Neuf villes invisibles pour l’an neuf …

#agenda-ironique Par ici pour voter…

Pour l’agenda  ironique de janvier, Janus, mois du passage, s’il en est, je vous demandais d’écrire un « road trip », une déambulation , seul(e) ou accompagné(e), dans une ville, connue, inconnue, imaginaire, terrestre, maritime, céleste… Vous pouviez choisir l’endroit que vous arpentez tous les jours, mais aussi le passé ou le futur. Vous pouviez vous inspirer du livre  » les villes invisibles  » d’Italo Calvino, ou pas trop... Bref, tout était possible! … mais…  Les mots suivants devaient figurer : entrechat, rampe, jaquemart, topinambaulx, dents, dindon. Et le texte devait se finir par la célèbre phrase du petit prince  «  L’essentiel est invisible pour les yeux » 

Lien : https://poesie-de-nature.com/2020/01/04/les-villes-invisibles-agenda-ironique-de-janvier/

Neuf villes invisibles ont vu le jour! J’ai eu grand plaisir à les accueillir, dans leurs différences et dimensions singulières… Vous avez jusqu’à la fin du mois pour terminer de lire et choisir les 3 textes que vous préférez, que vous soyez participants au jeu ou lecteurs de passage (bienvenue à vous! ), et désigner le prochain organisateur pour février, à l’aide des SONDAGES TOUT EN BAS… A bientôt !

-Jobougon : La vibration laisse émerger le grain de sable qui est là : https://jobougon.wordpress.com/2020/01/05/la-vibration-laisse-emerger-le-grain-de-sable-qui-est-la/

-Patchcath : De beaux voyages à raconter :

https://patchcath.wordpress.com/2020/01/15/de-beaux-voyages-a-raconter/

-Poesie-de-nature : Orient express :

https://poesie-de-nature.com/2020/01/14/orient-express/

-Poesie-de-nature : Colores del corazon:

https://poesie-de-nature.com/2020/01/19/colores-del-corazon/

-Victorhugotte : Sextine des villes invisibles

https://victorhugotte.com/2020/01/20/sextine-des-villes-invisibles/

-Chachashire : Sijilmassa :

https://chchshr.wordpress.com/2020/01/21/sijilmassa-agenda-ironique-de-janus-2020/

-Carnetsparesseux : noir d’encre :

https://carnetsparesseux.wordpress.com/2020/01/22/noir-dencre/

-Palette d’expressions : De villes visibles en villes invisibles

https://palettedexpressions.wordpress.com/2020/01/22/1464

-Les mots autographes : Guerre et paix

https://jacou33.wordpress.com/2020/01/25/agenda/

+ une hors délai, mais pas des moindres… par Iotop, « le hasard se lève »

https://ledessousdesmots.wordpress.com/2020/03/17/le-hasard-se-leve/

©Véronique Bonnet

Voici Février et les résultats de notre sondage… : c’est donc le texte Laurence de Palettes d’expression qui est choisi en premier, suivi de Jobougon puis Carnets paresseux!

C’était une chouette récolte ! L’agenda continue ses pérégrinations en février : allez voir chez Jacou « les mots autographes », pour découvrir la nouvelle forme du mois, si Jacou veut bien prendre en charge l’organisation du nouvel AI!

Un grand merci et un grand bravo pour vos participations

https://ledessousdesmots.wordpress.com/2020/03/17/le-hasard-se-leve/

A très bientôt !

Véronique

CHOISIR 3 VILLES INVISIBLES :

Villes invisibles ( les textes de l’agenda ironique de janvier)

Et voici les contributions visibles pour le moment… par ordre d’arrivée des émergences, Jo et son texte en vibrations oniriques et ironiques, Cath et son histoire vachement tendre, Véro, votre organisatrice dévouée du mois et la résurgence du voyage, Jacou, baladin de janvier, dont le texte est en cours de flanerie … Véro-Victorhugotte dans une sixtine aquatique, la caravane passe chez Chachashire… et c’est le noir d’encre Soulages chez carnets paresseux. Du côté de chez Laurence de palette d’expressions ça joue du visible en invisible … Et Jo, annonce son retour dans les mots autographes, entre guerre et paix…

Bonne lecture, je reviens vers vous avant la fin du week-end pour vous proposer le tableau des votes !

-Jobougon : La vibration laisse émerger le grain de sable qui est là : https://jobougon.wordpress.com/2020/01/05/la-vibration-laisse-emerger-le-grain-de-sable-qui-est-la/

-Patchcath : De beaux voyages à raconter :

https://patchcath.wordpress.com/2020/01/15/de-beaux-voyages-a-raconter/

-Poesie-de-nature : Orient express :

https://poesie-de-nature.com/2020/01/14/orient-express/

-Poesie-de-nature : Colores del corazon:

https://poesie-de-nature.com/2020/01/19/colores-del-corazon/

-Victorhugotte : Sextine des villes invisibles

https://victorhugotte.com/2020/01/20/sextine-des-villes-invisibles/

-Chachashire : Sijilmassa :

https://chchshr.wordpress.com/2020/01/21/sijilmassa-agenda-ironique-de-janus-2020/

-Carnetsparesseux : Noir d’encre :

https://carnetsparesseux.wordpress.com/2020/01/22/noir-dencre/

-Palette d’expressions : De villes visibles en villes invisibles

https://palettedexpressions.wordpress.com/2020/01/22/1464

-Les mots autographes : Guerre et paix

https://jacou33.wordpress.com/2020/01/25/agenda/

Bienvenue à vos futurs textes ! Vous avez encore jusqu’au 27 janvier pour poster votre contribution à l’agenda du mois; je vous rappelle toutes les infos sur le thème :

https://poesie-de-nature.com/2020/01/04/les-villes-invisibles-agenda-ironique-de-janvier/

©Véronique Bonnet

Colores del corazon

#agenda-ironique

La Giralta brillait dans le parc. Il se mit à chanter. Je cherchai quelques secondes la voix. Là sur la rampe de la lune, je le découvris, enfin, au cœur de la nuit. 

Il se tourna vers moi, et je sentis son chant luire de tant de vies. 

