Agenda ironique de juin : le saltimbanque d’à côté

« Et les enfants s’en vont devant
Les autres suivent en rêvant« 
Le clown, on le croisait dans les rues du village, sans son nez rouge. Les voeux du maire avaient grand succès, car on savait que Raymond Devos toujours présent, ne se ferait pas prier pour faire une digression délirante, l’air étonné de ses propres propos, devant un ‘auditoire gondolé.

On m’a raconté qu’il invitait les voisins à monter dans son petit théâtre sous les combles. Il les faisait asseoir et jouait sous leurs yeux médusés, certains de ses nouveaux effets, en scrutant attentivement le jaillissement du rire.

C’est une maison qui se visite aujourd’hui, et qui allume la tendresse amusée, et la magie du spectacle.
©Véronique Bonnet

Les saltimbanques

Dans la plaine les baladins
S’éloignent au long des jardins
Devant l’huis des auberges grises
Par les villages sans églises.
Et les enfants s’en vont devant
Les autres suivent en rêvant
Chaque arbre fruitier se résigne
Quand de très loin ils lui font signe.
Ils ont des poids ronds ou carrés
Des tambours, des cerceaux dorés
L’ours et le singe, animaux sages
Quêtent des sous sur leur passage.
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

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