De l’explosion à l’éclosion

drapeaux de prières au Tibet, « les chevaux du vent »

De l’explosion à l’éclosion, de la colère à la fulguration créative

Un texte écrit il y a plusieurs années, ce soir j’y repense, je le poste…

Un repas de famille qui tourne à la mauvaise humeur générale, une nouvelle qui hérisse, un accident qui énerve, un désaccord dans la relation, une société réactive. Mais que dit la colère? Un texte en fusion de moments qui cherchent à dire…

L’azur est là, en beauté évidente, dans l’après-midi d’été. Le bord de mer se laisse écouter, inspirer. Tout comme la brise qui circule et rafraichit la peau, fait sécher les gouttes d’eau, laisse un goût salé au bord des lèvres. Le temps s’étire sur la plage, soupire, le corps somnole, sous un soleil aussi éclatant qu’écrasant. Soudain, il me semble percevoir un écho…Là-bas, une querelle dans la rue, ou peut-être un cinéma, qui s’anime : 

Quand tu te sens démuni, quand tu ne comprends pas ce qui arrive, écoute la vie qui circule en toi. 

C’est comme un flux le long d’une île assiégée par les vagues, où l’eau trouve toujours son chemin, comme tout problème une solution.

Tentative de solution échouée ? Peut-être pas la bonne solution.

Ça commence par une poubelle lancée violemment par le Mistral sur la voiture en marche, dans une rue, au centre de la Ciotat. Evitée de justesse, elle explose le rétroviseur droit. Sortie de je ne sais quelle impasse. C’est curieux. Un effroi silencieux saisit les passagers puis une colère éclate.

Pourquoi, ce volcan dévoreur réveille-t-il en miroir, l’homme et la femme ?

Où sont les besoins à dire ? Sont-ils mangés ? 

Et puis le vent, soudain semble injurier les arbres, les secouer comme les épaules d’un ennemi… Brouillon, mauvais caractère provençal. L’homme en est prisonnier.

La guerrière est réveillée, même si elle préfère vivre le cœur ouvert sur la souplesse des mots. La rafale attise le simple mégot tiède du négligeant, la braise du contrebandier, du pyromane des collines. La montagne s’embrase, sans discernement lorsque vent et flamme folle s’enlacent. Le tourbillon des danseurs est désastreux. 

Les mauvais feux solaires du masculin et du féminin brûlent stérilement, ignorants la profondeur de leur être.

L’un provoque, allume la flamme, et l’autre souffle sur la braise, comme avant, sur le foyer du camp. Mais où est passé le gardien du feu ? 

Quel mot perdu, quels maux, l’explosion cache-t-elle ? 

Et ce vent, dans sa façon insistante et répétitive de secouer les volets, semble une entité malfaisante. Les serpents sortent des trous et les langues s’aiguisent. 

Amenée par une tornade d’un ancien temps, la colère avait besoin de corps pour s’embraser. 

Aussi vrai que l’amour a besoin de corps pour enlacer, embrasser.  

Pauvres marionnettes. 

La mer toute ridée hier, comme soucieuse, est d’allure magnifique ce matin. 

Que pourrait calciner ce feu pour être régénérateur ? La répétition du scénario ? 

Mais, regarde, regarde, voyageur, gare à la forge maléfique où peut se fabriquer un soufflet amplificateur plus grand encore. Personne n’en bénéficiera. Quoi que… Qui se nourrit du mauvais tison, d’une trace ancestrale, à son corps défendant ? 

Un écho, un ego sans signification se perpétue dans le couloir du temps.

Ça commence par une poubelle lancée violemment puis la terre éructe en désordre son indigestion. 

Alors, comme tout est dit, tout est libre de repousser, si l’intention est posée. Ouvrir la porte du malentendu. Mal entendu ? Pardon, c’est entendu.

Une résolution.

La Méditerranée nargue l’homme et la femme, le cap Canaille aussi.

Enfin, les corps peuvent respirer, se remplir de douceurs, comme l’oreiller du matin que l’on tapote. 

Faire ensemble, il leur semble.

Ouvrir le cœur, comme on ouvre les volets, sur la surprise d’un beau paysage, d’une chevauchée à deux aux parfums sauvages et au vent caressant.  

