de corps en rafale lorsque les pieds des baigneurs semblent d’argile, pris par un courant. Ils ressortent tout pailletés de sable dans les cheveux et reviennent vers moi.

Je replonge le nez dans la chaleur sèche de mon bord de serviette, pas du tout sûre de vouloir être éclaboussée au creux de ce délice circulaire.

©Véronique Bonnet

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