Le vent dans le dos

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« Le vent dans le dos » : L’expression est lancée dans la discussion, elle se pose sur la table.

C’est un restaurant « branchouille » où se rassemblent les amis, dans une ambiance qui éveille le regard. L’assemblage est subtil d’un chez soi et d’autre chose qui interpelle… La vibration se partage, infuse dans l’impromptu. Interroge-t-elle le silence ?

Le corps est là en entier à résonner du vent dans le dos. Ça pousse, ça se détache quelque part, c’est sûr.  C’est comme sentir venir l’air des grands larges. Entre les parenthèses de vie… une hésitation peut-être.

Et déjà le tangage d’un espace est là en attente. Dans le flottement une voile, dans l’horizon flou, une promesse de voyage, l’ouverture à une liberté qui emporte. Peut-être.

Le buffet multicolore a des effluves mélangées, l’improbable se tient juste là dans le brouhaha. Les plats soignés dont on peut humer le fumet passent.

La sensation diffuse, c’est sûr. Ces images, ces sons, ces odeurs, ces goûts, la densité de la matière. Alors la phrase se met à bouger, comme la voile se défroisse ailleurs et s’anime dans le ciel lumineux libéré des nuages. Le vent dans le dos, ça réveille le corps. En partance, les narines sentent, les lèvres s’entrouvrent et l’esprit pétille.

Le thorax est souple et gonflé comme une voile déployée. Imperceptible ? C’est sûr, mais c’est là, dans l’escale inattendue. Le parfum d’un autre départ ?

En sortant, je tombe face au Père Lachaise, je pense : « Ici, pas de vent dans le dos ». Mais voyant les touristes, sac au dos, prendre des photos du lieu, je me dis : « Tiens ! La célébrité a encore le vent en poupe »…Je m’achète un journal au kiosque. Je lance un  » bon appétit ! ». Alors, comme saisi d’un vent dans le dos, le vendeur derrière la pile de papiers commence une digression joyeuse. C’est contagieux !

Le soleil m’apparaît d’une infinie bienveillance. L’automne parisien est roux canadien. Je caresse l’écureuil intérieur tout en légèreté retrouvée.

La confiance d’être là habille le moment. Serait-ce un peu comme se sentir chez soi en intégrant une nouveauté ?  Serait-ce sentir l’oscillation, et incarner son mouvement qui attendait ?

Alors, à chaque point de départ, le souffle pousse à densifier le corps, ça picote d’une impulsion en attente. C’est là, un jour ou l’autre. Tout l’être a le choix de se tendre vers l’objectif ou pas. Agir ou être agi ou un peu les deux peut-être. Une énergie vitale en action.

Le vent dans le dos c’est comme on le sent.

Véronique Bonnet

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Le texte est paru dans la revue Hypnose et Thérapies Brèves , en mode  » cadavre exquis  » , avec Sophie Cohen (n°45, mai/juillet 2017).

Je vous le propose dans cette version ci-après. Que pensez-vous de l’effet conjugué d’une phrase chacune, au fur et à mesure que le texte progresse?

 

Le vent dans le dos

Bonne nouvelle, ça pousse le facteur… « Le vent dans le dos » : L’expression est lancée dans la discussion, elle se pose sur la table

Il amène des lettres du bout du monde. Au fait de quel bout s’agit-il ? C’est un restaurant « branchouille » où se rassemblent les amis, dans une ambiance qui éveille le regard.

Du monde peuplé d’amis, de chaleur et de lumière. Ah, comme c’est bon dans le corps ces lettres… lire ces mots adressés. On sent la chaleur de la détente, le sourire s’installe sur les lèvres L’assemblage est subtil d’un chez soi et d’autre chose qui interpelle… La vibration se partage, infuse dans l’impromptu. Interroge-t-elle le silence ?

Et vlan ! La porte claque. L’orage est prêt et nous plonge dans le noir… Le corps est là en entier à résonner du vent dans le dos. Ça pousse, ça se détache quelque part, c’est sûr.

Comme dans les romans de sciences fiction… rien ne marche docteur… nous sommes pris au piège ! C’est comme sentir venir l’air des grands larges. Entre les parenthèses de vie… une hésitation peut-être.

Des amis sont là, ouf. Une soupe chaude et l’on part dans des ailleurs, les papilles dégustent et se réveillent. Un feu de cheminée, le vent peut bien nous pousser. Et déjà le tangage d’un espace est là en attente. Dans le flottement une voile, dans l’horizon flou, une promesse de voyage, l’ouverture à une liberté qui emporte. Peut-être.

Le vent pousse les nuages, encore de la pluie… cette pluie utile à la nature… c’est de la neige sur les hauteurs… celle qui revêt d’un merveilleux manteau blanc les sommets qui se dévoilent à notre regard Le buffet multicolore a des effluves mélangées, l’improbable se tient juste là dans le brouhaha. Les plats soignés dont on peut humer le fumet passent.

Encore du vent ! La sensation diffuse, c’est sûr. Ces images, ces sons, ces odeurs, ces goûts, la densité de la matière. Alors la phrase se met à bouger, comme la voile se défroisse ailleurs et s’anime dans le ciel lumineux libéré des nuages. Et hop… quelques heures plus tard, 24, 26 ? peu nous importe… le temps ne compte plus et le soleil est là ! Le vent dans le dos, ça réveille le corps. En partance, les narines sentent, les lèvres s’entrouvrent et l’esprit pétille.

Merci le vent dans le dos Le thorax est souple et gonflé comme une voile déployée. Imperceptible ? C’est sûr, mais c’est là, dans l’escale inattendue. Le parfum d’un autre départ ?

 

En sortant, je tombe face au Père Lachaise, je pense : « Ici, pas de vent dans le dos ». Le vent, on aime y être n’est ce pas ? être dans le vent… Mais voyant les touristes, sac au dos, prendre des photos du lieu, je me dis : « Tiens ! La célébrité a encore le vent en poupe ». Une expression maintenant un peu surannée ?

Je m’achète un journal au kiosque. Pourtant dans nos sociétés encore d’économies de la consommation, être dans le vent est indispensable… Je lance un  » bon appétit ! ». Alors, comme saisi d’un vent dans le dos, le vendeur derrière la pile de papiers commence une digression joyeuse. C’est contagieux ! Le vent a trop été utilisé… la terre est en colère… elle fait souffler des tempêtes et dit…

Le soleil m’apparaît d’une infinie bienveillance. L’automne parisien est roux canadien. Je caresse l’écureuil intérieur tout en légèreté retrouvée. On tend l’oreille on entend le vent, certains entendent des messages, tandis que d’autres font la sourde oreille…

La confiance d’être là habille le moment. Serait-ce un peu comme se sentir chez soi en intégrant une nouveauté ?  Serait-ce sentir l’oscillation, et incarner son mouvement qui attendait Il n’y a rien à entendre, juste voir…

Alors, à chaque point de départ, le souffle pousse à densifier le corps, ça picote d’une impulsion en attente. C’est là, un jour ou l’autre. Tout l’être a le choix de se tendre vers l’objectif ou pas. Agir ou être agi ou un peu les deux peut-être. Une énergie vitale en action. Voir le vent, ce qu’il nous amène, ce qu‘il charrie avec lui !

Le vent dans le dos c’est comme on le sent.

 

 

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