La terre accouche d’un couple.   

Comme les compagnons d’Ulysse, il avait ouvert l’outre d’Eole par imprudence, et libéré les vents contraires.    

Combien de volcans les hommes de cette terre, de Méditerranée et d’ailleurs auront-ils besoin de faire exploser avant de faire la paix ?

Avant même de commencer la guerre, la paix les attend déjà. 

Et patiente, encore, silencieuse.

Regarde, regarde, cette lumière au reflet singulier. Ça change tout ! Un arc en ciel ? Il semble si proche, c’est doux, un cœur de soie ? Non, au cœur de soi ! Oui, toujours, l’élan vital jaillit de quelque part et de toute part.

Peut-être sera-t-il seul sur une terre polluée, stérile et déserte, peut-être est-il déjà partout, semant, comme des petites graines fantaisistes, ici la paix et là, l’amour, l’humour aussi, et toutes ces couleurs singulières, en chaque être humain !

C’est un air qui colle et fait décoller, de Charybde en Scylla, jusqu’à la découverte du passage, du pas sage, c’est possible, car ce n’est pas sérieux, de l’arme honnie à toujours plus d’harmonie. Ecoute, écoute ! 

©Véronique Bonnet

Voilà l’horizon

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La géométrie fine tranche le vertigineux camaïeux.

Entre ciel et mer émergent la netteté d’un mât, d’une voile.

Il vient à l’esprit songeur une étrange poésie…

L’homme trace les limites de la nature. 

Il dessine et magnifie les paysages, 

Il crayonne lignes et contours des plages.

Il plante, taille, construit mais laisse flotter les emballages.

Plus belles seront les vacances en absence de pluie.

Il mélange les sons, les odeurs, et goûte à tout. 

Il veut posséder le temps, a une trajectoire de fou` 

Quand l’environnement est rythme de vie.

Il aime à repousser ses limites mais contrôle celles de la nature,

Quitte à stériliser la terre qui le porte.

Il embauche les meilleurs financiers pour ses factures

Mais ne sait pas compter les réserves naturelles.

Mais le paradoxal, c’est « tout le monde et personne »…

Alors,  changement ou lettre morte ?

©Véronique Bonnet

Tendre, la main

 

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Le ciel est bleu provençal, d’une couleur claire sans nuage. Il fait tellement beau! Ça sent les herbes séchées et la langueur de l’été. Je regarde ce qui reste de pelouse devant, les plantes après la canicule. Je n’ai pas taillé les rosiers!  Tant mieux , je vais pouvoir goûter ses fruits dont on cherchait le nom, l’autre jour… les cynorhodons… Ils sont acidulés,  si riche en vitamines anti-oxydantes a t-on lu. La nature est surprenant de ressources  . Les grandes marguerites jaune ont fini par sortir au dessus du massif et l’onagre à côté, à l’air d’un grand chandelier tout maigre … A côté du banc, le massif odorant du romarin et d’autres plantes s’enchevêtrent …

Je respire;  j’ai  toujours aimé planter un jardin aromatique quand j’arrive sur un bout de terre… et m’y promener le nez au vent. La cloche à côté retendit . J’entends des cris, des exclamations . Les jeux de cour d’école, j’en sens le parfum tout-à-coup… Envie de me réinitialiser en deux minutes… avant de reprendre …
Abracadabra ! Ça apparait comme un jeu d’enfant…

Elle est là, la journée, craquante d’herbe sèche, bourdonnante d’ennui…
« Il n’y a rien faire », disent les petits . Le hamac, en silence, invite au balancement, au milieu du verger. Je m’y assoie machinalement.

Et déjà, en silence le balancement reprend, et propose de ne rien faire…

C’est trop tentant… Rien à faire, le pied qui touchait encore le sol comprend qu’il est bon de prendre la main… et relance le bercement.