Les villes invisibles dans cette apparition, dans ce corps tendu vers les étoiles et ce coeur ouvert au don … Ça vibrait au fond des ombres. Je m’éclairais de mille vagues de reconnaissance, joyeuses, suspendues dans l’espace entre nous, étirées comme des entrechats. Je fis un pas lent vers lui encore. Sur le palais sévillan, les lions souriaient de toutes leurs dents. Les dindons et topinambaulx plantés de l’autre côté du mur, dansaient, car l’absurde fondait.  Jaquemart magicien du temps descendit jusqu’au pied des orangers, au fil du diapason. La vibration convoquait à la fois, la larme en perle et le soleil qui sèche et éclaire, l’arc en ciel à partager.

Une magie bien subtile, le chant, la surprise et la présence… 

Dingue, ding, dong, dis-donc mais ça résonne  pas pour l’agenda ironique , c’t’ histoire? 

Je n’en sais rien, l’essentiel est de participer et les sens-ciel invisibles pour les yeux. 

©Véronique Bonnet

orient express

#agenda ironique

Je me tais, et hume l’air clair du pont. Accoudée à la rampe, face au jaquemart décati, qui se détache de la lumière, j’ai l’impression d’écouter l’âme des hommes, le fil du temps, en descendant le Nil…

L’eau file sous la coque du bateau. L’air est chaud et ça sent la terre mouillée. Je cligne des yeux, rajuste mon chapeau de paille. Une femme en écharpe de plumes de dindons descend d’une embarcation voisine, à la recherche de quelques topinambaulx exotiques. Une rescapée d’un livre d’Agatha ? il me prend l’envie d’un entrechat, dans cet entre-temps théatral. Le clapotis me pose sur le fleuve dans le délice d’un inconnu connu- ou alors est-ce un connu inconnu ? Quand la confusion apporte la solution, il n’y a plus qu’à se laisser flotter dans la perception… Tiens, il me semble voir le jaquemart doré remonter le temps…

Le rythme d’un quotidien ancestral défile là sur les rives, probablement millénaire. Les enfants jouent en s’ébrouant près de l’eau. J’entends des ânes braire à côté, toutes dents en avant et le brouhaha, la clameur, peut-être d’un marché. Des odeurs de dattes mûres, de miel et d’épices montent jusqu’à nous. Le chant du Muezzin s’élève. Je cale mon menton sur l’avant-bras.

L’écho vibre dans mon intime brumeux, par-delà le tempo du Nil qui s’étire comme le son… Une sagesse bleue s’épand dans le paysage baigné de la lumière douce. Je souris, les fossettes en parenthèses d’amour.

« L’essentiel est invisible pour les yeux »…

©Véronique Bonnet

Voici ma participation à l’agenda ironique de janvier,  » les villes invisibles », organisé par votre dévouée!

Pour le moment, c’est le deuxième texte, les autres sont encore…invisibles… A suivre jusqu’au 27 janvier, résultats le 31

Pour l’explication du thème du mois : c’est ICI

Et pour tout savoir sur l’agenda ironique, jeu vagabond d’écriture, dont l’organisation passe de blog en blog, c’est sur les sites suivants :

https://carnetsparesseux.wordpress.com/lagenda-ironique-kezaco/

https://differencepropre.wordpress.com/agenda-ironique-ou-es-tu/

Nouvelles îles

guide vagabond de Rôme de Marco Lodoli, ed La fosse aux ours

« Ici Rôme se moque du temps qui se consume dans l’essoufflement ».

« Il arrive de vagabonder sans but dans la ville. C’est un égarement confiant car tôt ou tard, il se passera quelque chose, quelque chose surgira à l’improviste : nous n’attendons rien, mais un rien nous attend. »

« Rôme est une ville qui ne fait jamais table rase : les époques, les siècles, les années, les jours s’accumulent. Possible qu’aucune minute enfuie ne se perde entièrement. »

Et soudain, tout est ouvert, tout est possible…

©Véronique Bonnet

Les villes invisibles ( agenda ironique de janvier)

#agenda-ironique




« Les villes comme les rêves sont faites de désirs et de peurs, même si le fil de leur discours est secret, leurs règles absurdes, leurs perspectives trompeuses; et toue chose en cache une autre.

-Moi je n’ai ni désirs ni peurs, déclara le Khan, et mes rêves sont composés soit par mon esprit soit par le hasard.

-Les villes aussi se croient l’oeuvre de l’esprit ou du hasard, mais ni l’un ni l’autre ne suffisent pour faire tenir debout leurs murs. Tu ne jouis pas d’une ville à cause de ses sept ou soixante-dix-sept merveilles, mais de la réponse qu’elle apporte à l’une de tes questions. »

Les villes invisibles , Italo Calvino, ed Folio

Merci de m’avoir désignée pour organiser l’agenda ironique de janvier… Je choisis de poursuivre l’invitation au voyage . De quoi s’agira t-il? 

Les cartes nautiques merveilleuses de Joan Martines proposées par Carnetsparesseux le mois dernier comme thème pour l’AI, m’ont fait dériver sur « les villes invisibles » d’Italo Calvino »… ce merveilleux dialogue imaginaire entre Marco polo et l’empereur Kublai Khan. 

« On ne voit bien qu’avec le coeur. » leur aurait dit le petit prince . 

Pour l’agenda  ironique de janvier, je vous demande donc d’écrire un « road trip », une déambulation , seul(e) ou accompagné(e), dans une ville, connue, inconnue, imaginaire, terrestre, maritime, céleste… Vous pouvez choisir l’endroit que vous arpentez tous les jours, mais aussi le passé ou le futur.

Bref, tout est possible! … mais… 

Les mots suivants devront figurer : entrechat, rampe, jaquemart, topinambaulx, dents, dindon.

Et le texte devra se finir par la célèbre phrase du petit prince 

 «  L’essentiel est invisible pour les yeux » 

A vos claviers si le coeur vous en dit… Nous sommes impatients de vous lire!!

… Pour rappel : Vous pouvez déposer vos textes jusqu’au, disons, 27 janvier, en commentaire, ici. Cela nous laisse temps et loisir de lire, et choisir les 3 que vous préférez. Je ferai une page récapitulative et sondage ( je vais refouiller dans WordPress pour retrouver comment faire le tableau en question …)

A vos plumes! Le premier texte est déjà là, de toute beauté …

Je vous souhaite une belle année 2020!

