Graphiste illustration : Aurélien Cattin
Le désir comme un lac asséché réclame de l’eau à tout prix.
Où sont passés, son parfum fort et entêtant, sa couleur tapageuse des premiers temps,
Les bruits assourdissants ? Qui le sait ?
Maintenant, c’est un lieu privé de sa source, aux failles lézardant le fond.
Les échos sont glauques et la pensée tourne en rond,
A la recherche du temps des baigneurs, des peaux chauffées par le soleil,
des rires insouciants, des coupes débordantes.
On ne sait plus qui est là.
Tant de vies traversent les êtres, tant d’êtres traversent les histoires…
Elles sont rivières grondantes, ruisseaux chantants, sources merveilleuses
Où la boue est si proche, parfois, de la splendeur émergeante du lotus.
Qui sait les fractures du sol ou les changements de saison ?
Cœurs en perdition ou nouvelles partitions ?
Notes de brumes ou cornes d’abondance ?
Entre vivre et vivre ses désirs, qui sait où se situent :
Plaisir, choisir, mourir ? Ephémère ou éphéméride?
Tant de vies rencontrées, d’humeurs multiples,
où chacune se vit en singulier.
Oeil espiègle, ouvre-toi!
Les portes sont nombreuses et les chemins sont de travers.
Qui sait la vibration qui emplit de présence, même dans les creux oscillants,
Dans les palpitants?
Pour aller dans la vie, chacun a ses rêves, ses envies, ses paris.
C’est le trait d’un peintre, nature, cru, libre, sur une nouvelle toile.
C’est un nouveau rythme, une unité de mesure.
C’est la main qui protège la flamme précieuse,
Une poitrine contre une autre,
Des souffles chauds mêlés et l’émotion partagée,
Celle d’une belle musique,
Celle d’être là.
Le désir de vivre oscille vers la présence.
Regarde là, qui sait, sinon toi ?
©Véronique Bonnet