Le corps respire et comprend «  ne rien faire »…

Mais ne rien faire, ce n’est pas rien ! Le corps respire dans cet espace qui le reçoit ! Il peut se poser là, se sentir osciller comme la tige au vent doux. L’arrosage automatique chuinte entre les sillons de salades. Les tomates sont de toutes les couleurs. De loin, les regard circule sur ce jardin… Le corps peut humer et s’enivrer de menthe, et de thym, des parfums capiteux des lys blancs et or, de la fraîcheur du potager, des feuilles de tilleul.  Peut-être que la bouche va croquer une de ces  mirabelles dorées qui viennent d’être cueillies, peut-être pas

Laisse donc s’emplir la poitrine d’aise, laisse la s’ouvrir pour libérer l’oiseau intérieur, toute cette respiration si légère que tu pourrais t’envoler…

Le jardin met les sens en éveil, et diffuse un parfum d’extraordinaire essentiel.

Alors vient ce moment où l’ennui se transforme en volupté. Inspire et expire, c’est la, tout en détente et en plénitude retrouvées! Le sourire intérieur s’étire et…

Le tour est joué!

 

©Véronique Bonnet

 

Bonjour à tous les lecteurs , ce petit texte en mode «  RÉINITIALISE -TOI !  »  sera sur le site d’Estelle de « L’atelier sous les feuilles » qui nous proposait d’écrire un article commençant par « abracadabra » et finissant par « le tour et joué »… Il est tentant de tester la formule !

https://lateliersouslesfeuilles.wordpress.com/2018/09/04/a-vos-claviers-9/

Poésies de l’antre-temps

Poesies de l-antre-temps

Ça y est! le recueil de poèmes est disponible aux Editions Edilivre (*)

C’est un plaisir tout nouveau pour moi de commencer à partager des écrits.

Comment dire sur quoi j’écris ?

Sur des petits riens, que je ressens là, dans l’aléatoire, le flottement, dans un focus, je plonge dans l’entre deux, un antre-temps. Et je ressens ce qui est là, présent.

Je perçois les mots comme un cadeau, des transporteurs de sensations, d’émotions.

Ouvrez, lisez ! A vous de laissez votre poésie agir…

Je continue à écrire, à reprendre les textes en prose, mettre en forme, à m’ancrer dans les mots.

A suivre…

(*)en version papier et numérique,

 

 

La trace

On peut explorer la poésie comme un état. Mais elle m’apparait surtout comme un processus à découvrir, une piste, une ouverture aux sens et aux mots.

Cheminer dans un texte poétique à partir d’une situation, d’un focus. Et s’intéresser au point possible de changement. A la portée des mots, à la plus petite modification, qui se montre là, dans le quotidien, peut-être dans la respiration. Faire émerger l’impromptu, la poésie de nature. S’allier ce vital. Tisser avec lui, et ce qu’on est. Quelque chose de faire avec, et créer ensemble émerge.

Extrait de Poésies de l’Antre-Temps de Véronique Bonnet (Editions Edilivre) :

        Oz

Ces gouttes de pluie, perles de rosées
En suspension osée
Fragile équilibre
En beauté transparente,
Déposées  là, sous nos yeux
Dans le charme désarmant  de l’incompréhensible nature.
Un message si évident de perfection
Qui resterait  sans réponse?
Qui chercherait  aussi l’écho de la conque des vivants cœurs,
Ceux qui s’ouvrent à tant d’ondes bienfaisantes offertes.
Ces apparitions du quotidien habillent l’instant de joie, effacent les brouillardeuses questions,
Tracent la confiance.
Comme les trois petits points à suivre…
D’un chemin intérieur qui se dessine.

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Poésies de l’Antre-Temps

« Le seul vrai voyage ne serait pas d’aller vers de nouveaux paysages mais d’avoir d’autres yeux ».     Marcel Proust

Bienvenue sur le blog de poésie !

 

La poésie du quotidien attend son heure.

Ici, il suffit d’un regard singulier, une oreille soudain attentive,

Une peau effleurée par le vent ou par une main bienveillante.

Là-bas, c’est un parfum sensuel  qui enlace le corps.

Les  sens ramènent à la vie. La vie aurait-elle un sens?

Alors quelque chose d’une portance est là, qui me met en mouvement.

Je vous invite à lire les Poésies de l’Antre-Temps (auteur : Véronique Bonnet, éditions Edilivre)

Poesies de l-antre-temps

Ça y est! « Poésies de l’antre-temps » est disponible ( en version papier, au format numérique) , Editions Edilivre