Véronique

Et pour savoir tout sur l’agenda ironique :

https://carnetsparesseux.wordpress.com/lagenda-ironique-kezaco/

https://differencepropre.wordpress.com/agenda-ironique-ou-es-tu/

Au nom de l’île

voyage au bout-de-l’an

#agenda-ironique décembre

Atlas nautique de Joan Martines 1582

Le nom de l’île lointaine, c’est ce qui m’avait attiré d’abord. Mon doigt dessinait le trajet sur la carte portulan. J’y songeais, depuis des semaines, dans les pleins, les déliés, les cursives à l’encre rouge et noire, entre les bateaux et les drapeaux de l’atlas Gallica. Cette île m’attendait. Là dans la blancheur, sous le soleil éclatant, prête à l’éclate des corps et des sens. Avant j’imaginais des aventures à vingt-cinq kilomètres à l’heure, sur ma mobylette, au côté de mon frère. Maintenant je testais je sentais je goûtais j’absorbais la lumière les couleurs les musiques, les sports, les rencontres, sûr que chacune d’entre elles contenaient un secret. Je voulais le percer, le posséder, le proposer à mes clients. Il m’échappait, je recommençais, il fallait que ça crache, que ça brille, que ce soit singulier et exceptionnel, même dans la simplicité. Et puis quand le soleil tombait, quand la fleur se fanait, quand la musique devenait monotone, après la fête, je restais confusément à sentir l’odeur du vide. Ainsi tout ne serait que feu follet, et moi témoin un peu triste ?

« Tu as une âme d’explorateur », j’ai souvent entendu cette phrase depuis l’enfance. Un peu aventureux, impétueux, peut-être, je vous le concède… C’est bientôt Noël, j’ai le temps de m’offrir nouvelle aventure.  La pulpe de l’index caresse le papier du moulin Richard de Bas. Derrière le secret de ce papier, l’inclusion de ses petites fleurs bleues et jaunes, se cachent la bataille de Samarkand, en 571, le prix des hommes en d’autres temps.  Samarkand… Née au VIIIe siècle avant JC comme Rôme, elle soutient le destin mystérieux, brillant et tragique des villes antiques. Leurs multiples dimensions m’attirent. Les multiples dimensions m’attirent. Entre réel et consommations de sensationnel, j’étudie toute proposition.  « Je n’aime pas l’eau claire, C’est la faute à Voltaire, J’aime le curaçao, C’est la faute à Rousseau. »

Un jour pourtant, j’ai arrêté de tester de sentir de goûter d’absorber. La volition devint collision. Le nez par terre, la faute ni à Voltaire ni à personne. J’ai fais ma révolution, le tour de moi-même. Pas même le temps de ressentir l’amertume… Après le crash, j’étais là, à regarder devant, sans sourciller. Touchant ma peau écrevisse, je me mis à maudire le soleil mordant, moi qui venait pour me dorer à son contact. Je mangeais le sable blanc dont je rêvais, les yeux à hauteur des coquillages, l’écume au bord des lèvres, le reflet vitreux couleur d’huître sur les pupilles. Une place supplémentaire dans ce vol privé avec mes meilleurs potes, c’était une aubaine australe. La tempête qui nous a engloutie, un coup d’arrêt, mortel.

Les soleils et les nuages bleus dansent devant moi. Entre les scialytiques et l’agitation des blouses bleues, l’image de ma famille me poursuit. C’est bientôt Noël. Ils sont si loin, ou alors c’est moi qui le suis déjà … Cet Atlas, la valse des navires autour des continents, les drapeaux tendus … C’est pour le mystère de ces cartes que j’ai tant aimé les voyages, c’est pour l’exploration jamais atteinte, ces villes invisibles, comme ces terres oubliées, ces animaux disparus.  Tant de de temps à sentir le grand livre de cuir, à suivre le contour de l’Afrique, tracée comme une grande roue, à choisir l’esprit un peu tatillon avec quel bateau j’allais chevaucher les océans. Voulais-je voyager ou me perdre dans l’immensité de l’imaginaire ? Voulais-je apprivoiser le chaos, le tranchant de la vie? Tout semble avoir une saveur extrême, là, maintenant, dans la lumière de l’inconnu, une porte, un autre monde à découvrir …. Peut-être… Courte échelle, demain, gouffre… Non sens.

Soudain, la carte disparaît, le paysage aussi.

Quand la croyance meurt, le vernis craque… Homme-ici-deux…

C’est alors que l’homme se réveille, sent sa poitrine monter et descendre, à nouveau. Rien d’autre ne bouge. Le contact du drap rêche lui fait ouvrir les yeux. Et pour la première fois de sa vie, il trouve que les chaussons énormes surmontés de deux oreilles ridicules, posés là sur la table blanche en face sont les plus beaux du monde, les plus drôles aussi…

Une petite voix lui fait lever les yeux.

-Joyeux Noël Papa! Tu nous a tellement manqué… 

©Véronique Bonnet

Ce mois-ci, l’organisation de l’agenda ironique revenait à Carnetsparesseux qui nous proposait d’écrire un texte, un « voyage au bout-de-l’an » dont l’inspiration part des cartes de voyage de Juan Martines, avec quelques contraintes de mots… Les détails du jeu d’écriture et les participations du mois : ICI et LA

Brèves de comptoir : agenda ironique de septembre : À la vôtre

-C’est génial, les palmiers pousseront bientôt en Bretagne 

-Bon c’est la faute au réchauffement climatique mais c’est cool quand même tous ces avions pas chers. Tout le monde doit pouvoir voyager !

-On va finir par le payer cher.

-Tu as vu quelqu’un payer une facture climatique toi?

-En tout cas il faudra payer la construction du nouveau centre ville de Lacanau qui va reculer de 200m pour anticiper la montée des eaux…

-Tu parles, on n’y est pas encore. Les sceptiques ont le pouvoir.

-Déjà la plage a disparu aux grandes marées. 

-Alors il faut avertir de l’autre côté de l’Atlantique, les quartiers de bord de mer se construisent encore…

-Tu sais bien, c’est tabou, comme le nuage de Tchernobyl qui s’est arrêté à notre frontière, la montée du niveau des océans va épargner les côtes américaines, et se rabattre sur les autres pays. C’est évident ! Le plus grand nuage de pollution est dans notre tête ! Le grand blond avec une chaussure noire a fait un pacte avec la force maudite… Après lui le déluge. 

Et puis pour les pollinisateurs, des robots abeilles sont à l’étude. Avec Paniomphe et Achtri, Ils doivent se croire dans Wally. Certains en ont déjà le périmètre abdominal. Pas de problème , les super héros viendront, les robots chasseurs et cueilleurs de fleurs aussi. Enfin une super-production en direct !! 

-Oui mais là, je sens une angoisse monter vraiment fort… File-moi une clope ou je vais tomber en TOC… 

-T’inquiète. Ils ont tout prévu, dès qu’on n’aura plus de pétrole, ils vont sortir les solutions de remplacements. On les a déjà, mais les grandes firmes font du blé sur notre dos jusqu’au bout. Ils gardent ça pour eux… Et le moment venu, ils vont nous vendre la solution alternative…

-Et s’ils n’avaient pas la solution… alternative, mais toujours plus de la même chose ?

-Pas possible, on arrêterait cette course à la consommation quand même…

-Certains font tourner les guéridons et le chandelier avec, d’autres cherchent les clés sous le lampadaire… en laissant le théâtre d’ombres s’agiter, et nous, nous sommes spectateurs impuissants.

-Et les incendies en Amazonie, plus étendus que la surface de notre pays? 

-Ça paraît trop énorme … 

-Et 40% d’insectes en moins cette année!!

Tu ne crois pas qu’ils se foutent de notre gueule?

-Si c’était vrai, il nous l’aurait dit avant ! En tout cas, moi, je n’ai jamais eu autant de piqûres de moustiques que cette année. Et puis il n’y a jamais eu autant de papillons asiatiques, le fameux « paysandia ». Pour nos fruits et légumes, la solution, c’est de rajouter des ruches ! Et le miel est devenu drôlement cher, alors qu’il n’y a rien à faire  !! 

-Mets donc les infos … Les apiculteurs comme les agriculteurs sont en première ligne. Le varroa détruit des colonies d’abeilles si on ne fait rien; les colonies sont épuisées , il faut veiller à leur génétique, à leur cinétique de croissance… 

-Y disent que des conneries… Et puis ça nous stresse, déjà qu’on en a assez au quotidien, du stress … 

-Goûte donc ce vin en bio dynamique. 

-Tu as raison… Pose-toi…

-C’est le lien qui peut soutenir la planète…

Pas le faux lien de l’addiction qui cache le vide relationnel, mais le contact, ce qui se passe entre les gens. Pas l’épouillage verbal comme le geste social des petits singes, mais la sincérité qui admet le silence, la disponibilité et le rythme de l’être ensemble. 

La naïveté du blanc, la folie des couleurs… 

La danse de la vie ou la danse macabre de toutes nos fascinations… 

Ni pouvoir faire autrement, ni pouvoir s’arrêter …

Ni dire, ni se taire ?

Crier, ne rien faire,

La dissociation frise la dissolution… 

La peur sort encore des trous

Et vient en creuser d’autres, dans le bide, 

Dans les cœurs déjà meurtris par le vide. 

Maintenir, tenir quoi encore ??

Alors,  

Nous partons  danser, 

Faire vibrer l’espace vital partagé,

D’un précieux disponible qui s’ouvre sous les pieds.

La danse, le vital, le sacré, le trivial, le tribal, le jeu. 

On part planter des graines , 

Parcourir la campagne. 

Faire fondre les chimères. 

Écouter le jour qui se lève 

Faire le tour de tous les matins du monde

Dans les bras l’un de l’autre.

Le vertige devient valse, 

Devient « nous »!! 

©Véronique Bonnet

Sur le thème « les révélations surviennent au moment même où les conséquences de ce qui est révélé sont inévitables », avec quelques contraintes d’écriture en plus : C’est ma participation à l’agenda ironique de septembre (organisé par Chachashire, du blog DIFFERENCE PROPRE ET SINGULARITES). Vous en avez tous les éléments et explications :

Et pour savoir tout sur l’agenda ironique :

https://carnetsparesseux.wordpress.com/lagenda-ironique-kezaco/

https://differencepropre.wordpress.com/agenda-ironique-ou-es-tu/

Agenda Ironique de Septembre 2019 — sur le blog de Différence Propre et Singularités

Si je comprends bien, ça s’annonce compliqué…Le thème de l’agenda ironique organisé ce mois-ci par DIFFERENCE PROPRE ET SINGULARITES , C’EST JUSTE EN DESSOUS, sens dessus-dessous !

Nous sommes le 9 septembre 2019, soit le neuf neuf 2019. Il ne faut pas mettre tous ses neufs dans le même pas-nié, nous dit le proverbe. Donc déjà nous savons que l’ironie de ce mois portera sur les révélations qui surviennent au moment même où les conséquences de ce qui est révélé sont […]

Agenda Ironique de Septembre 2019 — Différence Propre et Singularités

Paysage d’Août : agenda ironique

Immergée dans ce temps de vacances, découvertes, flemme, respirations, stage de danse, je poste à temps ma participation à l’agenda ironique d’Août organisé de main de maitre par Bastramu, et il reste une semaine pour nous lire !

On était partie en pleine nuit, pour arriver avant la forte chaleur à Sanary-sur-mer. Le rendez-vous annuel… Ça faisait deux jours qu’on avait du mal à dormir, excités par la perspective de revoir la Méditerranée. On avait ressorti les affaires d’été, tout chargé, même le vieux canoé pneumatique que mon père avait eu en cadeau, une année, à la station Fina. Jamais à deux dedans, on y faisait attention. 

Pour l’heure, on dormait à trois sur la banquette arrière de la R16. Tout allait pour le mieux, la plage nous attendait, nos amis, les cornets à la vanille- je préfère chocolat- non, pas tous les jours, tu vas avoir mal au ventre- et nos seaux et râteaux aussi. On n’avait qu’à dormir et se laisser transporter. Au réveil, on serait arrivé.

A l’entrée d’Arles, pourtant la catastrophe nous attend. Mon père le redoutait, ce fameux embouteillage. Le responsable, un noeud routier, un entonnoir – Comprends pas – .

« Il fait déjà 35eC dans la voiture » dit ma mère. On se réveille tout moites à l’arrière, avant la terre promise. Clim, connaît pas encore. La stratégie de partir en pleine nuit, il semble soudain que tout le monde l’ait eue et converge au même endroit. A droite, une Citroën a doublé de hauteur, avec ce qu’il y a sur la galerie. Cette vision du voyage nous fascine.

Cramoisis à l’arrière, les enfants transformés en chiens et chats boufferaient le premier bout de chair à leur portée. Mon frère à la fenêtre leur tire la langue et me décoche un coup de genou. 

L’odeur de vieux plastique du bateau Fina monte dans l’habitacle avec la chaleur et la mauvaise humeur frôle et bouscule. On n’a plus sommeil, mon frère, ma soeur et moi. La voix persuasive de ma mère y croit de moins en moins. La joute verbale commence à fond, il ne manque que les gants de boxe. L’exaspération et l’impuissance sont à leur comble. 

-Marion, pousse ton gros derrière…

-Lucie, essaie de fermer les yeux encore  un peu…

-Mais Maman, Marion met son gros derrière sous mon nez!

-J’ai pas un gros derrière ! 

-Et pousse tes pieds, Laurent!

-Calme toi Lucie!

-Ce n’est pas juste, je suis au milieu, je ne sais pas comment me mettre! 

« Non, je me tourne! » fait le frère narquois devant la vitre à sa disposition.

Jamais eu aussi chaud, surtout après que ma mère confirme « on traverse un four… Ça frôle les 40eC… » . N’y aurait-il donc d’autre à mordre à part la main de mon frère?

On va faire un sort au canoë de plastique, au minimum. On déclare qu’il sent trop mauvais. Là, d’un coup, on se met tous d’accord pour la mutinerie. 

Mon père se tourne vers nous,  hoche la tête, et oblique sur le bas côté, près des marchands de fruits de saisons. On s’arrête boire, manger un bout, se relaxer. Ça sent bon les herbes sèches, les abricots mûrs, les pêches et les brugnons.

Déguster un fruit au ralenti en aspirant la chair mure, sentir le gout d’amande du noyau, entendre de loin que le problème du four n’est pas réglé, s’en moquer, écouter jouer autour, rêver à la plage, surtout rêver à la plage… Le temps s’étire et mon corps tout ramolli ne voit plus qu’il brûle de chaleur. 

-Mais c’est où la Russie?

-C’est là, juste après la clé à molette.

-OK! J’ai besoin de prendre de l’essence, je m’arrête là. 

-Elle est où la station service?

-C’est la bobine de fil à tricoter jaune… Je te l’ai déjà dit!

-Et si on partait ensuite en ballon, comme dans l’île mystérieuse! Accroche-le à la ficelle!

-T’es trop bête, celui-là ne va pas s’envoler … 

-C’est pas grave, viens on lui fait une nacelle, on a une grosse bobine jaune !

-Les enfants, je viens de marcher sur la lettre Y! Qui range la boite de Scrabble? 

-On en a besoin pour la piste de décollage !

Des bruits dans le couloir, des éclats de voix d’enfants… Les yeux papillonnent.

L’air est déjà très chaud, saturé de parfums d’herbes coupées, d’effluves de menthe, de sauge, de pierres sèches et de chênes truffiers. La paupière mi-close observe la chambre autour – connait pas- la respiration revient vers le corps qui se réveille là, posé sur le matelas, les draps en boule.

Des sons d’harmonica et d’accordéon me tirent un peu plus du sommeil. La fête de ce soir se prépare, c’est vrai… C’est pour ça qu’on est venu. Nos corps moites se dénouent, au bord du réveil. Ce matin, mon ile mystérieuse restera inabordée, le Manitoba terre lointaine. Un soupir le regrette. Mais bon…

J’entends jouer les enfants de la maison. Je reste un moment à me délecter de leur fertile imaginaire. Je laisse les embouteillages brumeux des souvenirs s’étirer comme un voile dans l’azur. Je me lève, et dans l’entrée, j’enjambe le pont extraordinaire en Duplo, les pavés de Scrabble, l’ile de Jules Verne et les paysages de l’enfance qui se déroulent au hasard du terrain de jeu, par terre. Les deux aventuriers remarquent à peine mon passage. L’enfance exalte la liberté, l’humour.

J1 après l’embouteillage… Vacances au bout du monde quelque part en France… Ça sent bon le champ des possibles et l’échappée belle.

©Véronique Bonnet

1h01mn30 : « on se découvre en regardant » …

POUR LIRE TOUS LES TEXTES : c’est ICI, ou LA !

Agenda ironique d’août 2019

Par ici, l’agenda ironique d’Août! Il est organisé par Bastramu, qui nous propose un embouteillage cauchemar, en scène d’ouverture, puis un escape game dont elle donne les règles du jeu … Bonne chance à vous !

bastramu

Ah, le mois d’août, les vacances, la chaleur, les embouteillages sur l’autoroute, la plage, l’odeur des frites et des beignets, la glace qui fond trop vite, le doux bruit des vagues, les histoires d’amour éphémères, le sable qui grince entre les dents, les piqûres de méduses, les moustiques, ou bien la montagne, la fraîcheur, le vert cru des vallées cachées entre deux cimes, les campings, les caravanes, l’odeur des barbecues, la guitare qui chante faux, le feu de camp sur des emplacements interdits, les randonneurs, les chaussettes odorantes, les mouches, les nuits étoilées…

Pour cet agenda ironique du mois d’août, je vous propose de partir en vacances. Où vous voudrez, seul ou accompagné, avec la voiture de votre choix. Mais attention, partir ne veut pas forcément dire arriver à destination.

Voici donc les règles du jeu :

1) Vous êtes coincé dans une voiture sur l’autoroute, bloqué depuis un bon…

Voir l’article original 206 mots de plus

Dix lunes, dit l’autre (agenda ironique de juillet)

La face cachée de la lune : agenda ironique de juillet


-Creusez encore plus vite !

-ici!

-J’aurais dit plutôt par là, Howard …

-C’est vrai, mais ne me faites par attendre, Howard, vous voyez quelque chose ?

-Lord Carnevon, là, nous touchons au but. Ça fait vingt jours que je fouille autour des marches d’entrée du tombeau, puis nous avons découvert une première porte. Elle était intacte depuis l’inhumation puisqu’elle portait le sceau… Vous n’êtes là que depuis trois jours et nous voilà devant l’antichambre…

-Pas encore …

-Rendez-vous compte, peut-être si proche d’une tombe jamais visitée…Quelle chance fabuleuse que ce berger nous ait indiqué sa trouvaille, des marches dans le désert… Si nous parvenons à notre but, je lui accorde une photo avec l’un des bijoux du pharaon autour du cou !

Que voyez vous Howard Carter?

-My god…

-Carter, que voyez vous? Laissez moi passer !

-Regardez par le petit trou…

-C’est incroyable…

-Oui, d’abord, la Coupe des souhaits, en calcite, magnifique…Quelle finesse !

Dégageons un peu l’entrée…

-Attendez-moi ! Et ne la saisissez pas toute suite, avec toutes ces histoires de malédictions, on ne sait jamais; prenez d’abord le temps de jeter un œil tout autour.

-Mais qu’est-ce qui vous prend Lord, de colporter ces croyances archaïques? Bientôt il va vous pousser des poils entre chair et peau et vous ferez un parfait loup garou au sortir de cette grotte…

-Ne riez pas Carter, je ne plaisante pas. Mais vous, avec votre fâcheuse tendance à vous zébrer de rouge quand vous vous grattez, vous auriez bien le rôle du sorcier, il me semble! La marque du diable, disaient les inquisiteurs… Le bûcher direct !

-Comment savez vous que j’ai un dermographisme?

-Je n’en sais rien, mais avec toutes les piqûres de moustiques dont nous souffrons, je vois bien, cher ami,  vos avant-bras comme fouettés par des orties !

-Allez-y … attrapez la coupe …

-Quelle merveille… C’est la coupe des souhaits… Celui de Toutankhamon était d’être à jamais éternel! C’est chose faite,  maintenant que son nom va faire le tour du monde !

-Approchez les torches ! Par l’amour de Dieu… tous ces objets…

-On dirait que pharaon ne voyagera pas tout seul en Europe ! Sa majesté a toute une cour !

-Et ses protections : regardez cet oudjat! C’est l’œil gauche d’Horus… Son œil droit est le soleil … Puissant symbole associé aux rites funéraires, l’oudjat est associé à la lune et ses phases.

L’œil gauche, blessé par Seth puis guéri par Thot, c’est l’astre nocturne qui disparaît et réapparaît dans le ciel. La lune, dans son cycle de régénération représente l’espoir de la renaissance pour les défunts égyptiens.

-La face cachée de la lune, devient révélation de vie, union des contraires… pas vers l’unité. C’est prodigieux… Howard, nous sommes bénis des Dieux, et ces égyptiens parlent de vie pour aller dans le monde des morts. Quelle universalité …

©Véronique Bonnet

Symbole de renaissance : Le dieu-soleil empruntait différentes formes : un homme, un faucon, un bélier, un homme à tête de faucon ou de bélier. Al’aube, il prenait la forme d’un scarabée. Tous les soirs au crépuscule, les scarabées s’enfouissent dans le sol pour n’en ressortir qu’au lever du jour, poussant devant eux une grosse boule de bouse. Chaque matin, le dieu-scarabée Ré-Khépri réapparait et dans un même geste pousse le disque du soleil au-dessus de l’horizon. ( extrait de l’exposition Toutankhamon, Paris, grande halle de la Villette, juillet 2019)

Je connaissais moins la face lunaire d’Horus…

Voici donc ma contribution à l’agenda ironique de Juillet organisé par Louise de Mathurinades et Coquecigrues .

André Malraux, à l’occasion de l’exposition Toutankhamon, en 1967, au petit palais où 50 des 5318 pièces avaient été exposées déclare dans son discours :

« Ce qui parait ici, dans cette présentation si particulière, c’est l’incroyable leçon que l’Égypte aura pu donner sur la vie. On a écrit depuis Champolllion que c’était le pays de la mort . Cet art , qui est si souvent funéraire , n’est jamais proprement funèbre, autrement dit, l’Egypte n’a jamais connu le squelette. Ce qu’elle allait chercher dans la mort, c’est précisément la suppression de la mort, le fait de concevoir la vie humaine comme une éternité. »

Photo de début de page : Sculpture dans la jardin de Marta pan , Saint-Rémy les Chevreuse

Agenda ironique de juin

Les amis, ici les textes au fur et à mesure de leur arrivée, avec leurs mots quelque peu ébouriffés… Il s’agissait de se laisser inspirer par la chanson « les mots » de la rue Kétanou.

Pour relire les détails du sujet , c’est ICI :

:https://poesie-de-nature.com/2019/06/02/agenda-ironique-de-juin-la-brocante-dete-cest-ici/

Par ordre d’arrivée :

Jusqu’au, disons 28 juin, dépot des textes ( sur le lien ci-dessus), puis le petit vote amical se fera ICI !

Merci d’ores et déjà pour toutes vos participations, ces beaux textes réunis, pour tous les échanges amusés, et autres petits mots en couleurs qui font le piment de l’agenda!

Ouf, j’ai réussi à temps à bricoler les deux sondages ( vive les premières fois)… A vos votes! et bel été à vous ! ( … en fait, à très vite…)

010719

Juillet est là et l’heure des comptes aussi ! Il semble bien que ce soit Jobougon qui emporte les suffrages , et le groupe, le peloton est juste après! Bravo Jo! Merci et encore bravo à tous… Il est temps de tirer ma révérence et de remettre en grandes pompes l’organisation du mois de Juillet aux mots et merveilles de Mathurinades et coquecigrues…

A très bientôt! Je vous embrasse

Véronique

Véronique

Un mot après

(agenda ironique de juin la « brocante de mots »)

« Approchez, approchez mesdames et messieurs car aujourd’hui grande vente aux enchères! Dans quelques instants de jeunes apprentis saltimbanques vont vous présenter des mots! Un mot pour tous, tous pour un mot!
Des gros mots, pour les grossistes,
Des mots de tête, pour les charlatans,
Des jeux de mots pour les artistes,
Des mots d’amour pour les amants. »

« La lune est presque pleine ce soir… Tiens, ça doit être les encombrants demain! Baisse un peu cette musique et viens m’aider à sortir la table de jardin et les vieilles chaises! »

Les trottoirs sont déjà jonchés d’immondices. Des restes d’étagères moisies, vieille table lépreuse en bois qui n’en peut plus de voir passer les saisons et les familles affamées, quelque menu trésor aussi qui attendent un preneur. Commence le ballet des voitures discrètes d’où sortent des ombres pressées, des mains anonymes qui soupèsent, palpent et évaluent l’éventuel service rendu.

Avant la date des encombrants, ça marche aussi : mettez un meuble devant votre trottoir, et dans les deux ou trois heures qui suivent, l’objet sera récupéré.

Mais le mystère de la main qui donne demeure entier : une chaise défraîchie, cabossée, à la toile fendillée attendait certainement depuis longtemps le verdict de l’expulsion. Quelle est l’histoire qui se retrouve à la rue ? Comment se fait-il que ce meuble soit dehors ce jour- là, précisément ? Il contraste terriblement avec le soleil roux d’un dimanche soir de fin de printemps. Il se plait bien aussi sous la pluie qui l’aide à chialer ses dernières couleurs et ses vielles crasses.

Mystère, la circonstance décide soudain du détachement, du top départ de sortie. Sitôt les porteurs d’histoires évacués et autres objets de service congédiés, le lifting de maison se prépare.

Et puis il y a les meubles résistants au temps, les laissés pour compte, comme ceux du garage. 

C’était sûrement une étagère rescapée d’une chambre ou d’une ancienne cuisine, d’une précédente maison peut-être ou encore de l’ancien propriétaire des lieux. Quand elle termine sur le pavé, elle est aussi déformée et rouillée qu’une vieille boîte de conserves. L’objet a tout donné. Il est vermoulu, humide. Peut-être même a t- il été hérité. Une partie de moi ose à peine le montrer quand je le dépose dehors : l’objet porte la déchéance, la fin de vie, l’abandon. Et puis, je vois sur le trottoir en face, d’autres objets de « longue vie » qui sont là à attendre leur sort ultime.

Il faudrait les brûler par respect. Je me dis : « il a bien tenu celui-là », toute fière de ne pas avoir gaspillée mais contente de faire place nette. 

Quand je garde, c’est utilitaire mais c’est aussi parce que l’objet a des choses à dire…

Je peux me débarrasser de lui quand il a fini de me raconter son histoire, car alors, il m’encombre soudain terriblement. Quand il faut préparer un déménagement, le tri, l’ajustement vont plus vite. 

Mais, le mystère de la main qui lâche reste entier.

Je me retourne : le réverbère de la rue éclaire la vieille table de jardin en bois, et des chaises dépareillées en plastique blanc jauni, au milieu d’étagères déglinguées, invitées de dernière minute, une trottinette rouillée, des pots cassés, un matelas en mousse. Le reste se perd dans la nuit.

Entends-tu, les mots tus?

Je me retourne. Une chouette hulule et les collines sentent bon les fleurs d’acacia et de sureau.

Motus, je rentre, légère.

©Véronique Bonnet

Agenda ironique de juin : toutes les explications ici ! :

https://poesie-de-nature.com/2019/06/02/agenda-ironique-de-juin-la-brocante-dete-cest-ici/‎(s’ouvre dans un nouvel onglet)

Agenda ironique de juin : le saltimbanque d’à côté

« Et les enfants s’en vont devant
Les autres suivent en rêvant« 
Le clown, on le croisait dans les rues du village, sans son nez rouge. Les voeux du maire avaient grand succès, car on savait que Raymond Devos toujours présent, ne se ferait pas prier pour faire une digression délirante, l’air étonné de ses propres propos, devant un ‘auditoire gondolé.

On m’a raconté qu’il invitait les voisins à monter dans son petit théâtre sous les combles. Il les faisait asseoir et jouait sous leurs yeux médusés, certains de ses nouveaux effets, en scrutant attentivement le jaillissement du rire.

C’est une maison qui se visite aujourd’hui, et qui allume la tendresse amusée, et la magie du spectacle.
©Véronique Bonnet

Les saltimbanques

Dans la plaine les baladins
S’éloignent au long des jardins
Devant l’huis des auberges grises
Par les villages sans églises.
Et les enfants s’en vont devant
Les autres suivent en rêvant
Chaque arbre fruitier se résigne
Quand de très loin ils lui font signe.
Ils ont des poids ronds ou carrés
Des tambours, des cerceaux dorés
L’ours et le singe, animaux sages
Quêtent des sous sur leur passage.
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

slam ironique

Le thème de l’AGENDA IRONIQUE de juin que je vous propose : Voilà l’été !! TOUTES LES FOLIES ET DERISIONS SONT BIENVENUES, MAIS… votre texte fera suite à ce début de la chanson « les mots » de la rue Kétanou).

Voilà ma tentative à l’agenda … Pas si facile de raccrocher le propos, j’avoue…

« Approchez, approchez mesdames et messieurs car aujourd’hui grande vente aux enchères! Dans quelques instants de jeunes apprentis saltimbanques vont vous présenter des mots! Un mot pour tous, tous pour un mot!
Des gros mots, pour les grossistes,
Des mots de tête, pour les charlatans,
Des jeux de mots pour les artistes,
Des mots d’amour pour les amants. »

« Un mot pour tous, tous pour un mot »… L’air a commencé à me reprendre sur le site de Chachashire, « différences propres et singularité ». De hameau d’amour en maquis-art et zones portuaires, aux limites limites, je me suis souvenue d’un petit rien composé pour des amis, après un voyage qui nous avait rendu à notre propre solidarité. Le petit « rien » à partager qui apparaissait là-bas si naturel, l’était moins ici dès le retour. Alors un slalom biz-art plus qu’un slam vrai j’avais composé, pour leur témoigner une tendresse, un machin, un baz-art. Allez, c’est l’été, dans l’air libre, des mots courts qui vont plus vite :

J’suis là dans mon falzart 

Je vous lis et ça repart

Non c’est pas biz-art

C’est sm-art, smurf, c’est du trip -art

Chacun sa quote part

Cot cot cot? 

Ça sonne comme un faire-part

Rancart, encarts, flambart 

Tout ça c’est plein de brocart

D’amour, pas de traquenard!

Pas de rempart mais un nouveau départ ! 

Salut les gaies- parts, les guêpes-arts, les guépards, les queutards !

J’en perds le nard! Même pas fumé d’pétard! Même pas d’cafard!

Alors, qu’on soit les arpions en éventail, 

Ou à arpenter la vie dans ses artifices, 

Nous voilà, sans sacrifice, sans rockstar,

A sortir de notre coltard !      

Top départ !

©Véronique Bonnet

Organisé sur le site ce mois-ci, infos et participation :

) :https://poesie-de-nature.com/2019/06/02/agenda-ironique-de-juin-la-brocante-dete-cest-ici/

Agenda ironique de juin : la brocante d’été! c’est ici

A  mon tour d’accueillir l’Agenda ironique de juin, ce que je fais avec le plaisir anticipé de vous rencontrer dans vos bouquets variés…

Chers auteurs, lecteurs, abonnés, jongleurs de mots, oyez! oyez !
« Des mots de passe pour les méfiants et des mots clés pour les prisonniers», en attendant la caravane, voilà l’été et brocante de mots. Les négresses vertes et la rue Ketanou donnent le ton! ( le lien est au bas de la page pour les écouter). Laissez vous inspirer par leur ambiance…



Voilà l’été !! TOUTES LES FOLIES ET DERISIONS SONT BIENVENUES, MAIS… votre texte fera suite à ce paragraphe ( début de la chanson « les mots » de la rue Kétanou) :
« Approchez, approchez mesdames et messieurs car aujourd’hui grande vente aux enchères! Dans quelques instants de jeunes apprentis saltimbanques vont vous présenter des mots! Un mot pour tous, tous pour un mot! Des gros mots, pour les grossistes, Des mots de tête, pour les charlatans, Des jeux de mots pour les artistes, Des mots d’amour pour les amants. »
Il suffit de reporter le lien de votre texte ici, et n’oubliez pas, sur votre blog, de reporter le lien de cette page. Rendez-vous ici tout le mois pour découvrir les écrits et à la fin du mois pour les votes!
À très bientôt
Véronique

Sensoriel

Energumène, maringouin et lambrusque schizophrène: c’est l’agenda ironique de mai!

Des draps blancs bleutés dans la lumière

Une chambre aux couleurs naissantes,

Les corps se réveillent en sensations pressantes

Qui descendent dans la chair,

En orange en rouge carmin,

Dans le clair-obscur du matin.

L’appel pour l’homme, la femme 

A laisser le naturel, le sensoriel, le pluriel, 

Prendre là, tout l’espace en jeu.

Le froissement du drap, 

Le premier chant d’oiseau

Le frisson juste après le baiser furtif, 

Un soupir,

Le miaulement des chats, les griffes sur le fauteuil en osier

-Arrêtez, espèces d’énergumènes ! 

Le ron-ron qui approche.

Les corps, doucement se sentent, se mêlent, 

Se dissolvent, se résolvent, 

Vers de schizophrènes scènes

Zappent vers de grandes contrées,

Aux images tendues vue d’avion, 

Dunes alanguies d’un pays lointain, 

Paysages verdoyants sans nom.

Champs de blés qui divaguent, 

Peaux léchées par les vagues, 

Plages sublimes où le maringoin vient s’échouer,

Vaincu par la chaleur torride et les embruns salés.

Tissus chamarrés de mille vies

D’ondulations en contorsions de lambrusques 

Les lianes courent sous la peau

Les sens, les corps et l’esprit en fusion,

C’est si beau

Quand la montagne rejoint la vallée, 

L’espace d’un calin

Dans un grand frisson,

Un plongeon opalin.

                                   ©Véronique Bonnet

Merci de votre passage ! Des mots inusités ne vous auront pas échappés : Ce texte est ma participation à l’agenda ironique de Mai, organisé par le blog de La plume fragile, et Laurence, de Palette d’expressions :

https://wordpress.com/read/blogs/138660189/posts/777

https://palettedexpressions.wordpress.com/2019/05/01/voici-le-mois-de-mai-agenda-ironique/comment-page-1/#comment-19938

En quoi cela consiste ? Écrire un texte, une ligne ou deux, ou plus si l’inspiration s’envole, sur un thème donné en essayant d’user d’une imagination florissante pour placer quelques mots ubuesques, méconnus ou peu usités dans notre vie de tous les jours.
Car, en mai, fais ce qu’il te plaît ! MAIS !… MAIS ! Un peu de folie fait toujours du bien à l’esprit. Ces mots ce mois-ci sont : énergumèneschizophrènemaringouinlambrusque

Clair hier

Vient ce temps 

En histoires contées 

Où les écureuils de guerre lasse 

Viennent partager leurs fantasques récoltes.

De la découverte du fruit nouveau

Au cœur de la froidure

Au bord des chemins, 

Jusqu’aux sauts de rivières grondantes et cailloux trébuchants,

Caresse d’arbres

Echos d’été, sous-bois  de champignons, 

Craquantes noisettes et traces de neige

Bleus de ciels intemporels,

Intempéries et douceurs de lune rousse

Fondus de soleils rouges, 

Camaïeux hérissés de sapins de montagne,

Etoiles de mousse, 

Vents passés déchaînés 

Et printemps avenir.

Sous l’arc en ciel dégagé du paysage compassé,

Le feu apparaît.

D’un orange chuchoté, 

Il crépite dans la clairière, 

Au milieu des danses de vie

Des panaches et des crinières.

Tourments d’amour, solitude glacée, 

Passions chimères, liens cendrés, 

Font aussi la flamme apaisée! 

Les animaux tombent d’accord :

« Le meilleur moyen d’éviter la chute des cheveux, c’est de faire un pas de côté. »

©Véronique Bonnet


Bonjour! Voici donc ce petit texte pour l’agenda ironique de Février, tenu  par Ecri ‘Turbulente. http://ecriturbulente.com/2019/02/19/lagenda-ironique-meme-pas-en-reve/

Le jeu d’écriture proposé :

Après beaucoup de péripéties (mais lesquelles ?) on me propose de rêver le rêve absolu.
Comment en est-on arrivé là ?

Eugène Ionesco – Journal en miettes

Au pied de la lettre, imaginez ces péripéties chargées d’un puissant magnétisme onirique, rêves de réalités de plus en plus intenses.

Rêver pour de vrai, jusqu’au rêve absolu.

Seule une « petite » contrainte : votre texte devra se terminer par cette phrase de Groucho Marx :

« Le meilleur moyen d’éviter la chute des cheveux, c’est de faire un pas de côté. »